Smohalla

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Annee de sortie: 2007

1- Hello, pouvez vous nous présenter le groupe?

Camille : Smohalla est né il y a un peu plus d’un an de l’imagination de Slo. A la base énième projet solo parmi tant d’autres, je l’ai rapidement rejoint à la basse, ainsi que A.L. aux samples. Après l’enregistrement d’une première démo, « Smolensk Combustion« , le groupe va bientôt sortir un EP, « Nova Persei », basé sur la nouvelle de Lovecraft « Par delà le mur du Sommeil ». D’autres projets sont en préparation, le groupe ayant depuis signé sur Vendlus Records.

2- Quel est le qualificatif qui vous aie le plus étonné à propos de la musique de Smohalla?

Camille : Personnellement, j’ai beaucoup aimé la chronique de Violent Solutions à propos de « Smolensk Combustion » : « Au final, cette démo me rappelle « Wayne’s World 2″. A la fin du métrage, on ne sait toujours pas qui est le grand Indien à moitié à poil… ».  En revanche, la chronique d’Avantgarde-metal.com (je conseille à tout le monde ce très bon site) a décrit mots pour mots la plupart de mes sentiments envers et pendant l’écoute de « Smolensk.. », ce qui m’a agréablement surpris.
Slo : « Ambient Dreamstorming Black Metal ».. Voilà le qualificatif qui m’a le plus étonné, parce qu’il sonne aussi bien qu’un solo de heavy dans du John Cage et qu’il est pour le moins exagéré.. Mais ça m’a beaucoup plu et flatté je dois dire, puisque ça résume exactement en quelques mots mon idée envers « Smolensk Combustion ».
Tu pourra lire cette sempiternelle phrase qui consiste à dire « les étiquettes y’en à marre, ça sert à rien blablabla » mais personnellement j’aimerais au contraire un monde ou chaque groupe pourrait avoir sa propre définition, chaque groupe intéressant du moins, ce qui consisterait à la fois un joyeux bordel mais aussi des repères concrets, à la fois grotesques et utiles, amusants mais pas si futiles..

3- Je sais que pour trouver un label ça a pas été la fête,peux tu nous dire comment ça s’est passé?

Slo : Hum oui et non.. En fait, on a sorti cette première démo en autoprod, pensant que personne ne serait intéressé par notre musique un peu trop perdue entre diverses scènes pour intéresser des petits labels, qui sont la plupart du temps tournés dans une optique bien précise. J’ai envoyé en tout et pour tout deux demos à des labels, sur leur demande, les deux ayant l’air intéressés après une écoute de titres via notre site. Finalement je n’ai pas eu de réponse, j’ai envoyé pas mal de mails, ce qui n’a absolument servi à rien, et j’ai laissé tomber.
Puis quelques temps après j’ai été contacté par God is Myth qui est tombé sur notre site par hasard, et qui nous a proposé de participer à sa série concept sur Lovecraft (4 mini-CD sont déjà sortis), et qui voulait rééditer notre première demo (que je considère personnellement comme un premier album). Presque dans la foulée, Vendlus nous a adressé un mail, et j’ai été vraiment très enthousiaste à l’idée de travailler avec eux ; c’est simple, c’est tout simplement un des meilleurs labels actuels.. Il correspond parfaitement à notre univers, dans le groupe on est tous fan des prods Vendlus comme Wolves in the Throne Room, Zweizz, Havoc Unit, Audiopain.. Et Joseph est vraiment un gros fan de bon son avec qui il est facile de communiquer, on se parle souvent de musique pendant des heures.. J’ai vraiment hâte de sortir notre première production sur Vendlus, sûrement en 2008.

4- Comment se passe la relation avec God is Myth rec? Et comment s’est déroulée la production de l’EP?

