Neptune – One Second Riot – Split

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Style: noiseAnnee de sortie: 2007Label: Distile Records

Regardant d’un air moribond la pile des CDs à chroniquer trônant sur mon bureau, c’est non sans une certaine joie que je jetais finalement mon dévolu sur ce split réunissant deux entités de la scène noise mondiale : les bostoniens de Neptune et les lyonnais de One Second Riot. Deux groupes noise à la vision différente mais complémentaire pour un split des plus recommandables. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’un vent de fraîcheur souffle sur cet opus mais le moins que l’on puisse dire c’est que tous autant qu’ils sont, leur savoir-faire vous saisit dès les premiers instants de tour de piste. Il ne vous relâche qu’après les derniers tours de sillon lorsque le diamant bute sans fin dans un crachement de torpeur. Ah oui, il faut que je précise que ce split est uniquement disponible en version vynil. Superbe objet à la pochette noire, impression argent, insert n&b, artwork de Nabil.

Neptune ouvre les hostilités pour quatre titres incandescents dans la grande tradition de leur noise déglinguée aux sonorités industrielles, résultat de leur indépendantisme DIY forcené. Tellement forcené que ce trio multi instrumentiste bricole lui-même ces instruments. Concept arty pour musique autonome, leur noise résonne de cette rencontre improbable entre Einsturzende Neubauten, le Sonic Youth des débuts et l’esprit punk sans limite d’un The Ex. Quoiqu’il en soit leur musique faite en apparence de bric et de broc possède un son unique où les sonorités dansent sur des rythmiques épileptiques à la Lightning Bolt. Le diptyque « Tell my people to go home Part I/Part II » ouvre ce split avec un premier titre plié en 2’15min, aussi primaire que dansant, un second, son pendant plus sombre, plus lent, reprenant la même trame rythmique et mélodique pour donner un autre visage de la musique de Neptune, plus décharné. « Clocks » vous saute à la gueule après quelques instants de bruitisme forcené rencontre du cliquetis d’une horloge et autres samples improbables. Avec ce morceau, Neptune donne réellement l’impression de jouer au cœur d’un générateur électrique, de jouer au cœur d’une décharge électrique de 2000 volts, en pleine déflagration, la saturation à son paroxysme électrisant le trio. Ne reste que « #27 » pour clôturer ce set avec un délire noisy expérimental lancinant un rien post-moderne. Pour ceux qui ne connaissent pas, n’hésitez pas à vous jeter sur ces titres à l’énergie aussi saisissante que si vous les découvriez sur scène. Une expérience à vivre où le sentiment de rencontrer Le Surfeur d’Argent chez Max et les ferrailleurs vous happe.

En face B, One second riot entre en scène avec leur noise plus froide, plus rock aussi, dans la grande tradition de cette noise qui anime depuis les 90’s la scène française comme un fruit défendu. Du genre : « Cachez ce sein que je ne saurai voir Madame ! ». En attendant le duo One second riot est l’un des nouveaux représentants de cette scène si jalousement gardée et tire son épingle du jeu face à un vétéran tel que Neptune. Ici c’est une colère sourde qui anime ce set au son plus rond, plus puissant aussi. La voix plaintive ou hurlée se perd dans les delays, la saturation et les samples de films où la dramaturgie des dialogues révèlent des sentiments en ruine. Riffs de basse accrocheurs et lancinants, rythmiques mid tempo parfois décharnées, le duo basse-batterie exploite le champ des possibles pour développer des ambiances maladives évidemment emprunte d’un spleen urbain où des mélodies finissent toujours par vous déchirer. Trois morceaux efficaces – dont le second plus minimaliste et rampant en réponse au premier – pour un set abrasif, à l’émotion à fleur de peau.

Objet indispensable donc pour peu que la scène noise rock trouve grâce à vos yeux !

  1. tell my people to go home (part 1)
  2. tell my people to go home (part 2)
  3. clocks
  4. #27
  5. cut
  6. paste
  7. faces
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