La stratégie d’Ender (Ender’s Game) d’Orson Scott Card

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Le futur… L’humanité est en danger et se cherche un sauveur. Après deux guerres contre leurs ennemis les Doryphores, les terriens redoutent un troisième conflit qui pourrait leur être fatal. Mais l’instinct de survie est le plus fort et les Hommes trouvent en la personne d’un petit garçon, la clé de leur victoire : Ender Wiggins, troisième enfant d’une fratrie qui ne devrait en compter que deux selon la loi de limitation des naissances en place. A six ans à peine, il est expédié en école militaire afin de devenir celui qui, s’il passe les épreuves qu’on lui impose, pourrait vaincre définitivement les Doryphores.

Avec ce roman, Orson Scott Card (Les Chroniques d’Alvin le Faiseur, La Geste Valois…) obtient en 1986 le prix Hugo à juste titre. La Stratégie d’Ender est un récit brillant et passionnant qui pourra même séduire ceux que la SF rebute. Car au-delà de l’initiation d’Ender à l’art de la guerre, Card laisse transparaître une profonde empathie pour son personnage, ce qui le rend immédiatement attachant. C’est d’ailleurs ce que pourraient lui reprocher ses détracteurs… mais s’il est un trait appréciable pour les aficionados de l’auteur, c’est la finesse de l’analyse psychologique de ses personnages et le portrait en demi-teinte qu’il sait en dresser. C’est ainsi qu’il nous entraîne dans la psyché d’Ender, garçonnet étrange à la redoutable intelligence tactique.

Le contexte du récit fait écho à des œuvres telles que Starship Troopers (Inspiré d’Étoiles, garde à vous ! de Robert A. Heinlein) ou encore 1984 de George Orwell. Manipulations psychologiques, pressions, jeux de dupe, querelles politiques et guerre entre les blocs américain et russe, tout y est vraisemblable. La toile qui se tisse autour d’Ender (Et souvent à son insu) est solide, complexe mais jamais alambiquée. Et le jeu auquel se prend le héros, nous mène de prenantes batailles d’infanterie en apesanteur en captivants combats de flottes spatiales.

On retrouvera évidemment la passion de Card pour la religion et Ender n’échappe pas à ce côté messianique de la plupart des héros créés par l’auteur de confession Mormone (Ce qu’on lui reproche également souvent). Pour autant, il serait difficile de l’accuser de prosélytisme, il ne s’agit ici que d’un point de vue que les libres penseurs considéreront en tant que tel et rien de plus.
Accrocheur de bout en bout, plus sombre qu’il n’y paraît et aboutissant pourtant sur un final plutôt optimiste et rédempteur, La Stratégie d’Ender se révèle un ouvrage de SF aisé, ouvert et addictif. A découvrir pour les non-initiés du genre.

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alchemist

Chroniqueur inter mi-temps, amateur de chats, de Metal mélodique sous toutes ses formes, de fromages de caractère, de bons bouquins, de radios intelligibles... et de zombies.

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