Bal Sagoth – The Chtonic Chronicles

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Style: symphonic epic black metalAnnee de sortie: 2006Label: Nuclear Blast

DarkAntisthène :
Oulala voilà un bon moment que je n’avais accordé une seule seconde aux anglais de Bal Sagoth ! Suite à la découverte de Cradle of Filth, je m’étais à l’époque naturellement tourné vers ceux qui étaient présentés comme les pionniers du genre black vampirico-symphonique. Leur Black Moon Broods Over Lemuria étant sorti la même année que The Principle of Evil Made Flesh, je leur accordais une valeur a priori qui ne fut pas mise en défaut. Autre paire de manche lorsqu’il s’est agi de faire connaissance avec l’album qui allait devenir dans mon esprit l’archétype de l’œuvre pompeuse et inaudible tellement on frôlait le risible : Starfire burning upon the ice-veiled throne of ultima thule. Le reste de leur carrière était désormais circonscrit par cette galette plutôt indigeste parce que grandiloquente. On était passé en peu de temps d’un black symphonique à un Epic war heavy metal de l’espace hypra interstellaire infini.

10 ans plus tard on en est où ? Malheureusement au même endroit pour mes oreilles fragiles. Niveau chant, on a toujours droit à une alternance entre voix black (peu présente) assez virile et des déclamations dignes des meilleurs monologues du patriarche des Ents dans la version cinématographique de LOTR.
Musicalement, c’est du Epic war heavy metal de l’espace hypra interstellaire infini, c’est-à-dire qu’on navigue dans des eaux troublées – à défaut d’être troublantes – parsemées de riffs black/death craddlesques, de passages mid-tempos à la Crematory, voire de heavy metal « made in the truest germany », le tout saupoudré (à la louche hein, pas de légères pincées) de claviers orchestraux cherchant à nous faire pénétrer le vaste monde des territoires sans nom (et sans intérêt ?). C’est bien exécuté, rien à (re)dire là-dessus, les compos sont suffisamment complexes et variées pour qu’on y trouve à un moment donné un petit passage retenant l’attention. Toutefois, il m’est d’avis qu’apprécier ce type de musique nécessite un état d’esprit particulier (comme tous les types de musique ? ah oui tiens… bon alors disons VRAIMENT particulier), une propension à se laisser porter au-delà d’un temps et d’un lieu pétris de réel bassement matériel pour se voir transporter parmi les contrées accueillant des gnomes à l’œil crochu, des pélicans bicéphales férus de pop-corn phosphorescents ou des castors à réacteurs biosphériques (non je n’ai rien pris mais écoutez l’album en entier et on rediscute santé mentale juste après ok ?).
Pour un type qui n’est même pas foutu de se souvenir de ses moindres rêves, vous comprendrez aisément qu’apprécier cet album est quasi mission impossible…

10/20

Dah-Neir :
Je rajoute mon grain de sel dans la chronique hallucinogène de mon collègue darkouze, mais pour aller globalement dans le même sens.
J’ai pour ma part découvert Bal Sagoth avec ce Starfire burning upon the ice veiled throne of ultima thule qui, en dehors du fait de remporter haut la main le nom d’album le plus long de la galaxie, savait habilement mélanger grandiloquence guerrière et black métal. S’en est suivi un très sympathique Battle Magic et son désormais culte « Blood slakes the Sand at the Circus Maximus » qui aurait eu facilement sa place dans une parade Disney. Seulement, un an après le groupe nous délivre un The power cosmic que j’ai fait l’erreur d’acheter et que je regrette aujourd’hui amèrement.

Outre une photo promo grotesque où Byron Roberts posait avec un vieil effet photoshop lui rajoutant le sabre de dark maul dans les papattes (oui oui celui de Star Wars Episode 1) l’aspect épique et guerrier s’essoufflait et devenait vite pénible. Ma déception fut telle que je n’ai pas eu le courage d’écouter Atlantis Ascendant , sorti 2 ans plus tard. Il aura donc fallu 5 ans pour que Bal Sagoth nous sorte la conclusion de leur deuxième trilogie. Au vu de ce qu’ils nous proposent ils auraient mieux fait de s’abstenir.

