Iron Maiden – Seventh Son of a Seventh Son

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Style: heavy metalAnnee de sortie: 1988Label: Sanctuary

La première interrogation m’ayant traversé l’esprit durant l’écriture de cette chronique anthologique consacrée à la Vierge de Fer (Est-il encore nécessaire de les présenter ?) a été la suivante : quel album choisir ? Si mythiques et bons qu’ils soient Number of the Beast, Powerslave ou encore Killers ne sont pas des oeuvres synthétisant au mieux ce qu’Iron Maiden a pu évoquer chez moi en matière de frisson musical. Killers n’est pourtant pas passé loin, mais Paul Di’Anno étant en place à l’époque, il me semblait préférable d’opter pour un album où Bruce Dickinson poussait la chansonnette. En effet, Si Di’Anno a amorcé le mythe, Dickinson a largement contribué à l’asseoir totalement… Une fois résolue l’épineuse question, ne restait qu’à se replonger une nouvelle dans l’œuvre maintes fois écoutée pour en ressortir la substantifique moelle en quelques lignes et confirmer le statut emblématique de ce Seventh Son of a Seventh Son. Revenons donc quelques 18 années en arrière…

Comme il nous l’est indiqué dans les écritures : ‘Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son oeuvre qu’il avait créée en la faisant.’ Et grand bien lui prît, ça commençait à être fatiguant tout ce bordel céleste. Cependant pour leur 7ème réalisation et 2ème concept-album d’affilée, les émissaires de la NWOBHM (New Wave Of British Heavy Metal), eux ne se reposèrent point. Car passée l’introduction déclamatoire (Reprise en outro, ce qui dénotait déjà par rapport aux précédentes réalisations du groupe) s’annonçait une immense déferlante de créativité. Cet opus représente à mon sens le moment où Iron Maiden s’est sublimé en tant que groupe de légende. Si je mets à part d’entrée de jeu l’ignoble ‘Can I Play With Madness ?’ et son refrain convenu (Sans parler des couplets ridicules) nous avons ici affaire à 7 titres dont l’envergure ne s’est jamais démentie.

Envergure d’abord conférée par l’utilisation massive du clavier qui fait une apparition remarquée dès le début des hostilités en marquant de son imposant sceau le début du tonitruant ‘Moonchild’ mené par un Dickinson survolté. Au fil des titres, l’instrument manié de main de maître par Adrian ‘Je me casse par la porte de derrière et je reviens par la fenêtre’ Smith vient tisser des nappes éthérées nimbant l’espace sonore à chaque intervention d’un voile à la fois vaporeux et onirique. L’ensemble se trouve alors paré d’une élégance racée et d’une ambiance remarquable. Mais le clavier fait-il tout ? Certainement pas ! Car la forme n’est pas le fond. Si magnifiquement arrangées qu’elles soient, les compositions de ce Seventh Son… ont d’abord bénéficié d’un soin particulier et d’une ambition progressive qui transcende ici le ‘style’ Maiden. Ainsi aux cavalcades habituelles en triolet viennent s’ajouter des montées en puissance et accalmies tout à fait splendides J’en veux pour preuves l’emblématique ‘Infinite Dreams’ ainsi que ‘The Prophecy’ et ses incursions gracieuses en guitare acoustique. Le travail tout en finesse exécuté par Adrian Smith et Dave Murray sur ces titres relève simplement de l’orfèvrerie.

Pourtant, dans sa clairvoyance, la bande à Harris n’a pas oublié de nous gratifier de hits dévastateurs. Loin de se cantonner à nous démontrer tout son savoir-faire, la formation nous balance dans les dents ‘The Evil That Men Do’ et ‘Only The Good Die Young’ où Steve Harris se déchaîne dans une chevauchée solo d’anthologie. Les refrains fédérateurs sont au rendez-vous et dégagent une énergie rageuse épaulée par un Nicko Mc Brain inspiré et impeccable. A ce chapitre ‘The Clairvoyant’ et ses leads inoubliables ne sont pas en reste et bien des générations de fans de Maiden se sont déchaînées en live sur ce ‘block-buster’ et son célèbre ‘’There’s a time to live and a time to die, when it’s time to meet your maker’’.

J’ai bien sûr gardé le meilleur pour la fin. Le chef-d’œuvre absolu, l’un des tout meilleurs titres de Maiden descendant en droite lignée des ‘Genghis Kahn’, ‘Hallowed be Thy Name’, ‘To Tame a Land’ et ‘Rime of the Ancient Mariner’, j’ai nommé ‘Seventh Son of a Seventh Son’. Je crains de manquer de qualificatifs pouvant exprimer l’idée de majesté et de somptuosité émanant de ce titre. De la pompeuse introduction aux splendides vocalises de Bruce soutenues par les montées des six cordes en passant par le superbe break narratif où l’ensemble du groupe déploie toute sa classe sur fond de clavier envoûtant, ce sont presque 10 minutes d’un bonheur intense que nous dégustons. Comme souvent chez Maiden, la seconde partie de ce titre colossal s’achève en un déchaînement instrumental jouissif et endiablé. Une épopée au souffle grandiloquent. Totalement culte.

