Manimal – Eros & Thanatos

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Annee de sortie: 2004Label: Jerkov

Combo français, Manimal est loin d’être composé de jeunes nouveaux dans le monde du métal. En effet on retrouve dans le line-up des membres de combos établis tels que Psykup, Leiden ou Clamor.

Proposant un métal bruitiste (qualifié d’ « open death » par les intéressés), les influences du groupe sont à trouver dans le hardcore, dans le death métal « lourd » (Strapping Young Lad, mais on ressent bien surtout l’influence du son Gojira, enregistrement au studio des Milans oblige), mais la grande force ou en tout cas la particularité forte du groupe tient dans les performances du vocaliste Ju (également hurleur de Psykup), qui s’en donne à cœur joie dans sa schizophrénie vocale qui le voit passer d’une voix aiguë arrachée saturée mais mélodique (très fortement réminiscente de la voix de Poun de Black Bomb A), à une voix claire qui rappelle pour le coup les voix typées « frenchcore ».

C’est cette alternance (couplée à une alternance de chant en anglais et en français) qui fait toute la force de Manimal et qui rend certaines compos vraiment trippantes, mais c’est aussi ça qui en horripilera plus d’un, tant ces 2 voix sont extrêmes dans leurs styles respectifs. Personnellement je trouve qu’il y a par moment trop de voix claire (qui évoque un peu durant certains passages heureusement fugitifs, ce que peut faire Bob dans Watcha), et je préfère la voix hurlée.

Très intéressant également est le recours à des rythmiques bien agressives, parfois dissonantes, très typées gojiresques (« Lu et Approuvé ») ou carrément d’un death plus classique (comme sur « The Dark Half »), qui distinguent largement le groupe de la masse de groupes indigestes de frenchcore (voir aussi « Talk »).
Les compos prennent ainsi une touche douce-amère, avec Ju qui vous caresse de sa douce voix pour mieux vous sauter à la gorge la minute d’après, aidé dans sa besogne par des riffs déstructurés bien plombés et une batterie parfaitement en place. Proposant des passages calmes presque pop (« Les Ailes ») et d’autres totalement furieux (l’introductif « Take Me » par exemple) c’est vraiment sur les morceaux où l’agressivité s’exprime pleinement, et où l’on perçoit le mieux l’influence Gojira, que le groupe est le meilleur d’après moi. Typiquement « Eros & Thanatos », morceau qui excelle dans la dualité calme/tempête.

Loin d’être un vulgaire clone de Gojira, le groupe possède sa propre personnalité déjà bien affirmée… simplement il est très clair à l’écoute d’ « Eros & Thanatos » que les membres de Manimal apprécient le travail de ces derniers. Puisqu’on parle des bayonnais, impossible de passer sous silence l’apparition de Joe sur l’excellent « Dead Meat » qui donne la réplique de sa grosse voix grave, à celle de Ju, apportant une variété supplémentaire bienvenue.

Au final on obtient un album de haute tenue, un poil gonflant sur la durée, la faute à ces voix très particulières qui peuvent lasser, mais Manimal a un gros potentiel en tout cas et une impressionnante faculté à marier moult influences !

 

  1. take me
  2. les ailes
  3. dead meat
  4. lu et approuvé
  5. break
  6. eros & thanatos
  7. talk
  8. né pour tuer
  9. die hard
  10. je te saigne
  11. the dark half
krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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4 Commentaires

  1. jonben jonben says:

    Je ne connais l’album que depuis hier et je dois dire que j’accroche un maximum. Mélange atypique de Gojira et Watcha vraiment bien réussi. Seul reproche le trop plein de voix, ce Ju n’arrête jamais et ses voix (par ailleurs très réussies) sont à la longue un peu saoulantes.

  2. Zguegory says:

    Manimal rulesssssss!!!!!!!!

  3. krakoukass Krakoukass says:

    Après les avoir vus en concert j’ajoute qu’ils sont impressionnants : carrés, pro, tout en étant bien détendus, y a vraiment rien à dire. Mention particulière au chanteur Ju, qui assure l’alternance et la diversité des voix aussi bien sur scène que sur disque et qui déploit une énergie stupéfiante. Bravo.

  4. vidda says:

    merci les gars,tres bonne chronique…

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