Derniere Volonte – Devant le Miroir

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Style: pop new wave martialeAnnee de sortie: 2006Label: Hau Ruck

J’avais chroniqué dans ces mêmes colonnes le précédent album du groupe que j’avais présenté, à l’époque comme ma découverte du moment. Devant le faible enthousiasme soulevé par la bête je n’avais pas spécialement de raison, au moment de ma réception de ce nouvel album de me hâter pour en faire une chronique. Seulement voilà, il se trouve que ce nouvel album est sans doute mon album numéro 1 de 2006, imposant de ce fait la rédaction d’une chronique. Bref, passons.

A l’époque des Blessures de l’ombre j’avais comparé Dernière volonté avec Renaud, Sopor Aeternus ou Rosa Crux. Mais le temps ayant passé (3 ans quand même), ces références n’ont plus vraiment lieu d’être le groupe ayant réussi la lourde tache de se créer un style propre. Donc en 2006, Dernière volonté ressemble à Dernière volonté. Comme je doute que cette description soit très claire pour un néophyte je vais me fendre de quelques analogies, qui, loin d’être des influences pour le groupe, s’imposent à notre cerveau avide de comparaisons lors de l’écoute de l’opus. Pour y aller en vrac, quand on fait le tour du disque, on a pu penser à du Etienne Daho (pour le timbre que je qualifierais de suave de Geoffroy), du Indochine, du Depeche Mode, du Mylène Farmer même, quand on s’attaque à l’étude de certaines paroles. Bref le point commun de tous ces artistes étant cette utilisation si particulière de l’organe vocal, utilisation douce, lisse voire même soufflée.

Mais l’évolution du groupe ne se limite pas à cette affirmation de sa personnalité, elle est surtout frappante par la forte amélioration de son géniteur et ce, dans tous les domaines.
Domaine musical d’abord où les instruments se retrouvent mieux placés que par le passé. Plus originaux aussi, avec cette instrumentation bizarre sur « Douce Hirondelle » assez déstabilisante au premier abord mais qui finit par devenir logique et comme s’imposant d’elle même au fur et à mesure des écoutes. Toujours dans le domaine musical, l’ensemble de l’album est devenu plus cohérent, plus compact et formant une véritable oeuvre du début à la fin. Là où Les blessures de l’ombre se perdait quelque peu dans une utilisation hasardeuse d’éléments ambient, ici, ces éléments ont bel et bien disparu, conférant plus d’intelligence et de pouvoir d’accroche à la musique.
D’un point de vu textuel aussi, l’évolution est frappante. Les textes des Blessures étaient, certes, littéraires, ceux ci en deviennent quasiment poétiques à l’images des brillants « Quelques Verbes Fragiles » ou « Mes Faiblesses » particulièrement remarquables. Comme un écho à ce qui vient d’être dit on notera la présence d’un texte du poète Guillaume Apollinaire sur « Cran d’Arrêt » et d’un texte du romancier Pierre Drieu La Rochelle sur le final « Maître de Ma Peau ».

Du début à la fin ce disque sait séduire, et ce même un non amateur de ce genre de musique comme moi. La capacité qu’a Geoffroy de nous sortir des refrains incroyables et terriblement accrocheurs est proprement hallucinante. Même lorsqu’un morceau parait, de prime abord, être un poil en dessous (je pense à « La Joie Devant La Mort » et sa diction particulière) le refrain lui fait prendre une dimension supérieure.

Un disque conseillé à tous, un disque recommandé à tous et assurément mon disque de l’année.

  1. prends ma main
  2. au travers des lauriers
  3. nos chairs
  4. l’eau pure
  5. douce hirondelle
  6. cran d’arrêt
  7. la nuit revient
  8. mes faiblesses
  9. l’ombre des réverbères
  10. verbes fragiles
  11. la joie devant la mort
  12. maitre de ma peau…
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7 Commentaires

  1. krakoukass Krakoukass says:

    J’adore aussi, merci pour la découverte Dah. Un modèle d’intelligence dans l’utilisation de textes en français.

  2. AlCheMist says:

    Un style vraiment particulier mais une très belle découverte. Bien qu’ayant du mal avec les tempi plus ‘dansants’, j’ai beaucoup apprécié cette galette, notamment grâce aux textes et aux instrus assez envoûtants. A noter un petit défaut, càd la prononciation de ‘e’ fantômes sur certaines rimes, mais rien de bien méchant ;O)-

  3. dah-neir says:

    Yep, tu as aussi les « quatre officiers » prononcé « quatre zofficiers »…

  4. Maxime says:

    Un tres beau disque, un sens de la mélodie vraiment très fin.

  5. Christof says:

    Excellent cet album… je pense que ça résume tout. hey Geoffroy faudra que je te parle un de ces jours , j’airais besoin de quelques petit conseil

  6. une erreur says:

    quatre z’officiers, car dans le texte original (mabrouk s’en va t en guerre) il est écrit quatre z’officiers. donc aucune erreur messieurs.

  7. dah-neir says:

    Ouh la! merci de la précision!

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