Lunar Aurora – Andacht

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Style: black metalAnnee de sortie: 2007Label: Cold Dimensions

Krakoukass :

Début 2007 : Après plus de 10 années d’existence et avec ce 8ème album Andacht (on ne compte pas le nombre de splits et autres démos), le groupe allemand Lunar Aurora, fer de lance d’un black metal underground sans concession, annonce un hiatus pour des raisons personnelles non clairement explicitées.

Break temporaire ou split définitif ? Seul l’avenir le dira. Mais une chose est sûre : si ce nouvel album devait marquer le point final du groupe, Andacht constituerait une bien belle épitaphe pour le groupe !

Quoi qu’il en soit, ne comptez pas sur moi pour m’embarquer dans des comparaisons risquées entre cet album et les précédents : je ne saurais le faire puisque je ne m’étais que très peu intéressé à ce groupe jusqu’alors, tenu à distance par la production un peu trop raw à mon goût du pourtant très estimé Zyklus que j’avais tenté d’écouter il y a quelques mois. J’ai depuis quand même posé les oreilles sur le petit frère de ce dernier, Mond sorti en 2005. Ce que je peux au moins dire c’est que la production d’Andacht est plutôt à l’image de celle de Mond, c’est-à-dire plus claire et plus nette que celle de Zyklus tout en conservant un léger côté raw. En tout cas l’écoute de ce bijou ne m’a jamais paru pénible.
Je m’excuse par avance pour les comparaisons foireuses qui peuvent surgir de ces lignes (et qui viennent de mon manque de références dans le genre), mais je trouve que la musique de Lunar Aurora sur ce dernier opus est à rapprocher dans les ambiances et dans l’esprit des dernières productions de Negura Bunget et de Drudkh : une noirceur emprunte de beauté mélodique vénéneuse. Et de la même façon que j’ai succombé en 2006 aux assauts des œuvres des 2 groupes précités (et surtout à celle de Negura Bunget), je succombe dès ce début d’année au charme puissant et aux effluves très sombres, de ce nouvel album de Lunar Aurora.

« Dévotion » est la traduction en français que j’ai trouvée pour le titre de l’album. Une connotation religieuse qui peut surprendre, mais qui ne doit –à mon avis du moins, puisque je n’ai pas cherché à traduire les paroles- pas fallacieusement évoquer un quelconque lien idéologique avec la religion (catholique entre autres), puisque je le rappelle, il est tout de même question de black metal ici. On ne mélange pas les torchons et les serviettes. Toutefois, cette évocation religieuse qui vient du titre se retrouve au moins sur le faramineux titre d’ouverture de l’album, « Glück » (« chance » en allemand), dans l’omniprésence de ce qui ressemble à des chœurs de moines et qui confère au titre une atmosphère indéniablement religieuse. Inutile de dire que le mélange avec le chant au purin de Aran et les guitares acérées, produit son petit effet durant les quelques 10 minutes que dure le titre.
Parlons-en du chant, puisqu’il est intégralement en allemand sur la totalité du disque, et autant on ne le remarque pas toujours tant les vocaux sont criés façon black, autant certains moments font bien ressortir cette identité allemande, avec des passages où l’agressivité transparaît particulièrement dans les prononciations et les caractéristiques gutturales propres à la langue de Goethe (voir « Dunkler Mann » ou surtout « Der Pakt »).

La musique de Lunar Aurora est donc bien évidemment agressive, brutale, mais aussi et surtout très mélodique et portée sur les ambiances, avec des lignes de guitare acérées soutenues par des nappes de synthés très judicieusement présentes et par des bruitages et autres sons (comme les quasi « sonars » sur « Dunkler Mann ») qui contribuent beaucoup à installer des ambiances particulièrement inquiétantes. Que ce soit les bruits de tempête en pleine mer sur un bateau (avec les grincements qui vont bien) sur « Geisterschiff », les chuchotements et la pluie sur « Dunkler Mann », les sons de jungle/marécage bien glauques sur « Findling », ou encore les bruits industriels sinistres de « Der Pakt », chaque morceau débute avec cet objectif d’instaurer un climat particulier, généralement sombre voire même carrément glauque avant de développer ses ambiances à coups de riffs assassins, de vocaux maléfiques, et de synthés magnifiques.

Le black metal semble devoir être à nouveau à l’honneur en 2007, avec cet album qui constitue pour ma part, la première sortie majeure de l’année… Incontournable pour les amateurs du genre !

