Burst – Origo

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Style: dark metal/hardcore progressifAnnee de sortie: 2005Label: Relapse

Je suis fatigué… Fatigué et déçu. En 2003, je découvre Burst avec l’album Prey on life qui il faut bien le dire m’a accompagné durant de longues semaines et ne connaît d’ailleurs toujours pas le repos d’une étagère poussiéreuse. Signé chez Relapse, un sticker mentionnant la présence de Jesper Liverod (ex-Nasum) au sein du line-up… Pas de doute, cet album devait trouver faveur auprès de ma platine. Un hardcore alambiqué, affranchi, un son empruntant autant au cristallin qu’au papier de verre, s’inspirant de constructions métalliques aventureuses et profondes, à l’émotion palpable, à fleur de peau entre rage et désespoir. Bref un groupe réellement original, charismatique possédant son propre son. Je n’oserais dire que Prey on Life est une petite perle mais nous tenions-là un outsider de choc qui aurait mérité bien plus qu’un simple succès d’estime…
En 2005, Burst nous revient avec Origo. L’attente devient insoutenable. Rares sont mes attentes en matière de sorties discographiques, me laissant couler au fil des parutions, des découvertes et du feeling du moment. Mais cette sortie de Burst constituait l’exception qui confirme la règle. Et bien dorénavant j’en fais le serment devant témoins : je ne dérogerais plus à ma règle, à ma norme. Je n’aurais plus d’attente !
Dire que je suis déçu est peu dire. En fait durant un peu plus de 46 min que dure l’album, un sentiment domine l’écoute de ce nouvel opus : l’ennui. Oui je m’ennuie à l’écoute de cet album et je déteste m’ennuyer ! Moi qui fuis l’ennui comme la peste, me voilà confronté à cet ennui, à l’écoute d’un album dont j’attendais beaucoup, en lequel j’avais porté des espoirs, aujourd’hui déchus. Pourquoi perdre son temps et son énergie dans une vaine attente ? Pour s’ennuyer ?
Bon certes ma déception est à la hauteur des aspirations que j’avais mis en ce groupe. Donc outrageusement démesurée. Mais il en est ainsi… Quoi qu’il en soit Burst n’a pas trahi ni fauté au point de mériter tout dédain ou irrévérence. Ils demeurent un groupe à l’identité bien marquée, aux qualités de compositions indéniables, à la maîtrise excellente. Seulement l’effet de surprise n’est plus au rendez-vous. Seulement le vertige ne me touche plus. Seulement l’indécision, la fébrilité, à la limite de la faute de goût du manque d’inspiration marque de son sceau cette oeuvre. Et pourquoi ? Pour ne pas assumer totalement un goût pour la mélodie ! Oui cet album est une quête de mélodie et d’ambiance, un album de guitares virevoltantes, bien moins incisives, parfois à la limite du progressif, mais qui ne s’assume pas totalement. J’en veux pour témoin ce chant rocailleux, un rien hurlé totalement en phase avec une musique violente mais dorénavant en complet décalage avec les ambiances posées et développées dans la majorité de l’album. Et ce n’est pas le backing vocal au chant clair aussi ridicule que suffisant qui puit effacer ce décalage.

Je suis fatigué de ces albums en demi-teinte, de ces groupes qui ne parviennent pas à s’affranchir de la pression du second album, qui s’interdisent une inspiration affranchie des bienséances envers leur public. Et pourtant cet album est bon, voir très bon. Mais que serait l’horlogerie suisse sans son sens aiguë de la perfection ? Une sombre suite de cliquetis disharmonieux ! Et bien là c’est le même sentiment qui prédomine ! Tout est là pour faire un p’tit chef d’œuvre ! Des moyens sont mis en œuvre ! Mais simplement par peur, par politesse, Burst ne me captive plus ! Une production cristalline, limpide, polie, trop polie (à croire qu’ils ont passé leur temps à polir le chinois ! Oui je sais elle est facile…) achève de me détourner d’une œuvre que j’espérais majeure.
Quand déception, ennui et colère prennent le dessus, il vaut mieux que je lâche la plume…

