Skinless – Trample the Weak, Hurdle the Dead

3 Commentaires      1 254
Style: brutal deathAnnee de sortie: 2006Label: Relapse

Quand on plante ses pieds fermement dans un genre, on se doit de le représenter jusqu’au bout. En se proclamant d’un genre précis, on entraîne obligatoirement des comparaisons avec les maîtres du style en question. Le plan casse-gueule par excellence, donc. Et qu’est-ce que le brutal death sinon un genre casse-gueule. En annonçant la couleur avant même qu’une seule note soit lancée dans l’atmosphère, vous explosez votre effet de surprise qui est : Et bien, ça ne va pas rigoler mesdames et messieurs. Ouais, ils vont être brutaux. Mais a quel point ? Et bien, beaucoup. Mais alors vraiment beaucoup. J’avais personnellement quitté Skinless avec une simple chanson de leur premier album sortis chez Relapse, « Foreshadowing our demise », qui avait pour thème les tampons hygiéniques. Yeah ! Gore ! Crade ! Superbe thèmes que celui ci, vous en conviendrait. Alors quand le second est sorti avec une pochette plus sérieuse, je me suis dit qu’un changement était sûrement en cours. Et bien, le changement, bien qu’il était déjà visible sur le précèdent album, sympathique d’après ce que j’ai entendu, mais pas aussi puissant que le nouveau, est là. Et bon dieu, il fait sentir sa présence.

Départ du chanteur (frère d’un des guitaristes, pour la petite histoire), et hop, énergie renouvelée et riffs, façon marteau pillon, déroulés. Départ aussi de John Longstrand parti reprendre son siège de batteur chez Origin car « la musique de Skinless n’est pas assez technique pour son jeu » dixit un des guitaristes. Soit, mais quand on exerce dans la profession de casseur de briques à coup de riffs, on peut se permettre de ne pas être « technique ». Cinq bulldozers humains sont a l’oeuvre sur ce disque, et bon dieu, ils y mettent du coeur. Plus non plus question de problèmes de jeunes filles car ce soir, c’est la guerre. Skinless choisit d’empiéter sur le territoire de Bolt Thrower, avec ce disque, mais sur ce domaine il se démarque tout de même radicalement. En effet, les britanniques de Bolt Thrower ont toujours eu une approche assez sérieuse de la guerre, la décrivant la plus fidèlement et avec une certaine rigueur historique. Skinless par contre a une approche beaucoup plus cynique (mais pas moins menaçante) de la chose. Ce n’est quand même pas un disque parodique que nous avons là. Un sample définis assez bien l’ambiance au début d’une des chansons : « War, it’s fantastic ! ». Et oui, la guerre s’est génial, on s’amuse, on explose ses ennemis à coup de riffs bien placés et de rythmes effrénés mais on garde tout de même son sérieux pour ne rien laisser de vivant. Quand à la production, elle est très dense et, malheureusement, fait perdre un peu de clarté à l’ensemble. Mais malgré tout, la puissance ressort bien grâce, en contreparties, à un mur de son bien massif mais pas étouffant pour autant.

Trample the weak, hurdle the dead a tout du disque de brutal death que l’on écoute en souriant et en remuant la tête vigoureusement. Il n’y a pas grand chose de cérébral là dessus, mais il n’y a non plus rien à jeter. Et pourtant cela aurait été facile d’échouer, là ou tant d’autres se mordent les dents. Mais Skinless relève le défi et ne laisse rien debout sur son passage de destruction ininterrompue. Pas de souffle, hormis grâce aux samples, et ainsi les sept armes de destructions massive, que constitue ce disque, s’enchaînent en moins d’une demi heure sans que vous ne voyiez le temps passer. Sept, et non pas huit, comme l’annonce le tracklisting, car à la fin figure une reprise de Black Sabbath. Et là … le tempo change. Oui, pas de baisse de forme comme on aurait pus le craindre. Non, ce n’est pas du doom, non ce n’est pas du death. C’est juste un bel exemple de reprise ne trahissant pas l’original mais ou l’on sent tout de même la patte du groupe. En fait, ce qu’aurait du réussir à faire Six Feet Under sur leurs albums de reprises, mais ou ils ont clairement échoués. Dommage pour eux, et bravo à Skinless. La chanson n’est pas pour autant géniale, mais elle s’écoute tout de même très bien. « Trample the weak … » se termine donc sur une note un peu moins glorieuse que le reste du disque mais ce n’est pas cela qui pourrait obscurcir le tableau. Alors oui, ce n’est pas un album indispensable et il ne restera pas dans les annales de ceux qui jugent la musique en fonction de leurs innovations et de leurs expérimentations. Mais pour les amateurs de brutal death, c’est le disque qu’ils attendaient et qui impose Skinless comme un excellent représentant de son genre. A noter aussi un visuel très réussis pour la pochette et l’intérieur du livret, la touche Relapse est toujours là et l’œuvre est donc soigné de bout en bout.

  1. overlord
  2. a unilateral disgust
  3. deviation will not be tolerated
  4. trample the weak, hurdle the dead
  5. spoils of the sycophant
  6. endvisioned
  7. execution of reason
  8. wicked world (black sabbath cover)

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

hororo a écrit 395 articles sur Eklektik.

Up Next

Groupes cités dans la chronique

Vous pourriez aussi apprécier

3 Commentaires

  1. heddy says:

    vu au ieper et la:grosse claque j’achete leur vynil coloré (dédicassé hihihi) je le pose sur ma platine et la: regrosse claque
    bien grind pour du brutal death j’aime ca alors paf j’ecoute leur disco: et la: reregrosse claque
    j’adoooooooooooooooooooooooooooooooooooore ecouté skinless je trouve sa dément et je coupe le son ohhhhh et je remet le son huuuuuuuuuuuuuuuttt

  2. gurgounet says:

    brutal sans tomber dans les excés du txbdm grace a une excellente prod

  3. borak says:

    tampon lollipops vient bien du premier album, mais cet album s’appelle Progression Towards Evil et le dernier album chroniqué ici n’est donc pas le 3ème, mais le 4ème (soit dit en passant, le précédent était un peu une bouse)
    wala :|

Répondre à heddy Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *