The Faceless – Akeldama

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Style: deathcore techniqueAnnee de sortie: 2007Label: Sumerian Records

C’est amusant de voir à quel point le death metal est de nouveau à la mode pour toute une génération à mèches. Alors qu’ils s’extasiaient, et continuent peut-être encore, devant les groupes de metalcore et leurs influences suédoises, voilà qu’ils se tournent vers la source et marient les mosh part popularisés par le metalcore pour y ajouter des riffs gras typés death metal. Est-ce que le résultat vaut vraiment le coup ? Et bien, l’effervescence est là mais combien de fois n’a-t-on pas l’impression d’entendre le même groupe jouer le même riff pendant quatre minutes en alternant le tout avec des rythmiques convenues ? Un peu trop souvent et je ne vous recommande pas de traîner sur myspace pour faire le tour des pages des groupes amis car ils sonneront tous de la même manière; avec parfois la même typo pour donner un effet gore à leur nom de groupe. Mais l’autre surprise, c’est la passion de ces mêmes groupes pour une des dernières références en matière de death metal technique, Necrophagist. Allez cette fois sur Youtube et voyez le nombre de vidéos amateurs de gamins s’essayant aux leads mélodique et complexes de Muhammed Suicmez. Combien y arrivent ? Honnêtement, je ne peux pas vous répondre car je préserve mes tympans pour autre chose. Un groupe comme the Faceless par exemple.

Issus de la même scène que Animosity, All Shall Perish, Job for a Cowboy et compagnie, et prochainement en tournée à travers les Etats Unis avec Necrophagist en tête d’affiche, the Faceless est le produit du mélange des influences death metal techniques et metalcore si populaire aujourd’hui. Faut-il les prendre pour des poseurs venus profiter de l’occasion pour se faire des emo girls ? Si vous avez regardé le petit bonhomme enthousiaste en haut de la chronique vous connaissez déjà la réponse. Akeldama a beau avoir des influences très évidentes, Meshuggah, Necrophagist, Dimmu Borgir, elles sont assez maîtrisées pour que le disque ne provoque pas un effet d’endormissement sur votre cortex et s’insinue même dans votre mémoire pour vous inciter à revenir dessus. the Faceless joue bien mais agrémente aussi ses riffs de petits effets de guitares et de lignes de clavier qui procurent au tout un aspect un peu kitsch mais sympathique qui rehausse les mélodies pour que le tout ne sonne pas comme un banal groupe de death metal doté de bons riffs groovy. Les accélérations aiguës servent, tout comme chez Necrophagist, à pimenter les riffs graves et gras mais ne sont pas l’unique source de changement puisque les quelques solos sont aussi joués avec assez de goût et de maîtrise pour que les chansons ne se ressemblent pas prouvant l’intégrité métallique du travail de ce jeune groupe prometteur.

Bien sûr, cela mosh un peu aussi par moment mais pas assez pour atteindre la surdose que peuvent provoquer des groupes comme As Blood Runs Black ou Suicide Silence. Mais la surprise de ce disque attend à l’avant dernière plage, quand une voix mécanique introduit le titre éponyme. Cinq minutes de musique instrumentale jouée avec moults allées et retours sur le manche placés au-dessus de nappes de clavier atmosphériques. Un interlude jazzy intervient aussi quelques instants, mais bien assez pour que l’on se rende compte que le groupe a aussi dû pas mal écouter Cynic. Et ça par contre, c’est une influence un peu moins évidente pour un très jeune groupe. Surtout quand celui-ci fait preuve d’autant de technique et de bon goût. Cela manque encore d’un peu de variété pour être vraiment excellent mais on avance vers un son très intéressant. A tel point que quand la brutalité revient en vitesse sur le dernier titre j’en étais même un peu déçu. Les membres de the Faceless ont incontestablement de beaux jours devant eux s’ils développent leur musique en-dehors des cadres étriqués de la scène dans laquelle ils se trouvent et possèdent déjà assez de technique et d’influences variés pour être un groupe à suivre de près. Akeldama n’est certainement pas un album parfait et trahit encore les lacunes en matière de composition de ces jeunes musiciens mais le potentiel est là et il mérite votre attention.

  1. an autopsy
  2. pestilence
  3. all dark graves
  4. horizons of chaos i : oracle of the onslaught
  5. horizons of chaos ii : hypocrisy
  6. leica
  7. akeldama
  8. the ghost of a stranger

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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