Electro Quarterstaff – Gretsky

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Style: metal instrumentalAnnee de sortie: 2006Label: Willowtip Records

« Who the fuck are you ? » interroge une voix. La réponse ne se fait pas attendre. Une salve de batterie surmontée de trois guitares vient répondre avant qu’un autre sample ne conclue l’introduction avec un simple, « That’s who the fuck I am ». Ceci est l’introduction de la chanson « The right to arms bears » de Gretzky, premier album d’Electro Quarterstaff et si vous entendez ce passage et que vous souriez alors la bataille est déjà presque gagnée, cet album est pour vous. Orné d’une couverture très cartoonesque ou un dieu non identifié s’empare d’un bateau, Gretzky a tout de l’album inattendu et imprévisible, tout en étant, sans l’ombre d’un doute, un album de metal. Avec un grand M. Un grand M de la taille du logo des studios Warner bros mais aussi un grand M de la taille des riffs taillés dans la roche originel. De celles qui fait les grands albums. A peine le premier paragraphe fini que l’on voit déjà les superlatifs s’amonceler pour créer l’effet d’annonce. Difficile pourtant de contenir son enthousiasme quand un disque que l’on fait tourner depuis plusieurs mois continue de nous étonner, de nous faire sourire, de provoquer l’étonnement, et surtout de ravir mes oreilles.

Trois guitares, pas de basse, juste une pédale d’effet pour obtenir un son plus lourd, un batteur et aucun chanteur. Tout ce que ce groupe a à dire, il l’exprime par des riffs de la taille du Dieu de la pochette et avec la force de ce mélange d’ours et de yeti que l’on peut voir sur le disque. Quand on est unique en son genre, ou que l’on n’a pas de genre, on se crée ses propres mascottes. Et quand on a pas de genre, on pose de sérieux problèmes pour être décrit. Je n’irais pas par quatre chemins, Electro Quarterstaff est le premier groupe de death metal instrumental progressif au monde. Cela ne veut rien dire ? Et bien tant pis, vous allez devoir vous en contenter. Je ne suis pas là pour réduire ce disque à un résumé de quatre mots, je suis là pour vous le mettre entre les oreilles. Il ne reste donc plus qu’à décrire l’indescriptible. Trouvez le moyen, par une métaphore, par une comparaison, par n’importe quoi, de retranscrire par des mots ces enchaînements de moments jubilatoires où les instruments s’affolent et s’agitent de haut en bas du manche. Les médiators volent sur les cordes durant chaque chanson, ça c’est une certitude. Ce disque est obligatoirement le résultat de longues journées de travail acharné, mais ce n’est pas pour autant un exercice de style gratuit ou une occasion pour quatre égocentriques de séduire les filles avec leurs gros manches.

En fait, autant décrire cette musique parce qu’elle n’est pas. Bien que technique, Gretzky n’est pas un album prétentieux. Bien que complexe, le groove ne manque jamais à aucun instant. Tel un récit homérique placé sous le signe de la guitare et de la démesure, Gretzky est le récit de quatre musiciens qui ont un jour décidé de placer leurs efforts dans une musique complexe et terriblement jouissive où il pourrait faire sourire les passionnés de musique anti conformiste autant que les nostalgiques d’une époque ou l’on découvrait encore chaque jour de nouveaux sons tellement agressifs mais tellement originaux. Placé au milieu d’une plaque tournante entre la tradition métallique et la progression constante vers un nouvel horizon, la musique contenue sur ce morceau de plastique est avant tout épique, majestueuse, puissante mais aussi non sans un humour que j’associe avec les meilleurs moments de la Warner, quand la musique classique était accordés aux débordements de violence et d’absurdités. Gretzky me rappelle ces dessins animés, mais avec des guitares à la place des violons, et une démesure métallique qui rappelle tant de bons souvenirs sans pour autant se fixer sur un groupe ou un style précis. Si il y avait un reproche a faire, il serait incohérent et idiot après tant d’éloges. Ce disque n’est pas parfait pour tout le monde, mais il me convient à ravir.

  1. neckwrecker
  2. twisted sound
  3. charmony
  4. the right to arm bears
  5. get sick
  6. titanium overlords
  7. eyepatch romance
  8. something’s awry in the hetfield of dreams

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

hororo a écrit 395 articles sur Eklektik.

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5 Commentaires

  1. Lebo says:

    J’irai ptet pas jusqu’au chef d’oeuvre mais il est clair que je prends mon pied a écouter cette succession de riff jouissifs à souhait qui s’enchainent astucieusement. Par contre ca rebutera pas mal de gens…
    Willowtip, un label qui déchire!

  2. OYC says:

    Ils ont fait du chemin les petits quarterstaff, mais ils sont loin d’être « le seul groupe de death metal instrumental progressif au monde » mon cher Hororo.
    « Qu’est ce qu’il fait chier ce OYC avec ses conneries ». Oui oui, je sais, et merci!
    Bon album, loin d’être un chef d’oeuvre pour moi car manquant cruellement d’harmonie, mais bien fait quand même.

  3. guim says:

    T’as pris ton pied là hororo lol,de mon côté je connaissais pas,mais ça semble pas mal à première vue

  4. Hororo says:

    Oui l’etiquette de « seul » groupe de ce genre est bien sur exagéré mais je voulais souligner a quel point ces types font quelque chose de très différent de la moyenne avec des riffs pourtant assez death (même si il n’y a pas que ça).

  5. XXuK says:

    Ca donne envie. Je vais aller voir cela ;-)

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