Therapy – Never Apologise Never Explain

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Style: punk/noise/rockAnnee de sortie: 2005Label: Spitfire Records

C’est l’histoire d’un clown neurasthénique pour qui la vie n’a de rose que le fard de son maquillage, chaque soir étalé avec d’autant plus d’amertume que l’impasse lui semble inéluctable. Il se rend chaque semaine chez son psychiatre où il s’épanche sur son état. Le temps passe. Les séances s’allongent. Un jour, dans un ultime aveu d’impuissance devant tant de détresse, le médecin tente un conseil avisé : « chaque soir se produit un clown irrésistible durant la représentation du cirque, vous devriez allez le voir, c’est hilarant ! » Le clown dépité lui répond : « Ah…mais c’est moi ce clown… »

Cette parabole est un peu à l’image de Therapy ?. Depuis le tout début des 90’s, nos irlandais naviguent contre vents et marées, ayant connu le succès d’estime avec le noisy Baby teeth ou bien encore avec le post-punk Nurse malgré une signature sur une major puis la consécration avec le multi platine Troublegum et son single imparable Nowhere « Going Nowhere ! Going nowhere ! Going Nowhereeeeeeeee !!! ». La suite des opérations s’apparentera à une lente, longue et incertaine traversée du désert malgré la production de cinq albums, Infernal Love en tête et d’une double compilation So much for the Ten Years Plan (vivement conseillée aux néophytes d’ailleurs). L’étoile déchue navigue vers l’oubli, l’amertume s’installant et le talent de composition semblant les fuir comme la peste…
Pourtant, il y a une ombre au tableau. Dans ce sombre scénario, c’est sans compter les têtes de bois d’irlandais qui composent notre combo, qui loin de sourire aux sirènes de la gloire (ce qui aura bien failli les enterrer ad patres…), produisent le rock et le son qui bon leur semblent ! Certes pas toujours de la façon la plus éclairée (le rock’n’roll Semi detached, et les poussifs Suicide Pact-You first et Shameless) mais le nerveux et avant dernier album High Anxiety augurait d’une nouvelle ère pour le groupe… Malheureusement loin des rampes de la gloire si j’en juge les résultats des ventes et le dernier album en date quasi introuvable en France, les distributeurs se faisant frileux.

Pourtant ce Never Apologise Never Explain poursuit le travail commencé sur High Anxiety, le ton se faisant plus agressif, les mélodies plus imparables, le son plus noise. Les treize titres qui composent cet opus, s’enchaînent sans réel temps mort. Les singles sont légion comme le ‘Rise up’ d’ouverture, le rageur ‘Die like a Mother Fucker’ ou bien encore le politique ‘Rock you Monkeys’.
Le groupe, un temps quatuor, est revenu à la formule du trio. La cohésion est au rendez-vous et çà s’entend. La section rythmique est imparable, la batterie possédant à nouveau un jeu varié, puissant, précis et la basse retrouvant toute la prépondérance de ces lignes aventureuses.
La guitare quant à elle, tour à tour dynamique, tranchante, et agressive nous ramène vers les terres d’un punk noisy sauvage jamais avare de mélodies. Ajouté à cela une voix nasillarde et cynique, apparat de textes en noir et blanc, acerbe et sans appel.
Comme toujours avec Therapy? , les influences sont multiples, indissociable du caractère des compositions mais imperceptibles. Néanmoins des oreilles averties pourront y retrouver la sécheresse d’un Fugazi, le punk des Ramones, le désenchantement d’un Joy Division ou bien encore le délire d’un Public Image Ltd ou d’un Killing Joke agrémenté de la fraîcheur rythmique du duo de cintrés des Lightning Bolt.

Fort de prestations scéniques indomptables, Therapy? revient plus en forme que jamais. Le business les boude, goûtant peu leur jeu avec les abysses. Ce qui somme toute est compréhensible, Therapy? possédant l’art d’instaurer le doute, de bousculer les a priori, de distiller son rock au travers de ses démons, le tout avec une sincérité exemplaire .

Oui mais la sincérité fait peur… Et la sincérité ne paye pas…

  1. rise up (make yourself well)
  2. die like a mother fucker
  3. perish the thought
  4. here be monsters
  5. so-called life
  6. panic
  7. polar bear
  8. rock you monkeys
  9. dead
  10. long distance
  11. this ship is sinking
  12. save the sermon
  13. last one to heaven’s a loser
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7 Commentaires

  1. Monster says:

    Ah ben ça fait depuis longtemps que j’ai put écouté ce groupe.
    Pourtant « Troublegum » boudiou, j’adore, mes années colleges quoi. Sinon je connais aussi le bons « Infernal Love » et l’etrange (mais moi je l’aime bien quand même) « Suicide Pact – Your First ».
    Faudra que je jette une oreille à ce nouvel album, ta chro m’a donné envie…

  2. Neurotool says:

    Tu ne devrais pas le regretter ;-)

  3. Monster says:

    Oooohhhh putaing, j’ai juste download les 8 1ers titres pour l’instant, histoire de voir ce qu’il avait dans le ventre ce nouveau Therapy ?. Ben pour l’instant je trouve ça encore mieux que « Troublegum ». Que du HIT en puissance !
    La dernière fois que j’ai écouté un album « rock n’ roll » aussi jouissif c’était le « Scandinavian Leather » de Turbonegro !
    Bon hop ça va sûrement faire un achat…

  4. Neurotool says:

    Et bien voilà! Quand je dis cet album est une bombe!!! ;-)

  5. Joss says:

    Moi qui redécouvre avec bonheur l’album Troublegum, je pense que je vais me pencher incessament sous peu sur cet album (ainsi que les autres que j’ai raté)

  6. krakoukass Krakoukass says:

    Je l’ai écouté, c’est vrai qu’il est pas mal, dans la lignée de TroubleGum, mais je préfère quand même ce dernier, et de loin.

  7. Earthy51 says:

    Dur de faire court mais je dirais que le meilleur moyen de se laisser aller à Therapy? est de leur donner une chance en live, le groupe délivrant une énergie et une bonne humeur communicative (à un public certes plus réduit de nos jours mais dévoué).

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