The Dillinger Escape Plan – 17 mars 2005 – Orléans

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Je suis dans ma voiture, en route pour Orléans. A environ 10 km du centre ville, mon téléphone sonne, c’est Paul, le tour manager qui veut savoir où je suis, le groupe m’attend pour une interview. Ah. Bon. Evidemment je trouve le moyen de me perdre et d’arriver 20 min après l’heure convenue. Qu’importe, Chris, batteur et membre fondateur du groupe est d’une humeur excellente et a envie de parler.

Melc : Désolé, je n’ai rien préparé, ce n’est pas très professionnel mais c’est un peu une itw de dernière minute.
Chris : il éclate de rire. Ah oui ? C’est pas grave, allons-y !

Vous habitez en France ?
C : Quoi ? Il est maintenant mort de rire. Non, non, on vient des Etat-Unis.
Greg qui se fait réchauffer je en sais quoi dans le micro-onde aussi.

Oui vous n’arrêtez pas de tourner dans notre pays, c’est assez.
C : Weird ? (ndr= bizarre).

Oui c’est ça.
C : C’est vrai que l’on fait beaucoup de dates en France. C’est grâce à nos promoteurs. Ils nous on dit que ça marchait bien pour nous ici et que se serait bien que l’on y rejoue. Donc on est revenu. Déjà le concert de cet hiver à Paris était génial. Et hier c’était cool. Sur cette tournée on était censés jouer avec Fishbone mais ça ne s’est pas fait.

Et la suite des évènements, ça s’annonce comment ?
C : On est en train de voir si l’on peux jouer Rock Am Ring. Moi j’adorerais aller en Espagne. On n’a jamais joué la-bas. On va tourner encore un peu et quand on rentrera on écrira des nouveaux titres.

Question bateau, mais comment le vivez vous d’être tout le temps sur la route ?
C : Heu.C’est notre boulot et c’est plutôt bien. C’est notre boulot. Le fait d’attendre pour jouer par contre ça c’est chiant. Mais bon tu t’y fait. Il y a toujours un truc à faire. Moi j’aime bien consulter mes mails, d’autres dorment ou regardent des vidéos. Il suffit de savoir bien utiliser son temps. On mange beaucoup aussi. Et ça c’est un vrai problème en France. Quand les concerts finissent, il n’y a plus rien d’ouvert, alors que nous quand on sort de scène, on est affamés ! Aux States, tu as des Subways (ndr : une chaîne de sandwicherie qu’on trouve aussi en GB). Ouverts 24/24h. Ici, bah, non. Sinon on se couche généralement vers 6h du mat’. Rire. Des fois c’est frustrant de jouer dans un pays dont tu ne parles pas la langue, je ne peux pas parler à tout le monde. mais bon. L’année dernière on a tournée pendant 9 mois. On est allés au Japon et en Australie aussi. Le Japon c’était bien. Il y a des traditions différentes. Tu fais plein de nouvelles expériences en voyageant dans des pays où les cultures sont si différentes.

Et donc vous vous imprégnez des ces cultures ? Tu t’intéresses à cela ?
C : Et bien des fois les soudcheck, c’est acquis. Ca va très vite, alors après tu as beaucoup de temps libre. Des fois non. Mais quand ça me prend, je visite tout seul. Ce n’est pas systématique. C’est suivant mes envies.

Et niveau musique, vous restez à l’affût des nouveautés ?
C : Oui. On est tout le temps influencé par différents groupes. On écoute plein de trucs qu’après on incorpore dans notre musique. Le problème c’est que ça met du temps à se développer. Et la façon dont nous avons fait les choses au début n’a pas vraiment fonctionné. Un des membres a quitté le groupe parce qu’il avait eu un accident de voiture. On l’a remplacé. Ecrit la moitié de l’album. Puis on est parti en tournée. Puis on a écrit le deuxième moitié de l’album et on l’a finalement enregistrée.
Ca a été un peu pareil pour Miss Machine. On a écrit entre les tournées, chacun de notre côté. Pour le prochain album on va essayer de bosser tous ensembles.