13/20

jonben : Ce nouvel album du groupe n’arrêtant pas de tourner sur mes platines depuis quelques semaines, je ne peux m’empêcher de nuancer la chro car pour moi ce Origo est un des albums de l’année. Leur précédent Prey on Life est certainement un des albums que je préfère de toute la scène metal/hardcore et ce nouvel album ne m’a absolument pas déçu. Leur musique a peu changé -quelques passages sont autant de souvenirs du 1er album-, leur propos étant toujours le chaos mental, les voix acres, les guitares incisives, et le jeu de batterie percutant (l’utilisation de percussions est d’ailleurs assez intéressante), mais sur Origo le désespoir s’est un peu dilué dans une morosité nonchalente, marquée par plus de passages posés et la recrudescence de chants clairs, une recherche de mélodie peut-être prévisible mais que je trouve personnellement très réussie.
Bref Burst pondent pour moi encore là un autre album marquant, peut-être pas aussi exceptionnel que la suprise qu’était Prey on Life, mais les 9 morceaux qui le composent sont tous aussi intéressants et d’ailleurs la déception de neurotool m’étonne.

17/20

  1. where the wave broke
  2. sever
  3. the immateria
  4. slave emotion
  5. flight’s end
  6. homebound
  7. it come into view
  8. stormwielder
  9. mercy liberation
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21 Commentaires

  1. Florent says:

    Décidément on sera souvent d’accort Neuro. Bon, je n’irai pas jusqu’à ta déception immense, mais effectivement cet album, bien bon au demeurant, ne casse pas non plus 3 pattes à un canard, la faute à quelques morceaux de remplissage au milieu d’excellent autres titres. 13/20 me parait justifié. Dommage…
    En tous cas j’aime de plus en plus ta façon d’écrire !

  2. kollapse says:

    Je suis pour ma part plus de l’avis de jonben : très bon album qui ne vaut peut-être pas « prey on life » mais qui vaut franchement la peine d’être écouté! En tout moi je l’aime bcp :-)

  3. kollapse says:

    Et puis cet « origo » est leur 3ème album…

  4. zurb says:

    jonben : « ce Origo est un des albums de l’année dans le style post-rock/post-hardcore. » tu confirme ceci? Car Prey on life me semblait, comme tu le dis, plutôt metal/hardcore.
    Je ne l’ai pas encore écouté, mais j’ai l’impression que lorsqu’un groupe ajoute une légère once de mélodie on le qualifie de suite de « post-quelque chose ». Cette étiquette risque de ne plus dire si on l’utilise à tort et à travers.

  5. Ellestin (ex-Uriel) says:

    Neurobool wins. Trois premiers morceaux terribles, puis Burst s’engluent dans les formes, une nécessité d’innover et de ciseler qui ne leur va pas du tout. Un album (suivi d’une tournée somme toute logique en compagnie d’Opeth) qui va leur déverrouiller l’accès aux unes des zines et rendre les fans de la première heure perplexes. Combien de fois ce schéma est-il condamné à se reproduire?

  6. Florent says:

    @ zurb : ouais il a effectivement plus qque chose de post machin que Prey on life, c’est clair.

  7. damien luce says:

    Dure chronique, bon album. Souvenez vous des albums de neurosis et de leur ambiance(depuis « enemy of the sun » sur la douleur, « through sil ver in blood » qui symbolise l’apocalypse etc…..), jonben le décrit d’ailleurs trés bien « origo » représente la morosité!!!! les mélodies font leur apparition, le groupe évolue et prend des risques qui s’en plaindra? bonne claque!!!

  8. Neurotool says:

    @Uriel: dis donc Célestin ça te dirait de lâcher les vannes vaseuses d’un illustre vseur…

  9. Ellestin says:

    La fiente de la colombe n’atteint pas le crapaud baveux :o)

    Sur « Origo »: suis-je le seul à relever de nets parallèles entre le nouveau Burst et le Opeth wilsonien? Un titre comme « It Comes into View » ne serait pas déplacé dans le répertoire récent d’Akerfeldt & co.

  10. Neurotool says:

    Ca ne m’a pas marqué mais par contre s’ils veulent aller dans ce sens qu’ils le fassent mais qu’ils l’assument totalement! En fait je déteste ces albums où on sent le groupe « le cul entre deux chaises » et où on va te rabattre les oreilles sur l’évolution du groupe qui se cherche mais qui va trouver c’est sûr…
    Attention je ne suis en rien contre l’évolution et le changement mais je n’aime pas la timidité des p’tites filles bien polies. Quand PARADISE LOST choisi de faire « One second » ou « Host » il ne s’en excuse pas…

  11. krakoukass Krakoukass says:

    Pourquoi ELLESTIN et plus URIEL ?????????

  12. Neurotool says:

    Parce que Vichy manque au Stéphanois… (bide inside)

  13. Neurotool says:

    @Kollapse: C’est bien le 2° album. Mais Il y avait bien eu un EP avant « Prey of Life ».