Slo : Tout se passe très bien avec Todd! J’ai beaucoup de respect pour God is Myth records, surtout pour son travail accompli depuis 2 ans, puisque le label a pris un tournant bien plus intéressant.. Todd s’éloigne du black metal primaire, et commence à sortir des prods vraiment uniques comme celles de Dormant, Procer Veneficus, Godheadscope, Caïna.. God is Myth n’est pas un label très connu en Europe mais pourtant il se détache de beaucoup de ses confrères, j’espère que les gens auront la curiosité de chercher à découvrir le travail de personnes qui n’ont pas forcément les moyens d’assurer une promotion significative, mais qui se donnent du mal pour proposer quelque chose de différent.
Pour ce qui est de la production de « Nova Persei », tout s’est passé comme pour « Smolensk Combustion », à savoir qu’on a enregistré à la maison et mixé, arrangé et produit ça sur plusieurs semaines.. On a mis pratiquement autant de temps pour tout faire mais il y a plus de couches de son, et surtout la production est meilleure. A la fois plus compacte et spatiale, on a essayé avec nos moyens de mélanger puissance et ambiances cosmiques, ce qui m’aura fait passer beaucoup de temps à travailler les titres avec mon matos de merde, mais je suis assez fier du résultat..

5- Concernant « Nova persei » votre nouvel EP, il s’agit d’une commande du label? Peux tu nous en dire plus?

Slo : Tu sais à quel point un auteur comme Lovecraft a influencé la scène.. Il est pour beaucoup dans le développement de ses visuels, paroles, et même ambiances.. C’était en plus un personnage très intéressant, sorte de misanthrope céleste et maudit.. Todd a décidé de lui rendre hommage par le biais d’une série de mini-cd consacrés à son oeuvre. Le but du jeu est simple: chaque groupe a 21 minutes maximum (format cd 3 pouces) pour illustrer une nouvelle, au choix, de Lovecraft. Les cds sont limités à 100 exemplaires, et bien sur doivent être composés de matériel inédit.
Nous avons choisi d’ illustrer « Par delà le mur du Sommeil », qui est l’une de mes nouvelles préférées, puisqu’elle regroupe toutes les facettes les plus intéressantes de Lovecraft. On a droit a ses délires spatio-temporels complètement décalés, son attrait pour le monde du rêve en communion avec les astres.. Je t’avoue que j’aurai préféré illustrer « Démons et Merveilles » qui va plus loin dans ces sens, mais il aurait fallu au moins un triple CD..
Les paroles ont demandé beaucoup d’implication, pour ne pas se contenter de ressortir avec d’autres mots l’histoire développée par Lovecraft. Il s’agît de la rencontre et de l’affrontement de deux entités astrales, au sein de la constellation de Persée.

6- Est ce que le principe de composition est le même que sur « Smolensk Combustion »?

Slo : Oui et non, dans la mesure où on a gardé les mêmes bases de travail, mais l’ état d’esprit a été complètement différent. « Nova Persei » est ce qu’on pourrait appeler un concept – EP, et je me suis vraiment investi à fond dans la nouvelle que nous devions illustrer, autant dans les paroles que dans la musique qui devait s’adapter au texte de Lovecraft.
Ajoute à cela le fait qu’on aie tenté beaucoup de nouvelles choses.. Camille a composé et joué de la guitare sur un titre (« les Yeux du Temps »), ce qu’il n’avait encore jamais fait, et je pense que ce titre est le meilleur du E.P.. On a aussi essayé de convier pas mal de personnes pour diversifier notre univers, ce qui bien sur enrichit et étoffe nos titres. Je tenais a remercier tout le monde, Ennoia, Dunja et Andrew de Velnias, et les membres de Way to End. D’ailleurs il faudra surveiller de près ce groupe parce que les titres que j’ai pu entendre d’eux sont tout simplement excellents.
Enfin, les orchestrations ne sont plus programmées comme sur « Smolensk.. » mais jouées sur un clavier. La production a aussi un peu évolué, d’une manière générale je dirai qu’on a gardé les même méthodes, mais que l’état d ‘esprit surtout a changé. Le résultat est donc différent de ce qu’on a fait avant. C’est une bonne chose.

7- Penses tu d’ailleurs que c’est une fin pour Smohalla de procéder de la sorte, penses tu que le côté « improvisation » agit comme une mécanique de libération?

