Sincabeza – Edit Sur Passage Avant Fin…

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Style: math rockAnnee de sortie: 2007Label: Distile Records

Evidemment, avec des titres pareils et un tel nom d’album on se dit que l’affaire va être vite réglée. Encore un truc arty chiantissime pour étudiants post Beaux arts en plein désoeuvrement! Ou bien une musique potache en phase de delirium tremens fulgurante. Au choix. Mais de prime abord la musique de Sincabeza ne devrait pas être ce qu’elle est. Non impossible ! Même en y regardant de plus près la jaquette et son graphisme pseudo naïf. Quoique! Un cadrage incertain sur des créatures fantasmagoriques, comme un rêve de gosse qui partirait en lambeaux. Et Sincabeza de rire devant nos gueules ahuries. C’est certainement pour ça qu’ils remettent le couvert pour ce second album qui donne suite à deux EPs et l’éponyme paru en 2005 chez Soundklass recording. Ils reprennent les hostilités là où ils les avaient laissées, soit un math rock instrumental audacieux qui nous embarque durant trois bons quarts d’heure dans un univers sonore où Don Caballero y retrouverait certainement les clés de ces compositions. Compositions à tiroirs donc, mais compositions racées, jouissives, empruntant autant au jazz ses constructions alambiquées, qu’au rock son côté rentre-dedans. Un peu comme cette fille sophistiquée au coin du bar se révélant être l’amante la plus sauvage.

Sincabeza compose avec une certaine virtuosité s’inspirant de glorieux aînés, mais conserve l’audace et la fraîcheur de la jeunesse qui lui évite les écueils de la condescendance. La technique au service du feeling en somme. Alors il est bien évident qu’en vous penchant sur cet album vous vous retrouvez face à un flot de technicité, de riffs haletants, surfant sur les dissonances, de rythmiques usant autant des ficelles du groove que des attaques survoltées du rock, fluides mais déstructurées, se fardant de l’esprit free jazz, vous savez ce style pratiquant la musique avec curiosité comme un gosse massacrant son clavier Playschool. Bref la basse a volé la clé de sol et la batterie la clé des champs. Il n’en demeure pas moins des compositions denses mettant l’accent sur l’intensité, intensité qui semble être le leitmotiv de leurs prestations scéniques. Je doute toutefois que la production lui rende totalement hommage, celle-ci lissant par trop des arrangements léchés mais tortueux. Elle ne transcende pas le trio guitare-basse-batterie, rend le son ascetique, presque minimaliste, à la Shellac. Ca peut avoir son charme mais certaines attaques ici perdent de leur force, le cinglant d’une gifle devenant la douceur d’une caresse. Dommage. Pour autant, ce sera bien là le seul point noir de cet album des bordelais de Sincabeza que je pointerai du doigt non sans une légère exagération. Pour le reste, l’intellect se réconcilie avec le sauvage, les hallucinations avec la raison. Je signe.

  1. sucre ma bête
  2. dimanchemartin
  3. 04
  4. …ni les équations
  5. sirosport
  6. bandit manchot
  7. non, rien
  8. waar het om gaat
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2 Commentaires

  1. someone damaged says:

    3 écoutes en 3 heures
    oui cest du bon

  2. Neurotool says:

    Et ils tournent en France en ce printemps. Vous savez quoi faire!

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