Trail of Dead – 14 mars 2005 – Maroquinerie – Paris

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Annee de sortie: 2010

La Maroquinerie était déjà bien remplie lorsque je suis sur place. Désolé mais je n’ai pu débarqué qu’ à la fin du set de la seconde première partie… Il semble que le premier a avoir ce soir était sans grand intérêt mis à part que quelques membres de Trail of Dead en font partie. J’ai donc tout de même pu voir quelques titres du deuxième groupe de la soirée: un
trio presque soporifique par moments mais aussi orgasmique dans ses éruptions soniques – presque – sans queue ni tête. La guitare jaillissante de la fin du set m’a bluffé par son bruitisme musicale. Dommage d’avoir râté leur prestation…

Après un court battement, le temps que la maroquinerie se remplisse à ras-bord, les Texans And You Will Know Us By The Trail Of Dead prennent place avec notamment deux batteries et deux batteurs. L’intro de Worlds Apart [leur dernier album] part dans une obscurité presque totale pour enchaîner logiquement sur « Will You Smile Again For Me » – avec une pêche énorme! – devant un public conquis d’avance.

Premier constat: le chanteur chante faux, irrémédiablement; la vidéo live d’un titre que j’ai pu voir n’a pas menti. En revanche, deuxième constat: il n’a pas la tête de péruvien qu’il avait dans la vidéo, de la même manière, leur timide guitariste n’a pas l’allure de quinquagénaire que je lui aurais donné. Troisième constat, qui était encore à confirmer, les deux batteries se justifient. On aurait pu se demander où était l’intérêt d’avoir deux batteries étant donné la musique pratiquée par les gars d’Austin. Au fil du set, l’intérêt saute aux yeux: Trail of Dead semble avoir trouvé son son
avec ces deux batteries, pratiquant « un jeu tout en roulements » comme le remarquait mon ami Karot et en fracassage cymbalistique. En général l’un s’occupait des cymbales pendant que l’autre martelait les toms. Un jeu pas spécialement technique mais donnant une atmosphère épique. Le son débordait souvent de cymbales lorsque les deux s’acharnaient dessus, pour en fait obtenir un résultat agréable et original.

Les deux batteries n’étaient pas constamment en service, d’ailleurs l’un des batteurs était rarement derrière son instrument. Je ne sais pas ce qu’il avait ingurgité avant le concert mais il était survolté, remonté à bloc, complètement exalté. Pris de bougeotte compulsive il est passé de la batterie à la guitare en passant par le chant ou les choeurs pendant que le chanteur, lui, prenait sa batterie. Le groupe a donc plusieurs fois, et tout au long du concert, changé de formation, avec les batteurs qui allaient et venaient, idem pour les claviéristes. On avait l’impression que le groupe était en répétition, avec son batteur qui n’arrivait pas à tenir derrière ses fûts venant pousser la gueulante ou parler dans le micro même quand cela n’était apparemment pas prévu dans le déroulement du show. Sympathique, fun, rock’n’roll!

Le détail qui faisait que l’on savait que le groupe n’était pas en répétition c’est le changement incessant de guitares, et même de basse. A chaque chanson, hop, changement de guitare… On se demande bien pourquoi, parce que même si le groupe utilise différents accordages et est super pêchu envoyant bien la sauce électrique ils n’ont pas besoin de 12 guitares
d’autant plus qu’elles ne sont pas mises à rude épreuve, enfin cela n’a rien à voir, par exemple, avec le traitement que les mecs de Dillinger font subir à leurs instruments. Bref, le chanteur-guitariste n’a cessé de changé de guitares, comble du comble lorsque sur un rappel, un technicien lui passe une Gibson SG à double manche (la même que Jimmy Page)… inutile puisqu’il n’aura joué que sur un seul des deux manches, enfin bon il a bien du touché quelques secondes à l’autre, sans quoi je ne vois pas l’utilité de l’objet.

Le groupe a fait la part belle au dernier album avec énergie et brio malgré le chant souvent bancal. Celui-ci aurait pu gaché le show mais la pêche envoyé par le groupe rattrapait largement les défaillances vocales, au point où elles ne dérangeaient absolument pas. Les texans n’ont pas oublié leurs précédents albums interprétant leurs titres les plus emblématiques de chacun d’eux pour notre plus grand plaisir! D’ailleurs heureusement que le chanteur a assuré lorsqu’il a interprété « How Near, How Far » seul avec sa guitare aidé du clavieriste – le seul moment de gloire du clavier d’ailleurs. Les ambiances étaient variées mais avaient ce fil conducteur inexplicable qui fait que le groupe est cohérent. Epique – presque grandiose – ou pop, parfois délicieusement punk, ou alors plus grungisant le groupe s’est fait plaisir ce soir et du coup nous a également fait plaisir.

Les Texans ont mouillé le maillot et le public de la Maroquinerie le leurs a bien rendu. Malgré leur provenance de l’Etat fief de G. Bush, il n’y a pas un seul « Fuck Bush » (ou l’un de ses multiples dérivés) qui a volé dans la salle. C’est un peu dommage… il aurait été marrant de voir la réaction du groupe.

Trail of Dead n’est pas un groupe comme les autres et les chiffres de vente satisfaisants de leur dernier album n’est que justice pour ce groupe fidèle, original et qui est surement l’un des fer de lance du rock indé des années 2000.

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