Pour finir, j’affirmerai sans l’ombre d’un doute qu’avec ce faramineux opus, Iron Maiden aura démontré s’il en était encore besoin l’étendue de son registre créatif ainsi que l’ambition musicale dont le groupe était capable. Ma passion pour ce groupe n’est un secret pour personne mais j’invite toutefois ceux qui ne s’y seraient pas encore risqué à tenter l’expérience de ce concept-album, ô combien abouti. Mieux que d’affirmer encore le style dont elle est le meilleur héraut, la formation s’est littéralement transcendée en cette année 1988. S’il ne devait en rester qu’un, Seventh Son of a Seventh Son serait certainement celui-là.

  1. moonchild
  2. infinite dreams
  3. can i play with madness ?
  4. the evil that men do
  5. seventh son of a seventh son
  6. the prophecy
  7. the clairvoyant
  8. only the good die young

Chroniqueur

alchemist

Chroniqueur inter mi-temps, amateur de chats, de Metal mélodique sous toutes ses formes, de fromages de caractère, de bons bouquins, de radios intelligibles... et de zombies.

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12 Commentaires

  1. darkantisthene says:

    pour ma part ça serait plutôt only the good die young qui aurait tendance à me saouler… sinon que de la bombe avec en tête de liste infinite dreams, l’un de leurs meilleurs titres sans nul doute. Comme souligné dans la kro la créativité est plus qu’au rendez-vous sur ce disque, elle est l’hôte qui accueille chaque passage. where would you end, in heaven or in heeeeeeeeeeellll ? celui-là finira au paradis du metal, assurément

  2. wakos says:

    excellent chronique pour un skeud qui n’en n’est pas moins excellent … Ahhhh, je me revois encore faisant mes devoirs en écoutant cette album en boucle et en headbangant … Bravo Môssieur !

  3. Keyser says:

    Oh oui excellent, je ne sais pas si c’est le meilleur Maiden (j’hésiterais avec Somewhere et No Prayer), mais vraiment excellent! Rha la fin acoustique de « The Prophecy »!!!

  4. Joss says:

    Ba de toute façon le choix de cet album en Anthologik est purement subjectif…c’est évident que chacun à son préféré… moi je ne sais même pas lequel ce serait, ça change tous les jours :-) Celà dit, ce Seventh Son est clairement dans le top 3 (avec Powerslave et Number).

  5. Angrom Angrom says:

    Alors bizarrement, j’avoue ne pas être d’accord avec toi (et avec Joss , avec qui j’en ai déja parlé) sur « Can I play with madness », j’adore ce titre, qui est l’un de ceux qui m’a fait le plus tripper pendant ma jeunesse. Un peu d’accord avec Darkouille pour dire que « Only the good die young » est un peu en deça du niveau global de l’album et surtout à 100% d’accord avec lui pour « Infinite dreams » qui est clairement dans mes cinq titres préférés de Maiden.
    Excellent disque , tout à fait dans mon top 3 d’Iron Maiden, sans le moindre doute . La tournée qui a suivi était dantesque si je me souviens bien de mes (vieux) visionnages de la VHS de Maiden England que j’aimerais bien revoir un de ces jours.
    Ceci mis à part, excellent chronique, on sent le fan absolu, ce que je suis aussi , bien évidemment.

  6. Joss says:

    De toute façon on est tous d’accord sur le fait que certains titres de Maiden sont à chier mais on est jamais d’accord sur lesquels :-)

  7. Julien says:

    je serai tenté de dire : tous ! :D
    Vais l’écouter tiens ! Belle chro

  8. Monster says:

    De toute façon le Maiden des 80’s reste intouchable, on pourrait chroniquer en anthologik tous les albums 80’s de la vierge de fer que je n’y trouverais rien à redire. Perso mes 3 chef-d’oeuvres sont, dans l’ordre de preference : 1. NOTB 2. Powerslave et en 3ème position ce SSOASS.
    En tout cas je constate que je ne suis pas le seul à detester ce ‘Can I Play With Madness ?’ exasperant. Les grands moments de ce disque sont pour moi le dantesque SSOASS et Infinite Dreams.
    Dernierement, je feuilletais un numero du magazine Rock Hard ou il y avait une metaltheque idéale en metal progressif et on y retrouvait ce SSOASS. Sans être veritablement un album de metal progressif, disons que Maiden a fait preuve d’une demarche plus progressive dans l’ecriture de son heavy metal racé et subtil.
    Ouaip ben vivement le nouvel album moi jdis !!!

  9. SeB "D" says:

    Merci pour cette superbe chronique qui m’a donné envie d’acquérir l’album. En plus comme par magie en ce moment toutes la disco est rééditée à 9.99 € au leclerc du coin !

  10. Arabis says:

    Excellent you are the best ! or the beast !

  11. megadave says:

    Excellent album, du grand maiden, cet album est mon préféré avec Somewhere in time.

  12. jose74 says:

    pour ceux que ça peut intéresser j’ai bidouillé une petite reprise de THE EVIL THAT MEN DO dans mon pieu il y a deux jours, c’est visible et écoutable ici
    http://sebdos.blogspot.com/2010/02/iron-maiden-cover-evil-that-men-do.html
    UP THE IRONS !

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