Kataxu – Hunger of Elements

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Style: black metalAnnee de sortie: 2005

Le patronyme prête à rire. La pochette semble inspirée par la doctrine raélienne. Le pays d’origine (la Pologne) ne peut décemment pas être considéré comme un eldorado du black metal même s’il a su enfanter certains groupes ayant aujourd’hui acquis une certaine renommée : Graveland, Iuvenes, Behemoth ou plus récemment Vesania. C’est pourtant loin d’être une contrée dénuée d’intérêt : en plus des combos sus-cités, Besatt, Profanum, Szron, Veles et, bien évidemment, l’instigateur de ce Hunger of elements. La Pologne c’est malheureusement aussi une terre fertile en idées d’un autre temps qui semblent paradoxalement intemporelles et Kataxu n’échappe malheureusement pas à la règle, autant le dire tout de suite.
On peut légitimement se poser la question de l’intérêt de vanter les mérites d’un groupe NS, voire en suggérer le boycottage pur et simple ; c’est la raison pour laquelle je préfère prévenir dès le départ et vous laisser tout loisir de cesser immédiatement la lecture de cette chronique. J’ignore si l’on peut opérer une dichotomie entre « groupes d’obédience NS mais non ostentatoires » et « groupes NS à 100% engagés » mais je tiens toutefois à préciser que nous sommes ici en présence d’un groupe, certes clairement attaché à la scène NSBM (national socialist black metal) polonaise, mais qui ne fait étalage de ses affinités intellectuelles ni dans son artwork ni dans ses paroles (contrairement aux autres groupes plus « obscurs » ou plutôt obscurantistes dans lesquels le membre fondateur de Kataxu s’implique). Pour ma part, je ne ressens donc aucun malaise à l’apprécier et à en souligner les qualités au point de l’avoir placé dans mes 10 albums de l’année 2005 et me concentre uniquement sur la démarche artistique qu’il serait dommage de jeter aux oubliettes.

Ceci étant dit, place à la musique. On peut considérer que l’on a, une fois de plus, affaire à un one-man band même si d’autres musiciens viennent ponctuellement apporter leur savoir-faire. Savoir-bien-faire pourrait-on même dire à l’écoute de ces 6 hymnes glaciaux, majestueux et mélodiques. Avec Hunger of elements, les polonais n’en sont qu’à leur deuxième album malgré des débuts remontant à plus de 10 ans : une demo en 1995, 1 split en 97 avec leurs compatriotes Thunderbolt, un premier album en 2000 (Roots thunder) puis un autre split la même année qui se contente de contenir les titres de ce dernier ; un rythme pépère, donc, pouvant s’expliquer par l’absence du don d’ubiquité du sieur Piaty qui multiplie les projets parallèles.
Musicalement, le groupe ne situe pas dans la mouvance ultra sophistiquée (et parfois brouillonne) des derniers Emperor. Les autres noms qui viennent à l’esprit lorsqu’il est question de black symphonique – car c’est de cela qu’il s’agit – sont généralement Dimmu Borgir, Covenant et Limbonic art. C’est de ce dernier (période Moon in the scorpio) et du In the nightside eclipse de la bande à Ishan que Kataxu se rapproche le plus pour offrir un projet ambitieux où aucune approximation dans l’exécution ne vient entraver la marche vers l’inéluctable excellence. Pour autant, on est loin d’avoir affaire à un succédané de ces pionniers, loin s’en faut ; et tant mieux sinon le ton de cette chronique ne serait pas du même acabit car le black symphonique est probablement la forme de black que j’apprécie le moins. Sans doute l’absence d’aspect théâtral (voire grand guignol pour certains) de Kataxu est ce qui m’a amené à lui consacrer plus de temps d’écoute que si j’avais eu maille à partir avec une œuvre plus orchestrale et emphatique.
3 morceaux sur 6 étant de purs instrumentaux, on retrouve… 3 (oui !) « véritables » titres dont aucun ne fait moins de 10 minutes. Probablement influencé par la pochette, l’écoute des morceaux où il n’y a pas de chant (pathétique périphrase me permettant d’éviter la redondance en répétant le terme « instrumentaux »… merde je l’ai dit) peut apparaître comme une symphonie funéraire accompagnant votre corps fondant en déliquescence pour ne faire qu’un avec les astres morts (mouais…).
La production est claire et favorise efficacement le déploiement de la puissance intrinsèque à chaque morceau ; de plus – et c’est pour moi une qualité non négligeable -, certains passages ne sont pas sans me rappeler les ambiances déversées par un album fondateur : Nord de Setherial, même s’il est vrai que j’ai tendance à trouver exagérément des similitudes avec ce dernier que je considère comme un chef d’œuvre…
Sans vouloir relancer le débat , essayez tout de même de passer outre votre répulsion pour ne vous concentrer que sur le seul aspect musical, qui vaut largement le détour.

  1. in my dungeon
  2. in arms of the astral world
  3. below the tree of life
  4. nightsky
  5. the manifesto of the unity
  6. the breath of atlantis

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

darkantisthene a écrit 276 articles sur Eklektik.

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11 Commentaires

  1. Ellestin says:

    Souffle épique inspiré et pas bateau pour deux sous, instrumentaux de grande classe. Un très bon nouveau groupe de sympho BM à placer aux côtés des Nokturnal Mortum, Obsidian gate et autres Nocternity.

  2. Monster says:

    ça m’a l’air d’être de la bonne came ça, faudra que j’y jette une oreille, au même titre que le Nord de Setherial dont j’entend souvent parler en bien…

  3. dah-neir says:

    Je n’avais pas posté de commentaire à l’époque? Ah bon. Bah en tout cas c’est effectivement un excellent album que je viens d’acheter en occaz pour la peine. Merci à toi pour la découverte!

  4. darkantisthene says:

    \m/

  5. Stan says:

    Très bon album, ce groupe mérite vraiment le détour.
    Sinon 15 lignes pour dire que le groupe est NS c’est un peu limite…
    enfin bon \m/

  6. darkantisthene says:

    que veux-tu dire par « limite » ? qu’il fallait faire plus « court » ?

  7. atrex says:

    perso: le fait que le groupe est NS me refroidi direct…
    même si la musique est pas trop mal (c’est quand même pas dure de trouver mieux cf: ENSIFERUM)

  8. darkantisthene says:

    ensiferum?? je n’entamerai pas le débat mieux / pas mieux mais pour moi ils ne pratiquent même pas le même style

  9. yann says:

    Une agréable suprise ce groupe qui rentre direct dans mon top 10 du black sympho pourtant des groupes de black sympho j’en ai écoute et j’en ai écouté des tonnes. Pour les amoureux des mélodies au synthé !! Il sont NS ? Je m’en tape je veux pas me marier avec , juste écouter leur musique magistrale et planante!!!!

  10. dah-neir says:

    Clair qu’il faut le vouloir pour comparer ensiferum et kataxu putaing….

  11. yann says:

    Une agréable suprise ce groupe qui rentre direct dans mon top 10 du black sympho pourtant des groupes de black sympho j’en ai écoute et j’en ai écouté des tonnes. Pour les amoureux des mélodies au synthé !! Il sont NS ? Je m’en tape je veux pas me marier avec , juste écouter leur musique magistrale et planante!!!!

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