My Brightest Diamond – Bring Me the Workhorse

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Style: indie rock classieuxAnnee de sortie: 2006Label: Asthmatic Kitty Records

Avec Shara Worden alias My Brightest Diamond, on entre dans un univers musical des plus mystiques. De ces univers qui vous enveloppent, vous transportent au cœur des émotions, vitales ou dangereuses mais toujours nimbées du voile d’une féminité exacerbée. Saisir la main tendue par cette illinoise, c’est accepter le voyage au travers du miroir, entre nostalgie, et souvenirs d’enfance où des histoires se voilent d’apparats pour cacher une violence sourde et obscène. Un conte fantastique que ça s’appelle…
Mais quoi de plus normal pour une petite-fille d’évangéliste, même émancipée, que de nous conter ses histoires d’Alice aux pays des merveilles au travers de morceaux à la puissance évocatrice sans commune mesure ?

Issue donc de la culture évangéliste et d’une famille de musiciens reconnus, la petite Shara Worden n’en oubliera pas pour autant de se nourrir de tout ce que la pop musique américaine de l’époque pouvait offrir à une gamine un brin curieuse. L’étendue des dégâts pourrait être considérable mais elle se dirigera vers la musique classique et plus particulièrement vers des études universitaires où l’opéra tiendra une place prépondérante. L’honneur est sauf. Ayant migrée à New-York, ce sont les affres du rock qui lui tendront les bras. Et c’est en fréquentant certains des clubs rock de la région qu’elle rencontrera Sufjan Stevens, leader folk-rock et accessoirement fondateur du label Asthmatic Kitty Records sur lequel elle signera ce premier album. Musicienne avant-gardiste au sein du collectif Awry, aujourd’hui à la tête d’un groupe comprenant un quartet de cordes, un guitariste et un batteur, on peut dire que la belle se promène au cœur d’un univers musical des plus éclectiques. Et avec une certaine classe.

Force est de constater que sa musique se nourrit de cette palette d’influences où le folk-rock rencontre des univers baroques ou classiques (la belle cite Pierre Boulez ou Debussy) mais aussi un rock plus acerbe comme peut le pratiquer l’anglaise PJ Harvey. Ses compositions comportent tour à tour la puissance évocatrice de la musique classique, la force rugueuse du rock ou le côté charnel de la folk. Et cerise sur le gâteau, la dame balade sa voix sur plusieurs octaves au cœur de ses chansons. Il en découle une force lyrique qui ne sera pas sans rappeler les prouesses d’un certain Jeff Buckley ou de l’égérie du trip-hop Beth Gibbons. L’écoute de cet album nous promène donc entre ballade superbe (« Gone Away »), rock sauvage (« Freak Out »), folk suave (« Dragonfly »), contes fantastiques (« The Magic Rabbit », « The Robin’s Jar ») ou baroque (« Something Of An End »), ou enfin des chansons douces-amères (« We Were Sparkling » et « The Good & the Bad Guy »).

Nul doute que cet album vous transportera dans un ailleurs nostalgique, face à vos rêves de gosse, à vos cauchemars et vos peurs les plus enfouies. Normal, Shara Worden les a déterrées pour vous. Ne fuyez pas. Cette musique est belle.

  1. something of an end
  2. golden star
  3. gone away
  4. dragonfly
  5. freak out
  6. we were sparkling
  7. disappear
  8. the robin’s jar
  9. magic rabbit
  10. the good & the bad guy
  11. workhorse
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4 Commentaires

  1. wandering star says:

    voilà qui m’a l’air magnifiq… et après un petit tour sur radioblog je ne peux q te remercier de m’avoir soufflé ce nom!
    la référence à beth gibbons est effectivement inévitable, avec un petit truc de la première goldfrapp, celle encore imprégnée de morricone, of course.
    bref, j’adore!
    merci encore
    c’est tour simplement magique

  2. Marc says:

    Super chro et merci au passage de m’avoir fait découvrir ce groupe Neuro! C’est vraiment très bien foutu, très inspiré, à la fois sur les terres de pj harvey, de fiona apple aussi pour certaines intonations, et de la musique contemporaine. Ca va demander beaucoup d’écoutes avant d’être assimilé entièrement, mais ça doit valoir la peine.

  3. Head says:

    Un album très fort, la dame est douée d’un art de l’agencement mélodique à la Buckley effectivement (sur « Dragonfly » notamment) , mais ne vous attendez pas à découvrir un Grace-bis pour autant. Y’a un côté plus baroque, opéra, et féminin.
    Vous pouvez télécharger une session acoustique d’excellente qualité ici :
    http://planetconcert5.free.fr/Diamond.htm

  4. guim says:

    ça donne envie d’en savoir plus.

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