Slo : Oui, clairement, l’improvisation et l’expérimentation feront toujours partie de notre musique, sans pour autant que cela ressorte de manière exagérée. Il faut savoir doser les ingrédients, et cela prend du temps sans recette prédéfinie. Essaie un jour de cuisiner un gâteau au cactus et au miel avec un un peu de chacal mort. Je t’assure que si tu doses correctement tes ingrédients, tu obtiendras quelque chose de très bon. Par contre loupes toi sur les doses et ton gâteau sera inmangeable. Pour poursuivre mon exemple, je voudrai ajouter une chose: si tu commences la cuisine, tu vas essayer de suivre la recette que tu auras trouvé sur un livre de grand mère, mais malgré tous tes efforts, ton gâteau sera quand même raté. Mais si tu cuisines depuis 10 ans, tu réussiras un très bon gâteau, et sans regarder la moindre recette.
Tu sais je ne suis pas fan de musique expérimentale minimaliste chiante, avec des répétitions de bruit de casserole sur 20 minutes ou le bruit du vent qui souffle pendant la sodomie de monsieur l’abbé sur le petit Gregory. L’expérimentation se situe ailleurs pour moi, plutôt dans la faculté de créer de nouveaux espaces intéressants et prenants. C’est pas parce qu’une oeuvre est concept qu’il faut crier au génie, et dieu merci la musique n’as pas encore été polluée comme le monde de l’art pictural par des peigne-culs qui se prennent pour les nouveaux Duchamp ou Kandinsky. Au même titre que l’improvisation, ça ne veut pas dire faire n’importe quoi, au contraire c’est pour moi la science de savoir construire des parties à la fois fortes, et libérées de toute contrainte au niveau des structures. Quand je me place derrière la batterie et que je commence à jouer, je ne sais pas comment ça va finir, si le morceau sera plutôt lent, plutôt rapide, saccadé ou homogène.. Mais pourtant une fois que je suis lancé je sais exactement quoi faire, comment enchaîner mes parties, comme si c’était presque logique.

8- Je sais que vous êtes dispersés aux quatre coins de France, comment se passent les enregistrement et est ce parfois une force pour le groupe?

Camille : Perso et pour l’instant j’enregistre à la maison – sur la base de Slo. C’est une force car cela permet de peaufiner au maximum, mais c’est aussi une faiblesse car il est difficile de faire réellement des compositions « en groupe ». Mais tout cela pourrait très bien changer pour certains enregistrements à venir, où l’on sera sûrement tous ensembles, et où le résultera sonnera logiquement plus spontané.
Slo : Et puis A.L et moi n’habitons qu’à une heure de route, ce qui nous permet de nous voir souvent, même si la plupart du temps on préfère se bourrer la gueule et sortir dans des endroits minables.

9- Penses tu avoir commis des erreurs concernant smohalla que ce soit musicalement,un truc que tu regrettes production,son etc;ou « administrativement »,si oui lesquelles?

Slo : Des erreurs?.. J’ hésite entre sûrement ou évidemment. Pour le côté « administratif », je me suis contenté comme tout le monde d’ essayer de faire passer le mot et d’ étendre notre nom, au début. Je me suis vite rendu compte que ça ne servait qu’à moitié, sachant que les personnes vraiment intéressées viennent d’elles même en général. La seule chose négative que je verrai, c’est le fait de trop m’immerger dans ce projet, au détriment de pas mal d’autres choses parfois.
Quand aux erreurs de production ou musicale, je pense qu’il faut demander à quelqu’un d’autre, mais là encore, je te répondrai qu’ évidemment. Etre satisfait à 100% de son art, ça s’appelle de l’ autosuffisance et ça n’est jamais très bon en général, surtout dans le monde de la musique, même si beaucoup en sont gangrenés jusqu’à l’os. Je suis assez fatigué d’entendre ou lire des phrases type tel que « rien à foutre des autres, on a composé cet album pour nous et nous seuls, mais achète mon disque ».. Dans ce cas là, gardez le vous votre album héhé.. Evidement qu’un musicien compose pour se faire plaisir, pour chercher refuge par rapport à ses propres craintes et peines, mais personnellement  si j’enregistre et que j’essaie de faire écouter nos sons, ça n’est pas uniquement pour moi, même si c’est toujours implicite, inconscient, on garde toujours en tête une idée de ce que ressentira une oreille étrangère à l’écoute de sa musique, et d’une certaine manière on compose aussi en fonction de ça. Pas forcément pour plaire à tout prix, mais pour provoquer de l’étonnement, pour faire voyager, emmener l’auditeur quelque part, et si possible le plus loin possible. En ce sens, cela demande aussi un effort de la part des gens qui t’écoutent, un effort d’ investissement, d’ouverture, de concentration.. La musique est à la fois l’art le plus prenant et le plus fragile, si tu écoutes le plus beau morceau du monde pendant que tu fais autres choses qui demande de la concentration, tu fera à peine attention à ce que tu entendra, mais si tu pénètres l’atmosphère, que tu écoutes vraiment, tu pourra vraiment te faire emporter et flotter avec les notes.

