Nadja – Touched

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Style: ambient-drone-metalAnnee de sortie: 2007Label: Alien8

Ecouter Nadja c’est glisser au cœur de la psyché. Tout devient alors possible. On navigue entre rêve éveillé et surréalisme. Les frontières de la folie ne sont plus forcément distinctes. Impossible de savoir. Seul le bien-être prédomine. Entre introspection et contemplation, c’est nimbé de ce son que je me laisse sombrer sans fin au cœur de ce trip crépusculaire auquel rien ne m’avait préparé. On m’avait bien mis en garde. Quelques trop rares lignes ou articles avaient tenté l’impossible : décrire l’expérience sonore Nadja. Un rapide coup d’œil au site d’Alien8 recordings m’avait interpellé. Ne serait-ce que par la longue liste des artistes du catalogue d’où je retenais entre autre les Acid Mothers Temple, Keiji Haino, Les Georges Leningrad, Lesbians on Ecstasy, Merzbow, Molasses, Set fire to Flames. Mais là encore ce n’était que maigres indications, simples promesses d’un label canadien prometteur et excitant. Je me tournais alors vers les interviews du cerveau de Nadja : Aidan Baker, prolifique explorateur sonore de la scène ambiant/expérimentale, poète à ces heures, artiste visuel et multi-instrumentiste, pour tenter de décrypter la bête. Des influences courant des Confusion Is Sex et Bad Moon Rising de Sonic Youth en passant par l’expérimentation des Glenn Branca, Swans, Fœtus, les textures du guitaristes de Jane’s Addiction, Dave Navarro, le sens du rythme et la subtilité du jeu de guitare de PJ Harvey, les mélodies de Mark Kozelek de Red House Painters, la déviance électronique de Skinny Puppy, et plus proche de nous et du son de Nadja la puissance métallique des Sunn 0))), Halo ou Corrupted. Mais surtout et avant tout Godflesh. Godflesh et Justin Broadrick. Lui. Encore lui et ses guitares si puissantes, si abrasives, si spatiales. Je commençais à comprendre et c’est les mains moites que je décidais de me livrer à Touched, ce nouvel album de la pléthorique discographie de Nadja – en fait premier album du combo, réarrangé et réenregistré pour Alien8 – ne comptant plus le nombre de demos, albums et autres splits dont l’un des derniers se frotte au doom de Atavist.

Play. Dés les premières secondes, le son m’englobe, m’hypnotise. Inutile de résister. Les couches sonores se succèdent, se superposent, s’entrelacent, rampantes, vicieuses, mélancoliques et Leah Buckareff, chanteuse et bassiste du duo, m’assommant de sa basse ultra puissance, saturée, les riffs se succèdent monumentaux et majestueux. La rémission est totale. La liberté est trop belle. Ne reste que cette voix indicible, dangereuse et lointaine, grave et éthérée déclamant des textes sensuels mais où l’acide coule dans les veines de ses phrasés. La fascination est absolue. La puissance du drone et de la noise à son comble. Les paysages du post-rock sont devenus post-apocalyptiques. La saturation étirent les mélodies, la musique s’écoule, une heure est passée. Nul ennui, nul bâillement à déplorer. Là où le doom et le drone confonde parfois minimalisme et répétition, morceau et rengaine, Nadja crée, me tire du néant, exerce une fascination tant par la maîtrise et la sculpture du son que par sa capacité à insuffler la liberté, créer un état de bien–être au travers de la déclinaison d’une trame à la dramaturgie certaine. Nadja ou les confins de l’état cathartique ? Peut–être. Et c’est beau.

  1. mutagen
  2. stays demons
  3. incubation/metamorphosis
  4. flowers of flesh
  5. untitled track
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5 Commentaires

  1. fewz says:

    j’avais chopé le cd-r de « touched » après la sortie de « truth becomes death »… et c’est suite à cela que je suis devenu l’admirateur de Nadja que je suis devenu. Nadja ou l’un des groupes les plus intéressants sur disque! Difficile de décrire une telle expérience. Unique et prenant. Ce que certains rendent chiant, Nadja le rend captivant. Par contre en live, je demande une deuxième chance…

  2. Ars Moriendi says:

    Cynic en « anthologic » et maintenant Nadja. Attention les amateurs de rap fm pourraient s’y tromper !

  3. hipo says:

    En effet, très bon disque. Le meilleurs de Nadja sans doute : le plus brut et le plus hypnotique.

  4. guim says:

    Je vais tenter le coup.

  5. guim says:

    Après plusieurs écoutes je rejoins la chronique,c’est progressif,ouaté,taillé dans le velour,du Nadja avec la classe qu’on lui connaît.Pas vraiment le genre d’album qu’on écoute tous les jours,mais quand il vous attrappe il ne vous lache plus.

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