Note Krakou : 18/20

Angrom :

Tout comme mon cher collègue, j’ai d’abord été intrigué, puis séduit par la musique de Lunar Aurora. Je tiens à préciser que je découvre le groupe avec cet album et suis donc vierge de l’influence des albums précédents. À l’instar d’un Deathspell Omega en France, Lunar Aurora a réussi à conjuguer ambiance malsaine avec une puissance toute germanique qui séduit immédiatement l’auditeur. Impossible de ne pas être mal à l’aise en écoutant les six titres qui composent Andacht. Le groupe a trouvé le bon équilibre entre parties atmosphériques et blasts rageurs, et on ressort forcément éprouvé d’une écoute de cette noire galette (au sens propre comme au sens figuré).

Le son particulièrement soigné, est parfait pour ce genre de disque. Ni trop propre, ni trop crade, il permet à la musique du groupe allemand de s’exprimer pleinement sans toutefois tuer les ambiances par un son trop lisse.
Les titres présents sur ce disque réussissent le tour de force d’être variés tout en conservant une certaine unité lorsque l’on écoute le disque dans son ensemble. On peut ainsi passer du martial « Dunkler Mann » au plus atmosphérique « Findling » (le joyau du disque, à n’en pas douter, avec son break ravageur à la 7ème minute) sans être décontenancé par le changement de tempo. Bien que la majeure partie des titres dure autour de 8 minutes, et que certains comme le titre d’ouverture « Glück » poussent jusqu’à la douzaine de minutes, on ne ressent jamais la lassitude au cours d’un titre tant les riffs, les variations de tempo, et les ambiances peuvent nous suprendre au sein d’un même titre.

Parlons de la voix, maintenant. Inquiétante, elle l’est en permanence. Elle sait se terrer au fond des riffs de guitare, comme un cri du fond d’un bois sombre, mais sait aussi utiliser toute la puissance gutturale de l’Allemand pour donner au disque un grain particulier. Bref elle est utilisée comme un instrument à part entière et vient renforcer les blasts et les riffs.

N’y allons pas par quatre chemins, Lunar Aurora a pondu là un excellent disque. Dommage que ce soit vraisemblablement le dernier avant longtemps, mais espérons qu’il rencontre le succès pour donner au groupe l’envie de lui donner un successeur.

Note Angrom : 17/20

Tracklist:

1- Glück (11:09)
2- Geisterschiff (7:53)
3- Dunkler Mann (8:39)
4- Findling (9:44)
5- Der Pakt (7:56)
6- Das Ende (8:38)

 

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

krakoukass a écrit 1158 articles sur Eklektik.

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12 Commentaires

  1. Devin says:

    19!

  2. wakos says:

    c’est aussi avec cet album que j’ai plongé dans le monde de Lunar Aurora et quelle claque ! Véritable trip malsain, parsemé de quelques éclaircies, et plombé de petits détails sonores qui renforcent l’immersion de l’auditeur dans ce déluge musical. Excellent, dérangeant et tout simplement indispensable !

  3. Berry_Bourrin says:

    Encore un album énorme des allemands, avec ses ambiances toujours aussi prennantes. Difficile de lui trouver des défauts, un des albums de BM de 2007

  4. Uter says:

    j’avais décroché un peu depuis « Elixir of Sorrow », ce nouvel album est vraiment bien fout ;-)

  5. Silenius says:

    Du pur bonheur! Une galette qui retrouve l’ambiance de Zyklus et de Elixir Of sorrow.C’est une révérence éclatante que propose Lunar Aurora.
    Que d’émotions !

  6. Julien says:

    Bien d’accord avec Silenius, une bombe du niveau de Zyklus pour moi ! Quel groupe !!

  7. guim says:

    Du très bon boulot.si jamais retour,on vous en voudra pas

  8. Ellestin says:

    Le nouveau (et dernier?) Lunar claque comme jamais. Ils surpassent une inventivité déjà énorme sur toutes leurs releases depuis « Of Stargates… » et insufflent une variable épique véritablement ébouriffante. Tous les titres sont des « hits » en puissance. Pour moi le meilleur alliage de black racé, brutal et atmosphérique depuis « Anthems… », sans discussion.

  9. nokturnus says:

    Un autre chef d’oeuvre du groupe. S ils abandonnent définitivement on pourra pas leur reprocher une seule daube au moins ^^ (moi fan aveugle du groupe ? Non…)

  10. Pierre Antoine says:

    Album du mois aussi sur http://www.noise-web.com
    c’est incontournable… bien vu!!!!!!!!!!

  11. damien luce says:

    Et bien je ne m’attendais pas à cette torgnole… pffff quelle puissance et quelle maîtrise dans les ambiances… vraiment classe cet album, grosse grosse découverte pour moi et une des plus puissantes après darkspace…

  12. Guy says:

    + 1 avec ellestin ! Je n ai pas ecouté mieux depuis Antems du grand Emperor ! Non rien

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