Karma To Burn – Karma to Burn

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Style: stoner/rockAnnee de sortie: 1997Label: Roadrunner Records

Petit retour dans le temps inspiré par une discussion sur le forum qui m’a fait ressortir ce bon vieux cd, un véritable petit bijou dans le genre. Mais de quel genre s’agit-il donc ??
Pas évident à décrire, mais le plus simple est de parler d’un rock stoner avec un son bien bien lourd empruntant parfois à Kyuss (les gars de KTB ont d’ailleurs collaboré avec John Garcia à un moment ou un autre me semble-t-il).

Ce 1er album du groupe (le groupe en a signé 3) entretient une histoire assez particulière dont certains se souviennent peut-être : c’est le seul album du groupe distribué sur Roadrunner, ce qui n’était évidemment pas prévu initialement, mais le groupe est rapidement allé au conflit avec sa maison de disques, et ce avant même la sortie de ce 1er album.
La raison de ce conflit ? Une divergence de point de vue artistique : le groupe souhaitait en effet proposer une musique complètement instrumentale sans la moindre trace de chant. Le label a fondamentalement refusé (estimant qu’il était suicidaire commercialement parlant d’essayer de vendre un groupe pareil, notamment s’agissant de le faire tourner) et a imposé au groupe de recourir à un vocaliste. Enter J. Jarosz. J’avoue que même si la démarche en elle-même d’imposer un chanteur ou une direction à un groupe est abjecte, au final le résultat est excellent et je trouve le chant de Jarosz tout à fait juste et adapté à la musique, sa voix un peu rocailleuse, parfois triturée d’effets fumeux (un peu 70s dans l’esprit comme sur « Appalachian Woman »), tout en restant mélodique, se prêtant parfaitement aux harmonies dévoilées par les musiciens.

Néanmoins, il faut souligner que les velléités complètement instrumentales du groupe ne sont pas pour autant passées à la trappe comme en attestent 3 titres (facilement identifiables puisque portant un numéro en guise de titre), « Eight », « Thirteen » et « Six » qui ne comportent pas la moindre trace de chant. On comprend alors comme la musique du groupe se suffit à elle-même tant ces titres sont réussis. Et oui on n’a pas attendu Pelican (et putain que KTB est meilleur même si le style est certes différent) pour inventer le rock dur instrumental. Néanmoins comme je le disais plus haut, les autres titres, pour chantés qu’ils soient, sont tout aussi réussis, mais il est clair que l’accent est plutôt mis sur les grosses lignes rythmiques (à coups de gros riffs bulldozers et de batterie bien présente) et que le chant passe plutôt au second plan (à l’exception peut-être du début de « Twenty Four Hours » qui tourne un peu plus autour de la voix). A noter que le sieur Jarosz est également parfois secondé par une demoiselle aux interventions certes discrètes (mais efficaces) comme sur « Bobbi, Bobbi, Bobbi – I’m Not God » ou « Patty Heart’s Closet Mantra » (notez combien les titres farfelus témoignent de la réticence du groupe à se casser le cul avec des considérations titristiques, tant est si bien que les deux albums suivants du groupe ne comporteront pour le coup que des numéros en guise de titres – l’histoire probablement fausse, voulant que le groupe ait donné des noms aux titres chantés pour faciliter leur distinction par leur chanteur ayant des difficultés avec les nombres).

Ces petits bijoux de rock lourd (qui sent la sueur et la poussière) que sont « Ma Petite Mort » (terme littéraire qui désigne l’orgasme sexuel, c’était la minute culturelle…), « Mt Penetrator », « Eight » ou ce « Six-Gun Sucker Punch » avec sa montée en puissance phénoménale, mais aussi finalement tous les autres titres, confirment bien que nous sommes en présence d’un album culte, indémodable, puisque outre les compos toujours aussi jouissives, le son n’a pas pris une ride depuis la sortie de l’album en 1997.

Un petit chef d’œuvre tout simplement, et pour moi le meilleur album parmi les 3 sortis par ce groupe au talent injustement non reconnu, et ce même si ce n’est qu’avec les 2 suivants que le groupe a pu enfin assumer librement ses ambitions instrumentales, se passant définitivement de chanteur (remerciant donc le « figurant » Jarosz), après s’être libéré de l’entrave de Roadrunner.

PS : Aujourd’hui il semble que le groupe ait malheureusement splitté et ce alors que les gars devaient enregistrer leur 4ème album normalement avec un chanteur, le bassiste ayant quitté le groupe pour rejoindre le groupe Speedealer.

  1. ma petite mort
  2. bobbi, bobbi, bobbi – i’m not god
  3. patty hearst’s closet mantra
  4. mt. penetrator
  5. eight
  6. appalachian woman
  7. twenty four hours
  8. six-gun sucker punch
  9. thirteen
  10. (waltz of the) playboy pallbearers
  11. twin sisters and half a bottle of bourbon
  12. six
krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

krakoukass a écrit 1158 articles sur Eklektik.

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10 Commentaires

  1. darkantisthene says:

    bombe atomico-atomique pis c’est tout! t’écoutes, t’aimes ou tu crèves comme une merde nauséabonde en plein désert de castors morts de froid!

  2. krakoukass Krakoukass says:

    On peut dire ça comme ça aussi ouais!

  3. kollapse says:

    Clair que cet album est fondamental, mais cela est le cas de tous leurs skeuds! Culte, ça on peut le dire…

  4. intheseblackdays says:

    mouais, je suis pas fan du tout de la voix qui plombe certains morceaux. Rich le guitariste, seul seul rescapé de cette aventure montrera par la suite ce que machine à riff. simple, expéditif et surtout ultra jouissif.

  5. Florent says:

    Faudra ptêtre qu’un jour je l’écoute ce truc….

  6. kollapse says:

    @intheseblackdays : ptit blasé va ;-). Rich a monté un autre groupe après l’aventure KTB ?

  7. kollapse says:

    ahnon ça va jviens de comprendre…(fo dire ke ton commentaire n’était pas très clair:-)

  8. Neurotool says:

    Un groupe culte c’est indéniable, mais les deux albums suivants ne possédant pas la marque de Roadrunner sont tout aussi jouissifs voire carrément propices à l’éjaculation précoce!

  9. intheseblackdays says:

    oui, j’ai oublié des mots :x, désolé.

  10. hipo says:

    Dommage que le chant plombe un peu l’album, sa aurais pu être un bon albums, voir peut être un chef d’oeuvre.

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