Avec le même producteur ?
C : Steve Evetts a coproduit tous nos albums. Il sera toujours la. C’est un peu le sixième membre du groupe. C’est bien d’avoir un avis extérieur. On travaille beaucoup tout seul. On n’a besoin de personne car on est assez confiant en nos capacité et notre musique. Par exemple, on fait nous-même notre pré-prod. On arrive à savoir ce qui est bien te ce qui ne l’est pas mais c’est toujours un plus d’avoir cet avis extérieur. Et comme Steve nous connaît bien il voit de suite quand il y a répétition ou ce genre de choses.

Allez-vous garder le même fonctionnement pour le futur album ?
C : Je ne sais pas. Je pense que oui. Après il faut voir la durée. Est-ce que l’on va encore prendre 4 ans pour faire un album ou faire ça plus rapidement ? Je me pose souvent la question. Mais je pense que cette fois-ci il n’y aura pas un grand vide entre Miss Machine et le prochain comme ce fut le cas entre Calculatiing Infinity et Miss Machine.

C’est sur cette ultime remarque que le tour manager refait son apparition et nous interrompt. Mais Chris qui, apparemment, a vraiment envie de parler continue sur sa lancée « Tu connais la ville où on joue demain ? » « Tu veux boire un truc ? ». Le tour manager s’y met aussi « Mais tu es venue toute seule ? » Oui. Chris « Wouah. » Il enchaîne : « Et la tu vas faire quoi ? » heu. Je vais aller boire un coup avec un ami en attendant le début du concert. « ok, cool à tout à l’heure ! J’espère que ça te plaira ! ». T’inquiètes !

Quelques heures plus tard. Le premier groupe, met le feu, c’est le cas de le dire. En même temps, ils sont en terrain conquis vu que se sont des locaux. Leur set ne m’a pas enthousiasmé plus que ça. Kill The Thrill arrive. et endort l’assemblée. Certains s’assoient. Beaucoup s’en vont, direction le bar.. Aie. La musique de Kll The Thrill est assez ‘lourde’ dans le sens où c’est basé sur des samples et un chant éraillé et grave.
Une basse et deux grattes. Fans de Goldflesh, and co, vous auriez adorés.
Malheureusement il n’y en avait pas beaucoup de monde dans la salle. DEP entre alors en scène et c’est le chaos total. « Panasonic Youth » pour commencer un set débridé, furieux comme toujours. Les lights sont brutales mais somptueuses et s’accordent à la perfection avec les différentes ambiances dégagées par les compos du groupe. On passe du rouge dans les moments de folie ou bleu/vert sur les passages plus calmes.
Comme d’habitude Ben Weiman (le guitariste de gauche) prend le chanteur dans la gueule à force de sauter partout. Greg toujours aussi à l’aise sur scène dans son chant hurlé comme chanté lâche souvent le micro à un fan du premier rang. Un portugais en vacances dans le coin. Un set à la hauteur de DEP : simplement NICKEL.

jonben

Chroniqueur

jonben

Krakoukass et moi avons décidé de créer Eklektik en 2004 suite à mon installation à Paris, alors que disparaissait le webzine sur le forum duquel nous échangions régulièrement, ayant tous deux un parcours musical proche entre rock et metal, et un goût pour l'ouverture musicale et la découverte perpétuelle de nouveautés. Mes goûts se sont affinés au fil du temps, je suis surtout intéressé par les groupes et styles musicaux les plus actuels, des années 90s à aujourd'hui, avec une pointe de 70s. J'ai profité pendant des années des concerts parisiens et des festivals européens. J'ai joué des années de la guitare dans le groupe Abzalon. Mes styles de prédilection sont metal/hardcore, death technique, sludge/postcore, rock/metal prog, avec des incursions dans le jazz fusion et le funk surtout, depuis une île paumée de Thaïlande. 

jonben a écrit 528 articles sur Eklektik.

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