  14. kollapse says:

    Et « conquest:whrithe », c’est ce que l’on appelle un EP ? Non c’est bien un LP, donc « origo » est bien leur 3ème album. Le ep juste avant « prey on life » se nomme « in coveting ways ».

  15. Hallu says:

    En effet cet album est médiocre, 12/20 en ce qui me concerne. Le chanteur plombe tout le disque, aucune puissance en cris, des chants clairs faux et ridicules, des riffs niais metalcore qui parsèment et gangrènent le disque. Post-hardcore ? Il n’y a rien de post hardcore là-dedans, y a bien marqué « pour les fans de neurosis isis pelican » dans la feuille de promo mais c’est juste pour faire bien, il n’y a aucune trace de ces 3 groupes dans Burst, que l’on trouve ça bien ou non.

  16. Lébo says:

    Neuro a meilleur gout!:))
    Album sympa mais sans plus!Je le trouve tres opethien par moment…

  17. shaq says:

    Attendre d’un groupe est une erreur monumentale, autant que de lire des critiques de film avant d’aller le voir.
    Je n’attendais rien de BURST, sinon qu’il sorte un album, et même si les 2 / 3 premières écoutes m’ont déstabilisées (comme tout le monde j’avais encore en tête l’excellent « Prey on life »), je l’apprécie vraiment maintenant.
    Je pense que beaucoup ont à mon avis un peu trop reluqué le sticker, et pas assez prolongé l’écoute.
    Pour ma part, BURST représente une fois de plus un Metal unique et novateur. Il n’y a rien de post-rock (les arpèges et les ambiances calmos ne sont pas l’apanage du post-rock), ni de particulièrement Metalcore dans la musique de BURST, et si je devais les rapprocher d’un groupe ce serait de… AT THE DRIVE-IN ! Même urgence, même richesse d’accords, même sensation de dissonnances qui, une fois assimilées, deviennent évidentes et plaisantes.
    Contrairement à « Prey on life », « Origo » ne s’écoute pas les premières fois en faisant la vaisselle, car l’investissement est de plus longue durée. Rien que pour le plaisir de décortiquer le jeu de batterie qui compense très largement le chant que j’ai toujours trouvé un peu juste, cet album restera sur ma platine un bon moment.
    Ah, une dernière chose, faire du rempissage avec ses états d’âme lors de l’écoute d’une musique, quelle qu’elle soit, ne reflète en rien ce qu’est la musique, mais comme elle a été ressentie à un instant donné par une seule personne.
    Rien à foutre, quoi.

  18. Neurotool says:

    @ Shaq: « ‘une dernière chose, faire du rempissage avec ses états d’âme lors de l’écoute d’une musique, quelle qu’elle soit, ne reflète en rien ce qu’est la musique, mais comme elle a été ressentie à un instant donné par une seule personne.
    Rien à foutre, quoi. « 

    Rien compris… voir paradoxale ta bravade…
    Pour autant, cette chronique fut écrite après un peu plus d’un mois d’écoute. de quoi parler à par son ressenti dans une chronique? Si tu veux parler de technique, désolé mais ce n’est pas came et j’ai pour principe de ne parler que de ce que je connais…

  19. shaq says:

    Toutes mes excuses, je l’avoue sur le moment j’ai été 1/ surpris par la chronique (je me permet de copier/coller ton commentaire sur le forum « Cet album est excellent! Les fans des précédents opus vous pouvez vous jeter dessus sans crainte. Certainement un de mes albums de l’année »), 2/ déçu par le ton « nombriliste » de celle-ci.
    Chacun est libre d’écrire ses chros comme il l’entend, mais cela peut s’avérer dangereux car inscrit dans le temps. Je prend pour exemple, encore une fois, ta réaction à l’album le 29 Septembre… quelle chro et quelle note aurais-tu mis à ce moment ?
    Mon « rien à foutre » était de trop, je l’accorde.

  20. Neurotool says:

    Mon dieu! Y’a les chinois du FBI à mes trousses!!! lol
    J’ai dit ça moi… Comme quoi on ferait mieux de tourner sa langue sept fois avant de l’ouvrir. Mais je me connais j’avais fait cette remarque à la première écoute d’une oreille et sous état euphorique de la nouveauté… Mea culpa… Pour autant je ne reie en rien ce que j’ai écrit dans ma chronique ayant toujours la même perception plusieurs semaines après.

  21. Devin says:

    Remarque annexe : Burst sont suédois et non norvégiens.

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