Nodes Of Ranvier – Nodes of Ranvier

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Style: metalcoreAnnee de sortie: 2004Label: Facedown Records

Le metalcore aurait il finit par vendre son âme au diable ?
En effet pas une semaine sans voir apparaître le dernier « phénomène éphémère », fraîchement signé sur un label opportuniste pressé d’exploiter le juteux filon. Et alors que les stickers fleurissent sur les pochettes des CDs (saluant l’arrivée du nouveau KSE, Metallica ou Radiohead), un public de plus en plus jeune, bercé par Korn, Marilyn Manson ou Slipknot s’empare du phénomène. Tout ceci a malheureusement un air de déjà vu. En sacrifiant l’esprit indépendant de ses débuts aux sirènes des majors, le metalcore avance désormais à grand pas vers sa tombe. Mais revenons à nos moutons.

Avec moins de dix habitants au kilomètre carré, le Dakota du Sud n’est pas forcément l’état américain le plus fertile en groupe de musiques furieuses. Formé en 2000, Nodes of Ranvier a su surmonter les obstacles démographiques et les changements de line up incessants pour se faire entendre jusque sur notre vieux continent. Après un split aux cotés d’Innocence Broken, groupe originaire de l’état voisin, l’Iowa, Nodes of Ranvier s’attire rapidement les faveurs des labels. Avec une signature sur Facedown Records en poche, le combo quitte le désert des grandes plaines et part enregistrer un premier album : Lost senses, more innocence. A peine un an après cette sortie, voila que les cinq membres actuels du groupe reviennent avec l’éponyme Nodes of Ranvier et la ferme intention de se faire une place au soleil auprès des cadors du genre. Difficile cependant pour Nick Murphy (chant), Jon Parker (guitare), Jake Stefek (guitare), Terry Taylor (basse) et Ryan Knutson (batterie) de se démarquer parmi l’ensemble des groupes estampillés metalcore.

« Hello, this is Jimmy Page and I wanna hear some rock n’ roll ! »
Ce sample de Jimmy Page ouvre l’album et précède l’avalanche de décibels. Les premiers titres tiennent toutes les promesses d’un hardcore métallique efficace sur lequel se côtoient les diverses influences du groupe. A l’image d’un « A clean head a clear conscience », les guitares tissent leurs refrains mélodiques sur lesquels se mêlent chant clair et hurlements gutturaux. La batterie distribue de la double comme Jesus Christ multipliait les pains et le chanteur crache ses poumons avec conviction, alternant voix death, chant emo ou discours vindicatif comme sur « Don’t blink (Or we may miss it) ».

Parfois le groupe explore d’autres univers pour le meilleur et pour le pire. Le pire, justement, prend l’allure d’un « Number Four », habituel changement de registre sur lequel le groupe nous sert la traditionnelle ballade mélancolique, sombre et instrumentale. Et dans ce bouillonnement sonore seuls quelques harmoniques amènent une lueur d’espoir. Entre deux déflagrations, « Oh yeah, well my daddy died with a needle in his arm (the me) » parvient à installer son ambiance malsaine et triste tandis que les guitaristes font pleurer leur instrument. Musicalement, Nodes of Ranvier n’a rien inventé. En mélangeant ses influences metal, hardcore, emo ou punk le groupe nous sert une partition mainte fois éprouvée. A la différence d’un Poison the Well ou d’un Atreyu, la musique peine à convaincre. Tandis que les guitares font pleuvoir leurs riffs tranchants aux influences très heavy metal et que les mosh parts s’enchainent le charme des premiers instants ne dure pas. Les riffs n’ont rien de particulièrement innovant, les mélodies sont déjà entendues, et le manque de dynamisme des compositions ne permet pas à Nodes of Ranvier d’atteindre l’efficacité de ses compères. Sur « Kyrie », rien à voir avec le fromage, non, Nodes of Ranvier nous sert plutôt de la soupe. Même après le break dansant à souhait, l’indigestion est proche. A défaut de nous en mettre plein les oreilles, le groupe nous en met plein la vue avec un superbe artwork signé par l’omniprésent Derek Hess.

Nodes of Ranvier peine à créer une véritable atmosphère et très vite c’est l’ennui qui saisit l’auditeur à l’écoute de ces dix compositions. Attention le groupe connaît son boulot et nous sert un metalcore honnête avec un cahier des charges bien rempli. Tous les ingrédients sont là : changements de rythmes, cris rauques, chant emo, morceaux acoustiques … Pourtant du début à « The end », la sauce ne prend pas, les enchaînements sont prévisibles et les compositions sans surprises. De la même manière que Haste the Day, Nodes of Ranvier ne parvient pas à se hisser à hauteur des leaders et reste au second plan d’une scène metalcore en plein effervescence. Espérons que leur futur album, The Years to Come, fraîchement enregistré au Cathouse studio avec Mike Dresch aux commandes, parvienne à changer la donne.

  1. a clean head a clear conscience
  2. eight weeks of privilege, no time for regret
  3. butcher the baker and the candlemaker
  4. number four
  5. don’t blink (or we may miss it)
  6. oh yeah, well my daddy died with a needle in his arm (the me
  7. new york city, 1963
  8. kyrie
  9. faith in the faux
  10. the end
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3 Commentaires

  1. manu says:

    « La batterie distribue de la double comme Jesus Christ multipliait les pains « 

    du baudelaire chapeau !

  2. Pierre says:

    La pochette a été faite par la même personne qui a faite celle de THE HURT PREOCESS…

  3. VINcz says:

    http://www.derekhess.com/ pour decouvrir ce fabuleux artistes qui, depuis bientot 10 ans, est devenu une figure incontournable du petit monde hardcore. Mais si rappelez vous les pochettes du split Converge / Hellchild, Converge/Agoraphobic Nosebleed, Nora, Unearth, l’affiche du Fury Fest et bien d’autres

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