Krux – Ii

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Style: doom metalAnnee de sortie: 2006Label: GMR Music

« Krux c’est du lourd de chez lourd » : ça ferait un bon slogan je trouve. Surtout que vu le line-up de ouf qui compose l’orchestre, on a tout de suite compris qu’on a pas affaire à une bande de branlotins du riff du dimanche. Krux est la chose de Leif Edling, bassiste en chef du vaisseau Candlemass qu’on ne présente plus ; des sieurs Jörgen Sandström et Peter Stjärnvind, respectivement guitariste et batteur du ténor du death metal Suédois, le bien nommé Entombed ; mais aussi de l’excellent Mats Leven, chanteur émérite ayant officié entre autre chez Yngwie Malmsteen, At Vance ou Therion. Avec une dream-team pareille, on peut espérer du lourd. Et du lourd, on y a eu droit avec le premier album éponyme sorti en 2002. Quatre ans plus tard, quand Candlemass est en stand-by en attendant de régler le cas Messiah Mercolin, l’ami Leif Edling décide de remettre le couvert avec Krux.

D’habitude, je suis du genre à pester quand un musicien s’occupe d’un projet parallèle officiant dans le même style que son groupe d’origine. Quel intérêt de faire du doom à mi-temps quand on en fait déjà à plein-temps habituellement. Mais voilà, si le style de Leif Edling se ressent dans Krux, ce dernier n’est en rien une redite du doom metal épique de Candlemass. Krux est en fait la suite de l’album From the 13th Sun sorti par Leif Edling sous le nom de Candlemass en 1999. Laissez-moi vous expliquer, concentrez vous bien ça risque d’être compliqué. Après le split de Candlemass dans la première moitié des 90’s, Leif fonde Abstrakt Algebra avec Leven derrière le micro. En 1998, l’album Dactilys Glomerata qui sort sous le nom de Candlemass est en fait un album d’Abstrakt Algebra. A l’époque, Monsieur Edling avait des soucis financiers, les autres membres du « vrai » Candlemass l’autorisèrent donc à sortir ce Dactilys Glomerata comme un disque de Candlemass, sachant que comme cela il aurait plus de chance de se vendre et notre bon Leif pourrait de nouveau remplir ses caisses. Il en est de même en 1999 avec From the 13th Sun qui aurait pu être le premier album de Krux.

Krux s’éloigne du doom épique enjolivé d’atours « lyrique » et théâtraux pour taper dans un doom traditionnel plus extrême et mega lourd, genre Black Sabbath avec une paire de grosses couilles. Plus proche donc de Cathedral (mais sans le groove) que de Solitude Aeturnus (à vos souhaits). Krux sonne traditionnel sans sonner trop old-school (comme les derniers Candlemass il est vrai). La production très moderne donne dans le son lourd de chez lourd, massif mais clair. Plus lourd et gras que celui de Candlemass. C’était déjà vrai sur le premier album, ça l’est encore plus sur ce deuxième opus, genre les guitares d’Entombed chez Candlemass (pas étonnant qu’il y ai 2 membres de ce groupe dans l’orchestre). De plus, Leif a l’intelligence d’accompagner ses riffs mortifères d’une pincée de clavier (notamment orgue hammond et moogs) pour rendre le tout encore plus oppressant, étrange et magique.

Mats Leven est égal à lui-même, c’est-à-dire génial. Il est assez éloigné du chant plus lyrique et théâtral des vocalistes ayant officié chez le Tas de Chandelle, en tête desquels Messiah Mercolin. Il officie dans un registre moins « rock ‘n’ roll » que chez Therion ou At Vance. Son chant à quelque chose de cynique, de désabusé, qui convient tout à fait à la musique de cimetière de Krux.

Moins « expérimental » que le premier opus, II déroule une formule qui a bien marché et qui marche toujours aussi bien. Les claviers se font peut-être plus insistants et emphatiques par endroits (« Devil Sun »), mais le son plus massif rend la bête encore plus extrême et agressive que leur première œuvre, notamment lors d’accélérations meurtrières qui ne laisseront aucuns survivants (« Pirates »).

Cet excellent skeud est, hélas, sorti de manière encore plus confidentielle que son prédécesseur (je n’ai pas vu une seule pub dans la presse metal). Alors allez donc répandre la bonne nouvelle par monts et par vaux comme quoi, même en-dehors de Candlemass, le seigneur Leif Edling reste un maître du doom metal.

  1. devil sun
  2. serpent
  3. sea of doom
  4. lex lucifero
  5. pirates of the black hand
  6. depressive strokes of indigo
  7. too close to evil
  8. the big empty
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3 Commentaires

  1. krakoukass Krakoukass says:

    Enfin cette chronique ! J’adore cet album, je le préfère même au dernier Candlemass…

  2. Manjyome says:

    D’accord avec la chro, un très bon album, bien lourd comme il faut.
    C’est vrai que c’est dommage que ce soit sorti aussi discrètement, cet album méritait plus…

  3. guim says:

    Bien vu monster!je ne l’écoute pas souvent mais à chaque fois que je l’écoute je trouve à cet album plus d’une qualité.

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