Chaque année a lieu début août, en plein territoire teuton, la grande Mecque du metal : le Wacken Open Air. Un pur festival metal, comme seul les Allemands savent en faire où pendant 3 jours les décibels, les riffs d’acier et le doux breuvage de malte et de houblon coulent à flot. Chaque année, nous avons droit à la sacro-sainte compile des meilleures prestations live de nos groupes préférés.

Cette année, Armageddon Music a décidé de nous offrir un pacquage de 3 cds : un pour le Thrash/Death/Black, un pour le Power/Traditionnel Metal et un autre pour les groupes underground. Le label a d’ailleurs laissé à chaque groupe le choix du morceau qu’il voulait voir figurer sur cd. Sur la version promo, il n’y a que 2 cds et les groupes sont mélangés, pas de compile spécial metal traditionnel ou spécial underground. Je trouve cela beaucoup mieux de mélanger les différents genres, même si ça peut paraître étrange à certains de passer de Cannibal Corpse à Doro. On est sur Eklektik que diable.

Pour celui qui a vécu ces 3 jours de folie, cette compile sera en quelque sorte un souvenir agréable. Pour celui n’ayant pas eu la chance d’assister à cette orgie métallique, l’intérêt de l’objet est certes plus limité. Dans tous les cas, il y en a pour tous les goûts ici : des dinosaures du hard rock (Dio, Motörhead), du thrash qui défouraille (Nevermore, Death Angel, Anthrax, Destruction), des groupes modernes et originaux (Orphanage, Mnemic), du black metal pour les plus sombres (Bal Sagoth, Mayhem), du power metal (Brainstorm, Mystic Prophecy), du death (Cannibal Corpse, Unleashed). Et bien sûr il y a les groupes underground pouvant permettre à certains de faire de nouvelles découvertes.

Justement, je n’ai pas découvert de nouveaux groupes vraiment intéressants avec cette compile. Beaucoup de metal traditionnel sans grande personnalité dans le lot (Weinhold, Feinstein). Un groupe metal gothic tendance Theatre Of Tragedy dont j’ai pourtant tristement retenu le nom : Vanguard. Je savais dès lors qu’il me fallait sauter cette piste Et puis il y a Elekäläiset et son « Humppa (Jump) » dont je me demande toujours ce qu’il fiche sur cette compile. Il n’y a que les Allemands pour apprécier ce genre de musique folklorique faisant penser à une mauvaise polka finlandaise.

C’est plutôt du côté des valeurs sûres qu’il faut regarder, surtout des groupes qu’on a hélas tellement peu l’occasion de voir (ou d’entendre) en live. Quel bonheur donc pour le fan que je suis d’entendre Cathedral mettre le feu sur « Stained Glass Horizon », doomy et groovy. Death Angel détruit tout avec son « Thicker Than Blood », issu de sa dernière pépite The Art Of Dying. Orphanage est aussi présent et le fan sera donc ravi de ce « Five Crystals », même si un titre du dernier album aurait été à mon avis un choix plus judicieux. Le fan de death aura la joie de retrouver du Unleashed avec « To Asgaard We Fly ».

Il y a aussi les vieilles gloires du metal des 80’s, dont seul certains ancêtres du metal se souviennent, qui sortent parfois de leur retraite pour un show exceptionnel au Wacken. C’est avec joie que certains retrouveront un Zodiac Mindwarp (qui a l’air un peu fatigué cependant).

On mentionnera aussi des versions live uniques de certains morceaux qu’il ne sera pas possible d’entendre ailleurs qu’au Wacken. Par exemple le « Fûr Immer » en version symphonique sur lequel Doro, qui joue à domicile, met le public dans sa poche. On a aussi droit à un duo entre Blaze Bailey et la belle sur un « Fear Of The Dark » d’anthologie, sûrement un des plus beaux moments du Wacken.

Du point de vue des prestations mémorables, on retiendra aussi : Anthrax sur « Indians » et « Only » qui conserve son statut de bête de scène ; un public qui donne qui donne la voix sur le break de « Stained Glass Horizon » de Cathedral et un solo plein de feeling de Gaz Jenkins.

Quant aux déceptions, en premier lieu vient Nevermore. « We want chaos » scande Warrel Dane avant d’entamer « Ennemies Of Reality ». De chaos sonore, il en sera question au long d’un morceau de plus en plus bordélique. Même chose pour Bal Sagoth qui devient brouillon sur la fin de « The Emperial Lexicon ». Quant à Ektomorf, mauvais clone de Sepultura made in Hongrie, il faudrait leur dire que demander au public de jumper est des plus ridicules.

Bref comme je l’ai déjà dit, Armageddon Over Wacken Live 2004 est un chouette souvenir pour ceux qui furent présents à l’événement. Pour les autres, ça reste malgré tout une bonne compile pour animer des soirées metal arrosées.

Tracklist (version officielle 3 Cds) :

CD 1:
Anthrax – Indians, Only
Destruction – Nailed to the cross
Children of Bodom – Sixpounder
Cannibal Corpse – Dormant Bodies Bursting
Mayhem – Pargans Fears
Death Angel – Thicker Than Blood
Unleashed – To Asgaard We Fly
Orphanage – Five Crystals
Ektomorf – I Know Them, Destroy
Bal Sagoth – The Emperial Lexicon
Mnemic – Ghost
Cathedral – Stained Glass Horizon
Nevermore – Enemies Of Reality

CD 2:
Dio – Holy diver, Don’t talk to stragers
Helloween – Dr Stein
Doro – Für immer
Kotipelto – Reasons
Mystic Prophecy – In The Land Of The Dead
Brainstorm – Hollow Hideaway
Motörhead – We are Motörhead. Life Is A Bitch
Paragon – Green Hell
Weinhold -Strike
Feinstein – Rebelutions
JBO – Arschloch und Spass dabei (Eigenmix)
Blaze Bayley – Fear Of The Dark

CD 3:
Vanguard – Forgive
Reckless Tide – Death Train (Eigenmix), Equality
Griffin – The Sentence
Hobbs Angel Of Death – Crucifiction
Dr. Rock – Wicked Show, Dr. Rock
Everfest – See Me Rising
Sufferage – Civilized
Gun Barrel – Only A Passenger
Gutbucket – 82Hours Bus Hellride, You Never Know
Supersoma – Missing Nola
Thora – Christ Abuse
Methedras – Wreck n Roll
Zodiac Mindwarp – Like A Hurricane
Raunchy – Summer Of Overload
Eläkeläiset – Humppa (Jump)