Membrane – A Story of Blood and Violence

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Style: noise rockAnnee de sortie: 2007Label: Basement Apes Industries

Voici probablement l’un des disques que j’attendais le plus cette année. Après un premier album Utility of useless things très réussi, Membrane se devait d’enfoncer le clou encore plus fort pour s’imposer définitivement parmis les grands noms de la noise made in France. Pour se faire, après la doublette Morattel – Douches du premier effort, le trio Franc-comtois a choisi de descendre à Marseille chez Nicolas Dick (par ailleurs guitariste de Kill The Thrill) pour enregistrer les 8 titres de cet album (dont une reprise d’Unsane).

Première constatation le son est très différent, plus rond, plus difficilement définissable. Une période d’adaptation m’a été nécessaire pour entrer dans cet univers sonore, mais il s’agit juste d’une affaire de 2 écoutes et après bienvenue au nirvana. Car Nicolas Dick a sorti exactement le son et le mix qu’il fallait pour ces compositions plus alambiquées et subtiles qu’auparavant. Moins percutant mais plus abrasif que le premier, A story of blood and violence reste d’une violence viscérale assez intense, le mal étant plus insidieux, rampant derrière des mélodies mémorisables qui donnent un faux air de facilité d’accès. Car voici l’un des points forts de ce disque : sous des couverts plus accessibles se cache une puissance et un mal-être malsains. Quelque chose qui sourd, moins de crasse urbaine (la filiation avec Unsane se fait plus ténue) mais plus de haine, une haine travaillée, réfléchie, qui tape pile où ça fait mal (ou du bien, c’est selon). Les riffs dissonants, la basse surpuissante qui ronronne sous la disto et le jeu toujours puissant mais empreint de groove de Philippe à la batterie fomentent une musique qui est définitivement passée à l’âge adulte. Les voix de Nico et Jérôme se complètent de nouveau à merveille. Plus mélodiques, celles-ci confèrent à l’ensemble ce côté facilitant de premier abord qui s’avère être une fausse piste (on va finir par le savoir). Le titre du disque se charge de toutes façon d’enlever toute ambiguité : un premier abord flagrant (blood) un deuxième plus recherché et viscéral (violence). 7 titres de pur bonheur dont les 4 premiers qui déchirent tout, avec en point d’orgue le 1er titre « Snake eye » et le 4ème « Beauty melancholy », plus mélodique mais énorme de feeling, complétés par ce que je pense être l’erreur de casting : la reprise du trio New-yorkais « Sick » qu’ils jouent depuis des lustres en concert mais qui n’apporte pas grand-chose au final. Ca n’apporte rien, mais n’enlève rien non plus. Les 7 titres qui composent A story of blood and violence sont d’une cohérence rare, des morceaux de bravoure provenant d’un groupe qui n’a désormais (et déjà) plus rien à prouver et qui perpétue avec délice cette touche noise as fuck 90’ retravaillée façon 2007 de façon magistrale….

Pour résumer : cet album sera l’un des moments forts de l’année 2007 en ce qui concerne le noise-core. L’écouter confine au plaisir suprême. On dit toujours que le deuxième album est celui de la confirmation et le troisième celui de la maturité. Avec A story of blood and violence Membrane a réussi le tour de force de réunir ces deux étapes en une seule dès le second disque. Bravo messieurs !

  1. snake eyes
  2. burn inside
  3. nervous passenger
  4. beauty melancholy
  5. bathroom
  6. my bloody violence
  7. end of line
  8. sick
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5 Commentaires

  1. Faya says:

    J’ai découvert ce groupe récemment et j’aime beaucoup les extraits sur le net. J’ai hâte de voir ca en concert le 1er juin, j’y prendrai surement l’album.

  2. pearly says:

    uép, mortel. Achat obligé le 1er juin

  3. damien luce says:

    ca fait bien envi tt ca !!!

  4. cylens says:

    excellent album. un peu dérouté par le son de batterie au début, mais c’est parce qu’il est introduit batterie seule sur « snake eyes ». tout d’accord avec pilou pour la confirmation et la maturité. beaucoup de personnalité acquise sur cet opus, à mon sens grace aux 2 voix, bien complémentaires comme le dit aussi pilou.
    ce qui me touche particulièrement, c’est le climat « désabusé » qui règne sur ce disque, avec comme point culminant le génial « beauty melancholy ».
    vraiment, la prod de Nicolas Dick leur va mieux que celle de Morattel, trop « je t’appuie à fond sur les tympans ». et puis putain de batteur, quand même! (confirmation lors du live, d’ailleurs)
    au final, le sang dont il s’agit, ce n’est pas celui qui s’épanche d’une blessure, mais celui qui coule dans les veines. un disque qui te fait te sentir vivant, pas forcément pour le mieux…

  5. Faya says:

    Apres le concert et écoute du disque, une petite bombe. Mais tellement éprouvant emotionnelement, c’est tout le temps hyper tendu comme une lame de rasoir, des riffs a faire mordre la poussière, et ces chants…

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