Judas Priest – Angel of Retribution

1 Commentaire      1 609
Style: heavy metaaaaaaaalAnnee de sortie: 2005Label: Columbia Records

Franchement, qu’est-ce qu’un groupe comme le Priest a encore à prouver en 2005, après plus de 30 ans de carrière ? Alors on leur pardonnera si cet Angel Of Retribution – destiné à devenir culte rien que parcequ’il est l’album du retour du Metal God Rob Halford au micro après presque 15 ans d’absence – ne voit pas le Priest prendre une nouvelle voie musicale, évoluer, incorporer des touches modernes à sa musique et être toujours en phase avec son époque comme il a toujours si bien su le faire jusque là.

Il faut dire que la période où le jeune Ripper Owens était au micro à la place de l’irremplaçable Halford fut loin de faire l’unanimité. Beaucoup de vieux fans n’ont pas digéré Jugulator et Demolition et leur son plus moderne, inspiré de Pantera, Machine Head, White Zombie ou encore Fear Factory.

Le retour d’Halford, attendu comme le messie, était sûr de revigorer la côte de popularité des Britanniques et de les réinstaller sur leur trône, tout là haut, en tête d’affiche. On pouvait donc s’attendre à une campagne médiatique des plus tapageuses pour annoncer le retour du fils prodigue (Halford pour ceux qui ne suivent pas) au bercail. Un peu comme celle de la Vierge de Fer en 2000 avec Brave New World. Vous l’avez compris, avec le retour de Dickinson en 2000 vous avez bouffé du Maiden en long, en large et en travers ; avec celui d’Halford, vous allez bouffer du Priest jusqu’à plus soif.

K.K. Downing l’avait prévenu, Angel Of Retribution ne sera sûrement pas le meilleur album de la carrière des Metal Gods et restera un album classique du Priest. Tellement de groupes en ce bas monde nous ressortent le fameux couplet de l’album ultime à chaque nouvelle réalisation que ça paraît tellement étrange de voir quelqu’un ne pas nous ressortir ce discours rabâché maintes fois dans la presse pour vendre sa marchandise. K.K. n’a pas menti cependant, Angel Of Retribution est un album classique du Priest et n’est aucunement le meilleur opus des Brummies (nom donné aux habitants de Birmingham).

Malgré le retour à un style classique, celui qui a fait la gloire de ce véritable monument du metal dans les 80’s, le Priest a quelques surprises dans sa besace, à commencer par le fait que ce disque est sûrement un des albums les plus variés de Judas depuis longtemps. On peut même le décrire comme une sorte de melting-pot de tout ce qu’à fait le Priest période Halford. Quoique la période Painkiller ne soit peut-être pas représenté, le morceau qui s’en rapproche le plus est l’agressif « Demonizer ».

On a donc droit au retour en grande pompe des solos de guitares qui manquaient tellement à certains morceaux sur Jugulator ou Demolition. Dès le début de « Judas Rising » on comprend qu’on va de nouveau avoir droit aux tourbillons de mélodie guitaristique, spécialité Priestienne s’il en est. Il y a peu de groupes qui parsèment leurs morceaux de toutes ces interventions mélodiques aussi jouissives, comme sur « Deal With The Devil », « Wheels Of Fire » ou le grandiose « Hellrider » qui commence par un véritable tourbillon de notes comme seul le Priest sait en faire et dont le cœur du morceau est illuminé d’un véritable duel de grattes comme on peut en trouver sur « Ram It Down ». Jamais de branlette de manche mais des solos qui servent avant tout la mélodie avec un grand M, un énorme M.

Si « Judas Rising », « Deal With The Devil », « Demonizer », « Wheels Of Fire » et « Hellrider » ne surprennent pas ; « Revolution », « Worth Fighting For », « Angel », « Elogy » et « Lochness » sont des morceaux qu’on attendait moins de la part du Priest en 2005. « Revolution », premier single de l’album, est très rock n’ roll. Le chant d’Halford aura même tendance à faire penser à Robert Plant par moment. Un titre rock catchy comme single dont on pourra cependant regretter une fin agaçante et les cœurs du refrain aux consonances légèrement… Mansonienne ! ! ? !

« Worth Fighting For », « Angel » et « Eulogy » sont les morceaux calmes du disque. « Worth Fighting For » est une merveille : un morceau heavy et diablement mélodique, à classer entre un « Night Comes Down » et un « Heading Out To The Highway ». Rob y chante de façon plus posée que d’habitude et le morceau se trouve judicieusement placé entre le très rock « Revolution » et le très heavy « Demonizer » ; quand je vous parlais de variété… « Angel » et « Eulogy » sont, en quelque sorte, les ballades de Angel Of Retribution. Enfin, c’est surtout le cas pour « Angel », « Eulogy » semblant être un cas à part. « Angel » est d’ailleurs une ballade très réussie – rien à voir avec le raté « Lost And Found » sur Demolition – comme le Priest n’en avait plus faite depuis la période Defender/Screaming. « Eulogy » est un morceau assez surprenant par contre. Véritable pépite d’un peu moins de 3 minutes avec guitare acoustique, piano et quelques nappes de claviers discrètes. Morceau émouvant et intriguant à la fois, sans structure couplets/refrain, il représente la touche étrange de l’album. En tout cas, il introduit l’autre morceau réellement surprenant de l’album.

« Lochness » est le morceau le plus long de toute la carrière du Priest. Il s’agit d’une pièce épique de plus de 13 minutes qu’on pourrait décrire comme la rencontre entre le Priest, Black Sabbath, Candlemass et Pink Floyd. Une véritable merveille psychédélique et doomy à la fois, qui clôt en beauté l’album de la reformation.

Alors oui, on pourra se plaindre que pour la première fois dans sa carrière, Judas Priest fait machine arrière. Mais voilà, on ne dira rien car, à part un « Revolution » un peu faiblard, il n’y a vraiment rien à jeter sur ce disque. N’est-ce pas ça le plus important ? Faut-il un disque aventureux mais décevant comme l’était Demolition (Jugulator était plutôt réussi par contre) ou bien un album tout ce qu’il y a de plus classique mais totalement réussi ? En tout cas, je peux déjà parier que cette reformation ne décevra pas les fans.

The Priest is back, qu’on se le dise !

A noter que l’album sortira le 28/02 en édition limitée avec un DVD bonus.

  1. judas rising
  2. deal with the devil
  3. revolution
  4. worth fighting for
  5. demonizer
  6. wheels of fire
  7. angel
  8. hellrider
  9. eulogy
  10. lochness
Up Next

Du meme groupe

Groupes cités dans la chronique

Vous pourriez aussi apprécier

Commentaire

  1. jo says:

    Oué bon retour du Priest, comme au bon vieux temps!

Répondre à jo Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *