Tv On The Radio – Return to Cookie Mountain

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Style: rock/soul expérimentalAnnee de sortie: 2006Label: Beggars Banquet

Le téléphone sonne. C’est elle au bout du fil. Bon dieu je suis déjà dans un état. 3 heures que le disque tourne sur la platine et cette satanée musique qui m’obsède. La conversation s’érode dans des silences impudiques. Je sais qu’il est tard mais je veux la voir. « Ok. Viens. » Les voix de Kyp Malone et Tunde Adebimpe font écho à mes pas. I was a lover s’enlace dans mes oreilles. Son rythme martial avait ouvert les hostilités. Ce soir, ce sera la guerre. En attendant Hours s’égrène le long des rues. Le calme m’envahit. La sérénité de cette complainte sans doute… ou le souvenir de la rencontre. Un duel à l’image d’Adebimpe provoquant la fragile Kazu Makino sur le flow du saxo. Province panse les plaies. Ma déambulation s’achève devant cette porte qui m’a tant déjà vu. Les effluves de mélancolie se diluent. Ces salopes ne gagneront pas ce soir ! Une chaleur m’envahit pendant que la puissance de la basse résonne encore sur le flow paisible de Bowie, Malone et Adebimpe. Le regard est le miroir de l’âme paraît-il… Il n’y a bien qu’un sourd pour croire à ces conneries ! Ce soir les anges m’ont parlé et je suis inattaquable !

Reste ces putains de marches où la tension se précipite. Ma conscience dérive mais mes pas s’emballent. L’escalier glisse sous moi. Le dernier pallier est encore loin et j’ai le souffle coupé. Les syncopes de Playhouses me portent quand bien même les guitares tissent des paysages d’éther. C’est la chaleur qui se lève, grandit. Avance, sans réfléchir tant qu’il est encore temps. Wolf like me explose dans ma tête. La porte est ouverte et putain je veux la baiser. En combinaison noire, cheveux en bataille, sans maquillage, pieds nus, à demi endormie, je n’ai jamais rien vu d’aussi sexy de ma vie. C’est primitif. C’est magnifique. Et la fièvre nous habite. On a baiser la mort. On s’est senti vivant rien qu’à la regarder crever. A jamais.

Les discours de Method raisonne encore de ces entrechocs, nous envoûte alors que nous partons pour des paysages d’Afrique où le rouge et le noir se confondent… Let the Devil in éructe et martèle sur des rythmes violents et sordides. La fureur de vivre n’a d’égal que la rage de Katrina Ford, Malone et Adebimpe. Le calme n’aura plus jamais la même saveur alors que Dirtywhirl chaloupe pour une danse qui ne sera jamais la dernière. Blues from down here nous scelle à jamais dans son jazz libre de sa solennité où l’incandescence du rythme se déglingue sur des cuivres faisant osciller son basssin. Il ne reste que la nuit. Et Tonight. Tant que les heures passent sans qu’on crève d’une absence. Comme elle est belle, elle et ses lumières dans cette chaleur. Cette chaleur qui court dans nos veines. On se berce des illusions de la nuit. Mais l’aurore de Wash The Day ne les effacera pas dans cette chambre où nos corps ont tué la mort à jamais.

  1. i was a lover
  2. hours
  3. province
  4. playhouses
  5. wolf like me
  6. a method
  7. let the devil in
  8. dirtywhirl
  9. blues from down here
  10. tonight
  11. wash the day
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3 Commentaires

  1. Alexia says:

    J’étais, je suis et définitivement je resterai une lectrice inconditionnelle de tes chroniques ! Superbe travail d’écriture Yann, grand bravo ! Le 1er album de ce groupe (Desperate Youth, Blood Thirsty Babes) doit traîner quelque part dans mes rayons et tu m’as donné envie de les redécouvrir !

  2. kollapse says:

    Alors que le 1er album ne m’avait pas plu outre-mesure, celui-ci m’a par contre véritablement enchanté. Ce groove, ce charme, cette authenticité me happent au fur et à mesure des écoutes… C’est un peu le genre de disque qui peut tourner en boucle, tant la sauce prend à merveille et eveille nos sens sans arrêt.Cet album, se mérite donc plusieurs écoutes sont necessaires afin d’être sous le charme…Ou pas. Mais rien ne coute d’essayer… Coup de maître pour ma part, allez jme le remets !

  3. Zanatof says:

    Presque un an après, mais c’est pas grave : je viens juste me procurer cet album, en effet, « chef d’oeuvre » :) il mérite tout à fait son 19/20.
    Je ne m’en lasse pas.

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