Arch Enemy + Trivium – 02 octobre 2005 – Bataclan – Paris

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J’avais loupé le dernier concert d’Arch Enemy à l’Elysée Montmartre où ils avaient d’ailleurs enregistré quelques morceaux, ce concert au bataclan, 1er de leur tournée européenne, était donc l’occasion de me ratraper, surtout que j’ai bien apprécié le dernier album du groupe Doomsday Machine.

Je constate que le nombre de personnes présentes est autrement plus important que pour Lamb of God il y a quelques mois, le Bataclan, salle d’une taille assez importante, est donc bien rempli avec plus de 1000 personnes.
Enfin ce n’est n’est pas étonnant pour autant, Arch Enemy étant un des groupes de death mélodique les plus appréciés ces temps-ci. Le fan club français du groupe, Dark enemy (www.darkenemy.net), qui organisait la veille une soirée à Paris, était d’ailleurs bien représenté au vu du nombre de t-shirts.
La présente d’une chanteuse dans le groupe n’y est peut-être pas non plus pour rien, Angela Glossow attire sûrement plus les curieux que les gros poilus habituellement au poste de growleur.

J’arrive juste quand Trivium commencent, et ils seront la seule 1ère partie d’Arch Enemy, Dark Tranquillity qui étaient prévus initialement pour jouer en support direct d’Arch Enemy ayant annulé leur venue.

Trivium, les nouveaux poulains de Roadrunner, m’ont encore une fois bien saoulés avec leurs attitudes de posers et leur metalcore bourré de clichés.
J’étais à leur concert en tête d’affiche à la Boule Noire pour le Road Rage Tour, et je m’étais ennuyé comme jamais. Ce soir au Bataclan, le groupe était quand même beaucoup plus dedans, c’était guère palpitant mais tout de même mieux exécuté, on sent que le groupe a gagné de l’assurance en tournant sans relache cette année.

De toutes façons en tant qu’amateur de « metal un peu core », ça m’énerve qu’on porte attention à ce groupe alors qu’il y en a d’autres qui assurent carrément plus mais ne sont pas sur Roadrunner (All That Remains par exemple). Sans parler du chant pitoyable -encore pire sur scène que sur album-, je ne leur trouve aucune compo mémorable, seulement quelques riffs par-ci par-là, et le concert est passé sans qu’on note vraiment de nuances entre les morceaux, qui suivent tous le même schéma, se terminant invariablement par un solo façon branlette sans intérêt.
On peut mettre à leur décharge le son approximatif qui noyait les guitares au profit de la puissance de la batterie, et je ne pourrais tout de même pas nier que le groupe est très carré, les guitaristes se débrouillent mais je ne comprend décidément pas la volonté de Roadrunner de mettre en avant ce groupe. Enfin apparemment public, lui, s’y est retrouvé, manifestant son approbation et s’essayant à quelques circle pits à la demande du jeune chanteur du groupe, qui ne ménageait pas ses efforts.
Etonnemment, le groupe sera coupé avant de pouvoir jouer son dernier morceau, sûrement le dernier single issu de leur album Ascendency.

On attendra ensuite assez longtemps l’arrivée d’Arch Enemy, puis les lumières s’éteignent et une douce musique faite de voix féminies soutenues par des violons épiques se fait entendre -du Dead Can Dance apparemment- joli mais étonnant comme introduction à la déferlante Arch Enemy.
Le crâne ornant la pochette de Doomsday Machine s’étale en format géant derrière la scène, la batterie imposante étant bordée par 2 panneaux qui cachent les amplis. Dès la fin de l’intro, le groupe déboule sur scène avec « Nemesis », le single du dernier album, et la morne prestation de Trivium sera rapidement oubliée. Déjà le son est bien meilleur quoiqu’un peu fort, on entend en tous cas assez distinctement les guitares sans que la rythmique ne perde en puissance.

Le groupe jouera majoritairement des morceaux des 3 derniers albums, ceux sortis par le groupe depuis l’arrivée d’Angela Glossow en fait, alternant entre morceaux thrash/death bien rapides et d’autres plus mélodiques.
Je ne m’attendais pas à un concert terrible et j’ai été plutôt surpris, la setlist m’a très bien convenue, que des morceaux facilement reconnaissables et bien efficaces en live. Ceux du dernier album donnent d’ailleurs très bien, le bien percussif « Skeleton Dance » ou les élans heavy de « My Apocalypse » par exemple sont taillés pour le live.
Angela Glossow assure bien mieux que ce que j’aurais pensé, sa voix ferait pâlir pas mal de growleurs masculins, capable d’accéder à des graves profonds comme à ses cris caractéristiques « à la Carcass ». Elle peinait un peu par moment à garder de la puissance sur des phrases complètes mais rien de très geinant, surtout que la bougresse blonde se démène sur scène, et interpèle juste ce qu’il faut le public.

Mais c’est surtout le jeu très carré qui marque dans Arch Enemy, le groupe ne se laissant aller à aucune approximation. Ils maîtrisent leur sujet tout en occupant bien la scène, se déplaçant souvent, en particulier le bassiste imposant. Le public est assez déchainé, mais les quelques slams au début du concert seront ensuite limités par 2 videurs bien chiants qui viendront une dizaine de fois sur scène refouler les slameurs potentiels.

Le nouveau guitariste remplaçant de Christopher Amott, Fredrik Akesson, dont c’était le premier concert avec le groupe, est particulièrement doué, et nous en fera la démonstration avec un solo seul sur scène des plus réussis. Il forme déjà un bon duo avec le bien connu Mike Amott, jouant côte à côte à l’unisson les riffs harmonisés assez présents dans la musique du groupe.
Au milieu du set, le batteur nous interprètera un intermède tribal tripant -alors que les solos de batterie habituellement peuvent être un peu ennuyeux à la longue-, seul avec des samples, démontrant son jeu impressionnant assez axé sur les toms, même si les caractéristiques roulements de double du death.

Le set ne subira aucune perte de vitesse mais il faut dire qu’il fût assez court, le groupe sort de scène après à peine 50 minutes de jeu, puis reviendra pour 3 morceaux en rappel avec en final l’hymne de leur Anthems of Rebellion, « We Will Rise ».
Arch Enemy nous ont fait un set un peu court mais sachant retenir l’intérêt, le groupe est professionnel et s’acquitte de son concert avec honeur, sans laisser un souvenir impérissable tout de même, mais il faut dire que la première partie un peu miteuse et le fait que l’on soit dehors à 22h n’ont pas aidé.

Setlist :
Nemesis
Heart Of Darkness
Dead Eyes See No Future
My Apocalypse
Burning Angel
Drum Solo
Taking Back My Soul
Diva Satanica
Mike Solo
Skeleton Dance
Bury Me An Angel
Fredrik Solo
Ravenous
———————–
I Am Legend/ Out for Blood
Dead Bury Their Dead
We Will Rise


Photos de Laurent (www.darkenemy.net)

jonben

Chroniqueur

jonben

Krakoukass et moi avons décidé de créer Eklektik en 2004 suite à mon installation à Paris, alors que disparaissait le webzine sur le forum duquel nous échangions régulièrement, ayant tous deux un parcours musical proche entre rock et metal, et un goût pour l'ouverture musicale et la découverte perpétuelle de nouveautés. Mes goûts se sont affinés au fil du temps, je suis surtout intéressé par les groupes et styles musicaux les plus actuels, des années 90s à aujourd'hui, avec une pointe de 70s. J'ai profité pendant des années des concerts parisiens et des festivals européens. J'ai joué des années de la guitare dans le groupe Abzalon. Mes styles de prédilection sont metal/hardcore, death technique, sludge/postcore, rock/metal prog, avec des incursions dans le jazz fusion et le funk surtout, depuis une île paumée de Thaïlande. 

jonben a écrit 528 articles sur Eklektik.

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