Cathedral – The Garden of Unearthly Delight

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Style: heavy doom metalAnnee de sortie: 2005Label: Nuclear Blast

2005 année du doom ? Cela pourrait très bien être le cas. En plus du retour culte de chez culte de Candlemass, on a aussi eu droit a des sorties de qualités tel que celles d’Ataraxie, Reverend Bizarre, du DVD de My Dying Bride et de Novembers Doom. Il ne manquait plus qu’un des ténors de ce style pour que la fête soit complète, le sacro-saint Cathedral. Saint Lee Dorrian et sa bande sont de retour en 2005 avec une nouvelle offrande d’une très grande qualité qui prouve que depuis The Seventh Coming, les maîtres du doom ont retrouvé une certaine vigueur et une inspiration rafraîchie. Mais cette inspiration, avait-elle vraiment disparue ?

J’ai put lire, quelque part sur le net, que cet album était la parfaite combinaison d’une démarche initié avec The Seventh Coming combinant le son de Endtyme (l’album qui symbolise le retour au true doom) et l’inspiration de The Carnival Bizzare. Et bien celui qui a dit ça a vu juste. Cathedral aurait fait du surplace en restant coincé sur le pur doom d’Endtyme ou sur le stoner groovy de Caravan Beyond Redemption, ils ont eu la bonne idée d’aller de l’avant. C’est bien simple, avec The Garden of Unearthly Delight, la bande à Dorrian mange à tous les râteliers, aussi bien à l’échoppe du doom le plus radical qu’à la gamelle de quelque chose de plus groovy. Et entre les deux, l’influence du grand Tom G. Warrior.

On le sentait déjà sur l’album précédent, avec « Iconoclast » notamment, Celtic Frost est dans la place. Dans le cradingue, lourd et sombre « Tree of Life & Death », on a l’impression d’entendre le Celtic Frost de 2005. C’est avec ce genre de titre qu’on comprend que si, d’un point de vue musical, Lee Dorrian est un émule du grand Sabbath, vocalement il est le digne héritier du démiurge Tom G. Warrior. Cela se ressent aussi sur « Upon Azrael’s Wings » et « Beneath A Funeral Sun ». Cependant, nos anglais ne poussent pas le mimétisme à vouloir pasticher bêtement le terrifiant groupe Suisse, qui annonce d’ailleurs son retour discographique pour le début de l’année 2006 avec les bons soins de Peter Tägtgreen qui leur aura sûrement concocté une production précise et fiable comme l’horlogerie de leur chère patrie (vous avez vu la technique pour placer une news sur un autre groupe dans une chronique ?).

Le groovy est toujours à l’appel chez Cathedral. Si l’ex-Napalm Death se veut proche d’un Tom G. Warrior par moment, il se montre aussi très mélodique et moins abrupt sur des morceaux tel que « North Berwick Witch Trial » (absolument irrésistible) ou « Corpsecycle ». Mais il n’y a pas que Mister Dorrian qui a la patate sur ce disque, le reste du groupe aussi d’ailleurs, a commencé par un Gaz Jennings, guitariste talentueux mais trop souvent mésestimé. S’il a digéré le style Sabbath, il n’est pas non plus un copieur du grand Iommi, comme certaines langues de serpent le prétendent. Il suffit d’écouter « North Berwick With Trials » pour constater son excellent sens de la mélodie et du solo groovisant.

Et puis il y a aussi des surprises qui parsèment cet album, tel notamment une intro en acoustique accompagnée de violonade et de bruits de batailles (« Fields of Zagara »), lançant le rapide « Oro The Manslayer ». On a aussi droit à une chorale d’enfants désabusée (c’est le moins qu’on puisse dire) sur le refrain de « Beneath A Funeral Sun ». Et le must du must, l’inattendu morceau de 27 minutes qu’est « The Garden ». Ce n’est pourtant pas le premier morceau long de la part des Anglais. Le groupe nous ayant déjà fait le coup avec les 22 minutes de « The Voyage of The Homeless Sapien » sur le EP Statik Majik. Sauf que, alors que ce dernier avait des atours psychédéliques, « The Garden » a plutôt tendance à partir dans tous les sens. Difficile de suivre et difficile de le digérer, seul les plus assidus et les plus courageux des fans arriveront l’apprécier, les autres risquent de le trouver lourd et indigeste au possible. Au programme, on a du doom à l’ancienne, des riffs groovy, des passages acoustiques et étranges, des sonorités jazzy, du chant féminin, des claviers inquiétants, du violon et bien plus encore. On a donc un pavé ou se côtoie à la fois des passages sombres et inquiétants, que d’autres accrocheurs, heavy, romantiques, psychédéliques, festifs, malsains, planants, ect…

Si Cathedral a retrouvé sa splendeur d’antan avec l’album précédent, il ose aller encore plus loin avec ce nouvel opus. Osons le dire, on n’avait pas entendu un aussi bel album de la part de ce groupe depuis The Carnival Bizzare. Il n’y a rien à jeter sur là-dessus et j’oserais même ajouter que, avec The Ethereal Mirror et The Carnival Bizzare, on a là le disque parfait pour faire découvrir ce monument du doom qu’est Cathedral. En bref, Cathedral, à l’instar de Candlemass, dépasse largement toutes les espérances qu’on pouvait mettre en lui cette année.

  1. dearth ad 2005
  2. tree of life & death
  3. north berwick witch trials
  4. upon azrael’s wings
  5. corpsecycle
  6. fields of zagara
  7. oro the manslayer
  8. beneath a funeral sun
  9. the garden
  10. proga-europa
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2 Commentaires

  1. SagresMetal says:

    Tiens j’avais eu echo d’un pote que cet album était pas super, la kro dit l’inverse… donc va falloir que je me l’écoute pour juger ;)

  2. SteelBelief says:

    Je dois faire partie des courageux qui ont pris le temps de digérer la pièce magnifique qu’est « The Garden ». Reste qu’après une année d’écoute, c’est LE morceau qu’il faut écouter. Ceci dit le reste de l’album est excellent aussi. Une révélation pour moi qui ne connaissait pas ce groupe.

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