Cephalic Carnage – Anomalies

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Style: brutal death/grindAnnee de sortie: 2005Label: Relapse

Cephalic Carnage ou l’art de fumer les pilules d’Alice au pays des merveilles…
Tout commence en 1992 à Denver Colorado, lorsque deux cintrés envapés à la weed montent un projet hybride de metal extrême déjanté, infuencé par le jazz/fusion mais surtout élevé au Grind et au Brutal Death le plus mal léché qui soit. Lenzig Leal (chant) et Zac Joe (guitare) vont donner naissance à leur Rocky Mountain Hydro-Grind au travers d’une première demo Scrape my lungs (je vous ai prévenu… ce sont des fumeurs…).

Après un break de quelques années, une seconde demo Fortuitous oddity en 1996, quelques splits avec Impaled entre autre, trois albums Conforming to abnormality en 1998, Exploiting dysfunction en 2000, Lucid interval en 2002, et un EP Halls of Amenti en 2002 également, ils nous reviennent aujourd’hui avec un quatrième album plus mature, toujours aussi dingue mais différent dans sa radicalité. Alice a juste pris quelques rides… Les effets de la descente diront certains…

Après avoir pratiqué un Grind/Death débridé, exempt de toutes limites (l’esprit d’un certain Mike Patton n’étant pas si loin…), conjuguant brutalité et limpidité dans une exécution déconcertante, Cephalic Carnage évolua vers une musique plus carrée en maintenant un niveau d’efficacité et de brutalité hors du commun avec leur troisième album. Cette évolution se poursuit aujourd’hui avec Anomalies. Je vous rassure, les éléments Grind sont toujours aussi présents mais un peu plus diffus. On retrouve surtout l’esprit du Grind, et sa folie inhérente. Le Death lui par contre, est bel et bien présent, toujours aussi dévastateur. Cephalic Carnage nous martelait des blasts, des breaks, des riffs dissonants ou pachydermiques, nous confinant à l’état d’épileptique auditif. Qu’à cela ne tienne : ils le font dorénavant avec un peu plus de parcimonie, somme toute relative.

En fait, l’effet « rouleau compresseur » est moins immédiat mais pour autant l’effet « carnage sonore » est toujours aussi présent et violent. Il est juste un peu plus vicieux. Les Cephalic Carnage ont décidé de miser sur une efficacité un peu plus « catchy ». Les accélérations surpuissantes sont au rendez-vous, le chant hurlé et les growls aussi. Seulement des plages plus calmes viennent donner une nouvelle dynamique. Cette nouvelle dynamique s’appuie sur des passages mid-tempo, sur des ponts plus rock amenés avec une intelligence déconcertante (« Dying will be the death of me »), mais aussi sur des passages directement inspirés par le Doom (« Piecemaker »). D’ailleurs ceux ayant jeté une oreille sur le EP Halls of Amenti que nous donnait à écouter un Cephalic Carnage présentant sa vision du Doom, ne seront que peu surpris par ce nouvel album. En fumeurs invétérés, ils ont sans doute décidé de rendre hommage au Doom et à ces pionniers, certains riffs et soli étant directement inspirés des 70’s. Un p’tit côté « Lucy in the Sky with Diamonds » quoi…

En fait on sent bien que les Cephalic Carnage continuent leur quête de l’extrême, en utilisant des gimmicks propre au metal extrême mais en évitant toutes limites castratrices à leur art, et en élargissant leurs horizons. Ils ont décidé de se faire plaisir en mixant toutes les influences rock et metal qui les animaient ! Ils nous évitent l’écueil d’une mixité conceptuelle sans âme (comme à leur habitude !) pour ne conserver que l’énergie de chaque élément utilisé.
Seuls les habitués d’une débauche d’énergie immédiate risquent de tirer la gueule dans un premier temps. Mais si vous êtes un familier de leur état d’esprit, et de leur délire musical, la pilule devrait passer sans problème (sacrée Alice… toujours aussi bien servie !). Je serais même tenté de dire qu’elle passera haut la main pour tout fan de metal au sens large du terme tant cet album est intelligent, déconcertant, et efficace. Leur musique ne s’est en rien simplifiée au point de devenir basique. Non. Elle est juste devenue un peu plus mature. Leur univers est toujours aussi barge et décalé (« Kill for weed » j’adore ce titre !) empruntant ici une rythmique à Meshuggah (« Inside is out ») ou là une voix claire et des soli à Deep Purple (« Dying will be the death of me », « Sleeprace ») simplement par soucis d’efficacité et de dynamique.

Cet album est donc une nouvelle pierre angulaire du metal extrême moderne. Ni plus ni moins. Il demande juste son lot d’écoutes attentives afin d’appréhender leur art. Ne vous privez pas de ce plaisir ! Alice ne vous proposera pas tous les jours une pilule aussi puissante !

  1. scientific remote viewing
  2. wraith
  3. counting the days
  4. the will or the way
  5. piecemaker
  6. enviovore
  7. dying will be the death of me
  8. inside is out
  9. sleeprace
  10. kill for weed
  11. litany of failure
  12. ontogeny of behaviour
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3 Commentaires

  1. kollapse says:

    tt à fait dac, cet album tourne en boucle depuis 2 semaines et n’est pas prêt de quitter mon lecteur! Une vraie bombe(et découverte, fo ke je me chope les autres skeuds!)qui propose quelque chose de réelement original: à la fois rock’n’roll, grind, death, très heavy CC joue avec les genres pour un rendu tout à fait exceptionnel. Bref, indispensable pour ma part.18/20

  2. Ocean? says:

    Je suis ok avec ta kro, Neuro ;-). Album très efficace qui gagne en puissance ce qu’il perd en folie. Car exit les passages jazzy, les trucs improbables…. Dommage. Mais bon comme c’est dit, évolution presque logique pour un groupe d’exception (lui, gnark gnark gnark).
    16/20 pour ma pomme aussi ;-)

  3. Monster says:

    J’avais beaucoup apprecié Lucid Interval, ces même un des rares albums que j’aime dans un style (le grind) qui me fait d’habitude autant d’effet qu’un gros pêt dans l’eau.
    En tout cas, avec les 2 titres que j’ai put entendre de cet album, ça m’a l’air moins grind, plus original, une bonne occase pour que j’y jette une oreille et même les 2.

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