Kruger + Psykup + Counterfeit – 14 octobre 2005 – MJC Oullins – Lyon

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Annee de sortie: 2010

Ce n’est pas que je sois à cheval sur les principes, mais il y a des soirs où vous vous préparez à assister à un concert de l’un de vos groupes préférés (comprenez en tête d’affiche) et où la première des sensations est la déception. Après avoir investi les lieux, payé votre dû, et étanché votre soif à la sainte boisson rock’n’roll, il est quelque peu désobligeant voir indécent de se rendre compte qu’il y a maldonne ! Moi qui m’attendait à l’avènement de Kruger avec une tête d’affiche digne de ce nom, les ayant vu batailler ferme au Fury Fest 2005 en tout début de journée d’un samedi fort en promesses, je me dois d’accepter qu’il n’en sera pas tel que l’espoir qui m’animait ! Bref la déception et une pointe de colère sournoise se pointent à l’horizon…
Et ce n’est pas la première partie qui va me faire avaler la pillule… Counterfeit, groupe lyonnais, gloire locale s’il en est, ouvre les hostilités devant une salle bien remplie et un public conquis d’avance. Elevé au post-hardcore, influencé par Neurosis mais également par Tool et une certaine scène cold wave, le groupe ne provoquera chez moi au mieux qu’une indifférence certaine. Anecdotique.
Kruger entre en scène. Une salle à peine fréquentée va finalement se remplir de 150 âmes dès la fin du premier morceau. Kruger frappe fort d’entrée de jeu et ne baissera jamais sa garde durant un set rageur et sans concession. Oui le rock peut encore être dangereux, superbe et sexuel ! Un chanteur charismatique à la voix rauque et puissante se love le long de son micro, éructe, tombe sous le poids de l’intensité passionnelle, se relève tel le félin. Des musiciens biberonnés au rock plombé, au hardcore, à la noise core de Unsane. Un set racé où l’assouvissement de la rage confine à la mise en abîme. Un sentiment de retrouver la noblesse du rock, son histoire, son côté viscérale (ce sentiment ne me quittera d’ailleurs de tout le set, pensant tour à tour à l’Iguane Stoogien, Unsane bien sûr, mais plus surprenant au Presley des grands jours animé des flammes de l’enfer !). Pour autant soyons bien clair : Kruger officie bel et bien dans une tradition musicale un rien post-hardcore, telle que la plantureuse scène suisse actuelle nous a habitué. Un son nickel et un light show où la lumière blanche est reine (ambiance « White Light White Heat » garantie) attise le set. Aucun temps mort mais quelques moments d’une rare intensité comme la dédicace au fan d’Unsane que je suis, suivi d’une violence sonique ouvrant les hostilités d’une fosse n’attendant que çà pour en découdre ! Bref une grande prestation pour un groupe qui mérite plus que le statut qui lui pend au nez : le groupe culte !

Pour moi la soirée est pliée, ressortant K.O. debout, ayant passé ce concert à naviguer dans les eaux troubles, toujours sur le fil du rasoir entre émotion à fleur de peau et expiation d’une rage éternellement vivace. Seule la curiosité me fera attendre le début de la prestation de Psykup, histoire de ne pas me coucher trop con…
Ca démarre sur les chapeaux de roue, reprise a capella du hit de Simon and Garfunkel pour déboucher sur un metal barré, déjanté et sur vitaminé. Les toulousains ont la pêche, le plaisir de jouer, et une maîtrise de la scène c’est incontestable. Pour autant, ce n’est pas ma came, les « Vous avez la positive attitude » digne d’un Rafarin en goguette n’attisant que sourire complaisant de ma part. D’ailleurs la salle elle-même se mettra en branle, se rebellant en déclenchant son alarme incendie. Il y a des coups du sort qui ne confine pas au hasard…
Je quitte la salle chancelant, sous le coup de foudre Kruger, Psykup reprenant son set la fleur au fusil.

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