La Raison Du Plus Faible

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La raison du plus faible est le sixième film de Lucas Belvaux, et fait suite à sa trilogie Un Couple Epatant / Cavale / Après la Vie (voir note ici), sortie début 2003 sur les écrans. Il y a trois ans déjà, Belvaux avait réussi le tour de force de réaliser cette trilogie, où trois histoires (une comédie, un polar politique, un drame) s'entremêlent et où les personnages principaux d'une histoire se retrouvent être des personnages secondaires dans les autres films. Déjà dans Cavale on pouvait percevoir tout l'engagement politique et social de Belvaux, dans son histoire qui racontait la cavale d'un activiste d'extrême gauche.  On retrouve bon nombre de ces thématiques dans La raison du plus faible, film qui a pour cadre la banlieue liégeoise. La première partie du film est très orientée sociale, et présente les personnages : Marc, l'ancien braqueur (qui le reste toujours aux yeux de la police), Patrick, le jeune père de famille, chômeur sur diplômé, Robert et Jean Pierre, anciens métallos au chômage. Pour une broutille – acheter une mobylette à la femme de Patrick (Natacha Régnier, formidable) – leur vie va basculer, et la fermeture de leur ancienne usine de métallurgie va leur donner l'occasion d'essayer de reprendre ce qu'ils estiment être leur bien. Evidemment tout ne se déroulera pas comme prévu.  La raison du plus faible offre à Belvaux l'occasion de démontrer une fois de plus son talent. Aidé par une mise en scène sobre et sans artifices, il reste au plus près de ses personnages, et arrive, sans sentimentalisme, à émouvoir le spectateur sur la vie de ses personnages, gens simples mais fiers. On remarque également tout le talent de mise en scène de Belvaux lors d'une scène un peu surréaliste dans les rouleaux d'acier laminé, ou lors de la scène où Marc explique à Robert tout ce qu'implique un braquage, qui, malgré sa simplicité, est réellement prenante pour le spectateur.  Alors évidemment, on ne sort pas de la salle avec le sourire au lèvres (même si parfois, on sourit lors du film), mais on en sort plein d'admiration pour ces sans-grade, exploités par l'industrie, et poussés au pire par leurs conditions déplorables. Avec la rage au ventre et une grosse boule dans l'estomac. Les larmes ne sont pas loin, même si Belvaux ne les recherche pas et respecte ses personnages. Assurément un des meilleurs films de l'année. (6/6)

Angrom

Chroniqueur

Angrom

Comme pas mal de gens, c'est par mon paternel que me sont venues bon nombre de mes émotions musicales. Éclectique en diable, mon daron, m'initia à la musique classique et rock essentiellement. Beatles, Rolling Stones et Elton John essentiellement furent parmi les premiers artistes à retenir mon attention. Imaginez ma stupeur quand un ami se présenta un jour chez moi avec des disques d'un groupe anglais, arborant une mascotte qui a l'époque m'avait paru horrible, mais me fascinait. Il s'agissait bien sûr d'Iron Maiden, dont je devins assez vite fan, intégrant ainsi un peu de métal dans mes écoutes, qui, à l'époque, suivaient plutôt la mode du moment. Metallica, Megadeth, Iggy Pop vinrent compléter ma collection d'artistes un peu plus péchus. Arrivé en école d'ingénieurs, un voisin de palier, voyant quelques disques de métal dans ma (encore petite) discothèque, essaya de m'entraîner du "côté obscur". Bien lui en prit, rétrospectivement. À l'époque, en 1998, Angra était au top, et c'est par ce moyen qu'il réussit son coup, me faisant sombrer dans une période heavy-speed, dont je ne garde plus grand chose aujourd'hui (mis à part Edguy et les trois premiers Angra). Une fois le poisson ferré, il passa à la vitesse supérieure en me passant des disques de Dream Theater. Coup de cœur direct pour Images And Words, un peu plus de mal avec Awake, mais la sortie de Scenes From A Memory en 1999 et plusieurs petits détails contribuèrent à faire de ce groupe un de mes groupes favoris, ce qu'il est encore aujourd'hui (une vingtaine de concerts au compteur). Suivant le groupe et tous ces side-projects c'est par Transatlantic que je m'intéressai aux groupes de rock progressif : Spock's Beard, Marillion, The Flower Kings, puis les grands anciens : Yes, Genesis (je considère encore aujourd'hui la période d'or de Genesis comme un des trucs les plus géniaux qu'on ait jamais écrit en musique), Rush (mon groupe n°1), plus récemment King Crimson. Sorti de l'école, je rencontrai sur Rennes la troisième personne à l'origine de mes grands tournants musicaux. Mon troisième maître m'initia aux sonorités plus saturées du death metal et du thrash qui pousse. L'éducation ne se fit pas sans mal, mais j'ai actuellement une discothèque de métal extrême bien fournie, que j'apprécie énormément. .J'en profitai pour découvrir un des groupes français les plus novateurs : SUP.Ou j'en suis aujourd'hui ? Sans doute un mix de tout cela. J'ai succombé également aux sirènes du rock alternatif (Tool, The Mars Volta, Porcupine Tree, Dredg). Je conserve quelques bases heavy que je ne renie pas (Judas Priest, Ozzy Osbourne, Alice Cooper), et j'écoute beaucoup de métal progressif, si tant est qu'il s'éloigne de la technique pour la technique (Pain Of Salvation, par exemple). La trentaine a été également l’occasion de s’intéresser au Jazz, plutôt les classiques « hard bop », mais je ne crache pas sur une petite nouveauté à l’occasion. Je voue également un culte sans limites à Peter Gabriel et à Frank Zappa, hommes à la personnalité fascinante et musiciens expérimentateurs !

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