Revenge – Victory.Intolerance.Mastery

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Style: black metalAnnee de sortie: 2004Label: Osmose

Il y a les groupes qui surproduisent en donnant un punch inhumain à leurs enregistrements quitte à ne rien pouvoir reproduire en concert. Il y a ceux qui enregistrent dans leurs caves pour booster leur ego de véritables stars de l’underground. Et puis il y a ceux qui font un peu des deux, comme Revenge. D’origines canadienne et composé de membres du groupe de thrash/black Axis of Advance, Revenge donnent l’impression d’enregistrer leurs albums avec la même passion pour le son sale que Nightwish ou Stratovarius peuvent avoir pour un son clair et tout propre où pas une goutte de sang ne vient rompre les petites mélodies. Le but de l’exercice pour ce qui est de Revenge est bien sûr de ne pas faire de mélodies. Si jamais il y en avait une qui osait pointer son nez elle se ferait sûrement passer à tabac par le groupe. Le black metal dans son essence la plus pure ne doit pour eux pas être surproduit comme le font les hérétiques de Cradle of Filth ou de Dimmu Borgir. Le plus dégueulasse possible, le mieux c’est, tout comme les grands frères de Darkthrone. Mais avec Revenge, je me demande si la production n’a pas été minutieusement arrangée pour que les instruments sonnent de cette façon.

Imaginez un peu, les voix en avant, les guitares ne sont plus qu’un grésillement et il faut tendre l’oreille dans les passages où la batterie ne blaste pas pour pouvoir distinguer péniblement ce qu’elles interprètent. La batterie, tel un rhinocéros qui vient de voir sa dulcinée, fonce tout droit et défonce ce qui l’entoure avec bien peu de grâce et très peu de technique. Alors pourquoi as tu acheté cet album, sombre crétin ? Eh bien, la première fois que j’ai écouté un mp3 je me suis interrogé sur les désirs de ce groupe. Est-ce un foutage de gueule complet ou une envie pressante de faire plus trve que les autres, qui étaient tout de même déjà bien trve quand même ? Envie pressante car la musique ne fait pas de cadeaux sur les 27 minutes, au cas où vous auriez imaginé une seconde que Revenge faisait des yeux doux à un format plus progressif. Comme Darkthrone, on parle plutôt ici de régression. Oublié la morale et la courtoisie, l’heure est à la violence et au sentiment de haine sans concession. Victory. Intolerance. Mastery, l’ONU n’a pas le droit de cité et le droit à défendre sa terre et à foutre son pied dans la gueule de l’autre prévaut dans l’esprit guerrier de Revenge. Hey, ils ne disent pas jouer du war metal pour rien quand même. Pourtant je ne saurais affirmer une affiliation avec un quelconque parti d’extrême droite bien que de tels termes évoquent les franges les plus extrémistes de notre démocratie. Le but n’est pas ici de faire de la politique mais justement de ne pas perdre son temps en discussion futile. L’heure est au combat, prends ton arme et défonce le crâne de ton prochain.

Je me demande alors ce que penserait le groupe d’une chronique comme la mienne où je m’interroge sur leurs intentions alors que leur but est de passer les préliminaires pour enfiler direct vers l’assaut final. Mais malgré tout si je continue à expliquer ce disque c’est bien car je le trouve défendable et intéressant. La production ne fait pas tout dans un album et bien que je regrette que tout ne soit pas plus audible, il y a tout de même une touche particulière qui empêche les chansons de se ressembler. Ceci n’est pas un mur de bruit brut mais une mélasse haineuse qui réussit parfaitement à inspirer ce qu’elle veut dégager en éructant des vocalises crachées façon gore grind sur des guitares affûtées comme des lames de rasoir. De plus, tout comme certains groupe de grindcore, bien que les riffs ne soient pas présents en première ligne, ils se font sentir tout de même derrière les blasts. Et c’est là où Revenge gagne sans conteste, à la comparaison avec d’autres groupes de black metal qui essayent d’être maléfiques et malsains mais échouent lamentablement, Revenge se place sans aucun effort dans la ligue des « enfoirés qui écorcheraient votre mère à vif si jamais ils la croisent ». Oui, ils ont l’air si méchant que ça. Alors comment attribuer une note à une pareille oeuvre ? Soit vous êtes partisans et vous écouterez l’album avec plaisir, soit vous le jetterez par la fenêtre et vous viendrez me faire passer un sale quart d’heure pour vous avoir conseillé ce groupe. Pas de demi mesure, ça passe ou ça casse.. A vous de voir si vous avez de la place dans votre discothèque pour un groupe de maniaques canadiens de cette espèce.

  1. destiny mastery
  2. traitor crucifixion
  3. blood annhilation
  4. atrocity march
  5. hate oath
  6. vicory revenge
  7. iron intolerance
  8. doom order

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

hororo a écrit 395 articles sur Eklektik.

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4 Commentaires

  1. Neurotool says:

    Rarement entendu un truc aussi nihiliste. Les premières fois j’ai cru à une blague… Le pire c’est que l’on peut en redemander lorsque l’on est dans l’état d’esprit adéquat…

  2. Monster says:

    Rhaaaaaaaaa je deteste au plus au point !!!!
    Par contre dans le genre j’aime bien SADISTIK EXEKUTION, va comprendre
    FUKK OFF

  3. von_yaourt says:

    Quenini, la vraie date c’est 2004 mes amis (oui je suis gentil, je vous fait des rimes pour l’un de mes très rares passages sur ekelktik).

  4. krakoukass Krakoukass says:

    Tutafé Mister Yoghourt… Merci de ton intervention, j’ai corrigé…

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