Deicide – The Stench of Redemption

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Style: death metalAnnee de sortie: 2006Label: Earache Records

Est-il encore nécessaire de présenter Deicide ? Vous savez bien, ce groupe originaire de Tempa Bay (Floride), véritable berceau du death metal, ayant contribué à la création de ce style musical auprès de Death, Obituary ou Morbid Angel à la fin des années 80 et qui a du être la bête noire de milliers de parents bien pensants. Avec un bassiste/chanteur arborant fièrement une croix inversée scarifiée sur le front ainsi que des textes traitant principalement de satanisme pur et dur, ou encore de l’éradication des chrétiens, le groupe ne prend aucune pincette, provoque et va vite créer la polémique…

Deicide enchaîne les albums dans le courant des années 90 à un rythme assez régulier (Deicide – 1990 –, Legion – 1992 –, Once upon the cross – 1995 –, Serpents of the light – 1997 –, When Satan Lives – 1999 –) et ne cesse de gagner en puissance et en maturité. L’arrivée du nouveau millénaire ne sourira malheureusement pas à la bête, qui s’enlisera dans la redite et le manque d’inspiration tout au long des 3 prochains albums suivants (Insinaratehyme – 2000 –, In Torment In Hell – 2001 –, Scars of the crucifix – 2004 –). Pas besoin de mentionner que le groupe a, par la même occasion, perdu beaucoup de ses fans, ainsi qu’une bonne partie de sa crédibilité, passant le plus souvent pour une farce.

Novembre 2004, la nouvelle tombe, les frangins Hoffman sont officiellement et définitivement virés du groupe. Glenn Benton invoque les trop nombreuses annulations de dates dues aux deux guitaristes (qui s’éclipsaient purement et simplement durant la tournée, sans crier gare) ainsi que des désaccords d’ordre artistique. Le règlement de compte par médias interposés peut alors commencer. De leur côté, Eric et Brian Hoffman déclarent que Glenn n’est pas un vrai sataniste, qu’il ne croit pas en ses paroles et qu’il se serait même marié dans une vraie église … Le désespoir de nos deux compères ira même jusqu’à une action en justice en vue de récupérer les droits du nom du groupe… Un véritable scénario digne de Santa Barbara ou de Top Model, que j’vous dis !!!
Jack Owen (Cannibal Corpse) vient renforcer les rangs du groupe, accompagné de Dave Suzuki qui fera un passage éclair, et décidera ensuite de se consacrer à son groupe, Vital Remains. C’est alors que Ralph Santolla (Death, Iced Earth) vole au secours de la bête et stabilise ainsi le line up du groupe pour enregistrer leur prochain album studio.
Le 6 juin 2006 (06/06/06) est l’occasion rêvée pour le combo de se manifester musicalement en mettant à disposition sur le net 2 morceaux issus du prochain album, « Crucified for the innocence » et « Homage for Satan ». Autant dire que l’attente jusqu’au 17 août allait être dure et pleine de questions …

L’album est là, entre mes mains, prêt à se dévoiler comme un vieux grimoire maudit cracherait ses esprits malsains au visage de quiconque tenterait de l’ouvrir. C’est avec la main tremblante que votre humble serviteur appuie sur la touche PLAY et ferme les yeux, comme pour se préparer à encaisser les coups…
Ça y est les premières notes de « Stench of redemption » résonnent et le premier constat qui vient à l’esprit, c’est que le groupe a gagné en rapidité et en puissance de feu. L’exécution du morceau est plus fluide, plus puissante, mais donne en même temps l’impression de couler naturellement. Le tempo a, lui aussi, été revu à la hausse, tout en étant toujours aussi carré et la voix de Benton n’a jamais été aussi impressionnante, tant sur les growls que sur les passages criés (la fameuse voix doublée). Autant dire que les choses s’annoncent bien, très très bien je dirais même. Juste avant de passer le cap des 2 minutes 30, c’est une autre surprise qui vous attend : un véritable soli exécuté d’une main de maître par Sieur Santolla !… Ou comment faire rebondir un morceau afin qu’il gagne en puissance pour mieux vous péter dans la gueule !
En plus d’une force de frappe hyper puissante et rapide¬ – je vous laisse écouter « Death to Jesus » et ses relents Grind, ou encore « Not of this earth » -, le groupe a donc décidé d’ajouter un peu de mélodie dans son monde de brute. Et ça marche, car le duo guitaristique déborde d’ingéniosité au niveau de ses solis/leads. Il est d’ailleurs intéressant de noter que Ralph Santolla et Jack Owen, qui sont tout sauf des guitaristes débutants, se partagent la part de solis présents sur l’album, et que le résultat en vaut le détour.
Que la batterie blaste ou ralentisse le tempo (« Desecration »), le groupe reste en terrain connu, mais apporte une dose de fraîcheur bienvenue et attendue depuis un sacré bout de temps, le tout soutenu par une très bonne production qui dessert les compositions avec brio.
Vous aurez donc compris qu’il s’agit là d’un des meilleurs albums du groupe depuis un sacré bout de temps, et que les fans du début risquent d’être comblés. Le groupe semble vraiment être au meilleur de sa forme et de son art en apportant quelques nouveautés au niveau de leurs compositions et en atteignant une vitesse assez bluffante par moments. Les solis sont, bien entendu, la grande nouveauté, mais les riffs se sont aussi diversifiés et flirtent même avec le trash lors de certains passages, comme sur « Homage for Satan », ce qui évite, dès lors, l’impression de lassitude tout au long de l’écoute.
Et que dire du majestueux et démoniaque « The Lord’s sedition », qui débute par quelques notes en son clair (phénomène assez rare chez le groupe pour être noté), suivies d’un excellent échange guitaristique entre Ralph et Jack, pour ensuite tout simplement exploser dans les oreilles de l’auditeur en frôlant parfois le Grind. Il s’agit là d’un des meilleurs morceaux du disque et qui se termine sur une montée en puissance de façon nette et précise, comme si Lucifer lui-même avait coupé le jus afin de jouir d’un peu de quiétude …
Deicide semble donc avoir retrouvé un second souffle grâce à l’arrivée de ses deux nouvelles recrues, portant ainsi sa musique à un niveau supérieur. Il confirme ainsi bien la règle qui veut que l’on attende toujours qu’un cadavre soit froid avant de l’enterrer…

  1. the stench of redemption
  2. death to jesus
  3. desecration
  4. crucified for the innocence
  5. walk with the devil in dreams you behold
  6. homage for satan
  7. not of this earth
  8. never to be seen again
  9. the lord’s sedition
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3 Commentaires

  1. damien luce says:

    un album grandiose, l’album death de l’année par encore terminée !!!

  2. Monster says:

    J’ai un gros aprioris (vi en un mot, j’innove) avec Deicide, étant donné que le seul album du groupe que je connaisse est « Once Upon the Cross » est que (pardon pour les fans) c’est surement l’album de death metal le plus chiant que j’ai put écouter de ma miserable vie ! Cependant l’ajout de Ralph Santola et les quelques morceaux plus melodiques que j’ai put ecouter de ce disque me font penser qu’il serait interessant de me pencher de nouveau sur le cas Deicide. En tout cas, jsuis fan du dernier Vital Remains sur lequel le père Benton pose ses vocaux graçieux !

  3. Keyser says:

    Album death de l’année en effet.
    Par contre « OUTC » un des albums de death le plus chiant hum hum…

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