Mnemic – Passenger

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Style: cyber metalAnnee de sortie: 2007Label: Nuclear Blast

Une fois l’introduction enclenchée, vers 40 secondes, on croirait entendre le fameux « Velvet kevorkian » qui fait monter l’adrénaline au début du City de Strapping Young Lad. Un peu plus loin dans l’album, dans « Stuck here », quand un ralentissement intervient et que les guitares se distordent, on se croirait sur Nothing de Meshuggah. Ces deux influences ont toujours figuré dans le CV de Mnemic et ce n’est donc pas surprenant de les retrouver là. Par contre, ce qui est un peu gênant c’est de les reconnaître aussi évidemment sur le troisième album d’un groupe qui devrait avoir trouvé une identité un peu plus forte depuis le temps. Mnemic serait il un autre clone dans le clan cyber metal et rien de plus ?

Pourtant toute l’attention de la scène metal française fut tourné vers ce groupe danois quand un des chanteurs de Scarve, Guillaume Bideau, les rejoignit l’année dernière. Alors bien sûr, quand un enfant du pays part à l’étranger on attend beaucoup de lui. Surtout quand il quitte un groupe très influencé par Strapping Young Lad et Meshuggah pour en rejoindre un autre dans le pays d’à coté. De la délocalisation pure et dûre. Mnemic n’est donc plus un groupe de plus dans l’écurie Nuclear Blast pour le public français mais un groupe identifié comme possédant un chanteur français. Alors forcement, on en attend plus que si c’était un simple danois qui avait trouvé sa place derrière le micro.

Lors d’une interview donnée après son départ de Scarve, Mr Bideau avait affirmé que sa nouvelle place dans Mnemic lui permettrait d’utiliser sa voix de plus de façons que dans Scarve. Et effectivement, en réécoutant Irradiant je me suis demandé où pouvait bien être le Guillaume Bideau que j’entends aujourd’hui sur Passenger? Ce changement de chanteur pour Mnemic n’a pas eu que pour effet d’apporter un peu de variété dans les passeports du groupe mais leur procure aussi les refrains efficaces qui faisaient en partie défaut à leurs albums précédents. Bien que je sois amateur des deux premiers albums, je me rend maintenant compte à quel point leur premier chanteur avait une voix peu propice aux mélodies. Guillaume Bideau procure au groupe une dose de mélodie salvatrice qui permet, malgré les influences évidentes, de faire flotter au dessus de ce disque une aura de succès commercial potentiel. Si ce nouvel album ne révolutionne rien et ne s’oriente pas vers des territoires plus progressifs ou plus techniques c’est pour mieux asseoir la position de Mnemic comme une machine à morceaux solides et efficaces. Les claviers et les riffs saccadés appuient la mécanique du groupe et justifient l’étiquette cyber tandis que les lignes mélodies et les hurlements rageurs jouent avec l’adrénaline de l’auditeur ou s’insèrent dans sa mémoire à court terme pour mieux l’infecter sur le long terme par la suite. La voix n’est toutefois pas le seul atout du groupe et les riffs metal sont bien sentis. L’écriture se fait aussi plus directe et les structures moins complexes donnent à chaque chanson une efficacité digne d’un groupe jouant dans un stade.

Le défaut principal de ce disque réside en fait dans son atout commercial majeur : c’est un disque qui plaira sûrement beaucoup aux jeunes fans de metal découvrant In Flames ou Soilwork mais pas au vieux briscards amoureux des premiers Fear Factory et de Strapping Young Lad. Sans être un album de death mélodique ou de neo metal, Passenger joue avec l’adrénaline en proposant une formule efficace mais qui ne révolutionne tellement rien qu’il faut être un fan fidèle dans mon genre pour ne pas jeter ce disque aux orties. Avec Passenger, Mnemic prend une route qui les rendra sûrement plus populaire. Et pourtant, j’aime beaucoup cet album. Les doutes me reviennent à l’esprit en l’écoutant mais une fois les accroches atteintes (comme sur la très pop « Meaningless » ou « In control ») je les oublie. Peut être parce que sans être un disque très différent de la production actuelle, Passenger est un album de metal moderne qui enfonce les bons boutons et se distingue par ses refrains efficace et sa production hyper calibrée, léchée, de par les multiples effets électroniques, mais rugueuse grâce à un accordage très grave. Je m’interroge d’ailleurs un peu sur la survie du groupe une fois sur les planches car les effets sont nombreux et les overdubs de voix ne font pas défaut sur chaque chanson. Malgré ce bon album, Mnemic aura encore beaucoup à prouver pour ne pas se faire étiqueter comme un suiveur, et cela après deux albums du même registre. L’arrivée de Guillaume Bideau au chant, même en étant pas un événement pour la scène française, sonne un nouveau départ pour ces danois en ouvrant de nouvelles portes pour leurs futurs albums. Puisse leur route être fructueuse.

  1. humanaut
  2. in the nothingness black
  3. meaningless
  4. psykorgasm
  5. pigfuck
  6. in control
  7. electric i’d hypocrisy
  8. stuck here
  9. what’s left
  10. shape of the formless
  11. the eye on your back

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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5 Commentaires

  1. MKHNO says:

    Je sais qu’on s’en fout, mais la pochette est immonde…et difficilement lisible, après j’ai entendu les extraits…Mnemic reste Mnemic, juste comme c’est dit dans la chro…je dois être trop scotché sur meshug pour apprécier…

  2. Alex says:

    Tout à fait ok ac la chro, un bon CD Cyber, rien de neuf, mais c’est bien fait…sinon perso jl’aime bien cte pochette :)

  3. RBD says:

    Je suis assez d’accord avec Hororo. Le changement de chanteur rend les voix plus fluides. Mais l’influence Pop dilue pas mal l’inspiration SYL-Meshuggah, le résultat est moins déjanté. C’est certes moins extrême que FF, mais plus spontané et futuriste que Soilwork.

  4. wakos says:

    Je dois avouer que je me suis assez ennuyé à l’écoute de cet album. Je l’ai donc mis de côté pour le moment, mais j’y reviendrai certainement …

  5. Lébo says:

    /mode politiquement correct on/
    J’ai pas écouté jusqu’au bout tellement c’est pas ma came…
    /off/

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