Je le disais, la force de Starfire et de Battle Magic était ce mélange très réussi entre parties épiques au synthé et parties rapides aux vocaux récitées plus que chantées (ou braillées). Aujourd’hui le groupe semble avoir oublié que, en plus d’être des magnifiques conteurs (rendons au moins justice à Byron pour cela) ils sont aussi et surtout des musiciens ! En effet la musique sert de prétexte grossier pour déblatérer des montagnes de lyrics. Et quelle musique putain. Même si certains passages frisent l’intéressant (je pense en particulier au milieu de « Six Score And Ten Oblations To A Malefic Avatar » où la réminiscence d’un lointain passé se fait sentir), la majorité du support musical est vide, plat et sans interêt. Les riffs de Chris Maudling autrefois si efficaces deviennent anecdotique (on a parfois même l’impression d’entendre toujours les mêmes riffs) au même titre que le clavier de son frère Johnny, ne parvenant que très rarement à nous faire sentir le souffle épique d’une hypothétique bataille. Je confesserais même que je n’ai pas pu écouter en entier l’heure que compose cet album tant il devient pénible au bout du 3ème morceau. Inutile de chercher de veritable hymne disney-ien comme celui précité sur Battle Magic, je n’ai pas pu en trouver un seul.

Seul véritable changement, je trouve que le groupe a globalement accéléré le tempo, et que les vocaux blacks hurlés sont plus présents que par le passé. Tentative totalement vaine une fois de plus devant la platitude de la musique. Il faut aussi noter les solos navrants comme cette horreur sur « Shackled To The Trilithon Of Kutulu ». Dernier coup de gueule au niveau des paroles cette fois. J’ai pu noter des similitudes avec celles de Battle Magic en particulier sur le morceau «Invocations Beyond The Outer-World Night », qui, en plus d’utiliser les même mélodies de clavier que sur l’album de 1998, sent le Battle magic au niveau des paroles (cf à 2:50, la ressemblance est frappante avec un ancien morceau dont j’ai la flemme de chercher le nom).

Il conviendra donc de rappeler au groupe qu’il est un groupe de musique et qu’à ce titre, la musique jouée se doit d’être intéressante, et que se baser sur les paroles n’est pas la solution. Pour moi, Bal Sagoth est donc mort et enterré et je doute très fort de sa résurrection dans les années à venir. On gardera Starfire et Battle Magic et on s’empressera d’oublier ce Chtonic Chronicles.

Conclusion, la première trilogie de Bal-Sagoth mérite l’attention, la seconde le mépris et la troisième… et bien espérons qu’il n’y en aura jamais.

8/20

  1. the sixth adulation of his chthonic majesty
  2. invocations beyond the outer-world night
  3. six score and ten oblations to a malefic avatar
  4. the obsidian crown unbound
  5. the fallen kingdoms of the abyssal plain
  6. shackled to the trilithon of kutulu
  7. the hammer of the emperor
  8. unfettering the hoary sentinels of karnak
  9. to storm the cyclopean gates of byzantium
  10. arcana antediluvia
  11. beneath the crimson vaults of cydonia
  12. return to hatheg-kla

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

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9 Commentaires

  1. cava76 says:

    Le pompeux metal ça existe ? Kitch à mort … :-/

  2. Monster says:

    ça me fait penser que j’ai download (ooouuuuhhhh pas biiieeennn) cet album suite à une chronique elogieuse sur un autre webzine et je me demande bien pourquoi étant donné que j’ai jamais trop aimé Bal-Sagoth !
    Aurais-je le courage de l’ecouter un jour ??

  3. Solarfall says:

    Darkantisthène au bucher pour ses propos diffamation sur le magnifique Starfire… !!! >:o((

  4. darakntisthene says:

    propos diffamaTOIRES môssieur! je ne prends pas de leçons d’un nanalfabête!!

  5. Solarfall says:

    Le truc c’est que j’avais fait 2 phrases distinctes au début ! Excuse moi de bosser en surfant !!! :op

  6. Ellestin says:

    « Starfire… » ist Krieg. Le reste c’est de la barbapapa.

  7. mydrin says:

    tiens cet album est super bien noté dans le dernier metallian :-)))

  8. Orion says:

    un peu d’ouverture d’esprit.. Un super album que je recommande vivement! un réel travail de composition qui ne s’effrit pas au fil des ecoutes.Comment peut on comparer bal sagoth avec cradle?

  9. RPGsquare says:

    Pourquoi ne chroniques t’on pas the battle magic ? Cet album est immensissime, il m’a tenu en haleine tout le long tant les mélodies (et les titres ^^) était longues et bonnes !

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