10- Comment avec du recul a été perçue la première démo Smolensk dans le monde et quels ont été les retours les plus inattendus?

Slo : Je n’ai entendu quasiment que des bonnes choses, et lu que des bonnes chroniques à notre égard. Même en France, qui a souvent l’habitude de chier sur ses groupes, la majeure partie des échos étaient très enthousiastes. La demo s’est vendue surtout ici, aux Etats-Unis et en Angleterre mais aussi dans pas mal de pays différents éparpillés sur le globe, ce qui m’a fait assez plaisir. Encore une fois, après 10 ans passé à composer « dans l’ombre » je ne m’attendais vraiment pas à un tel accueil, je suis fier d’avoir gardé une ligne de conduite honnête même si au début les gens n’accrochaient pas du tout à mes productions les trouvant trop déstructurées, trop bizarres.. Ce qui autrefois était une faiblesse est devenue une force.
Quand au retour les plus inattendus, et les plus valorisant, sont ceux que tu reçois de groupes qui font partie de tes influences. Quand tu reçois un mail de Peter d’ Abigor qui commande ta démo en te félicitant, je peux te dire que tu passes une bonne journée et que ça te conforte dans ton optique musicale.

La vision que renvoie votre musique n’est pas nécessairement noire mais son côté torturé et progressif la place dans un registre particulier, quel challenge cela représente-t-il dans la compo de vos morceaux?
Camille : Cela se fait d’une façon plus ou moins naturelle, mais si on devait expliquer cela par un processus précis, je dirais que Slo essaie de rester dans un registre principalement onirique – donc pas nécessairement sombre, mais psychédélique, assez difficile à décrypter parfois mais toujours cotonneux.

11- Je sais que tu es un amateur de musique assez éclectique et aussi extrême,finalement n’est ce pas le fait d’avoir regardé un peu partout qui donne à smohalla cette couleur kaléidoscopique,ne fait on pas plus précisément,un peu la musique qu’on écoute?

Slo : Je pense que ton adage est parfait pour certains musiciens, mais pas pour tous. Je pense aussi que depuis tout ce temps à composer, ma musique n’est plus la somme de mes influences mélangées et recrachées avec un son pourri. Plus seulement du moins. Certains musiciens composent la musique qu’ils sont. Personnellement, je me considère entre ces deux idée, pour l’instant. Et je dirai aussi que mon unique but, ce qui définira le mieux ma musique à mes yeux, c’est que je fais la musique que j’aimerais entendre. Elle est nourrie de sentiments qui me donne du courage, de la fierté, et qui savent aussi m’apaiser. J’ai besoin de ce genre de ressentis pour pouvoir continuer à affronter le réel.

12- Quels sont vos disques de chevet en ce moment et qu’est ce qui tourne régulièrement à la maison?

Slo : En ce moment je suis a fond sur Atheist, depuis que je les ai vu en concert, je réécoute « Elements » qui m’avait déjà beaucoup marqué il y’a quelques années. Beaucoup de Christian Death aussi, toutes époques confondues. Ce groupe était capable du meilleur comme du pire, je reste a jamais fan absolu d’album comme « Catastrophe Ballet » ou « Prophecies ».. J’ écoute aussi beaucoup d’Anacrusis, qui était un groupe vraiment à part dans la scène thrash de son époque, du Edge of Sanity, du Abandon, les Porno for Pyros et leur fantastique « Good God’s Urge », Bethzaida, Ebony Lake
Camille : Perso, je suis resté bloqué sur Cynic et Portal depuis le Hellfest. Mais sinon, beaucoup de Enslaved, Fleurety, « Revelations » de Killing Joke, Colossamite

13- Et niveau lecture,que lisent les indiens de Smo?

Slo : En ce moment je relis Sade. J’aime ces hommes qui construisent un monde de fiction pour y vivre quand ils ne peuvent s’adapter a leur société, plutôt que de se laisser crever. Cet homme a passé la majeure partie de sa vie en captivité, mais il n’a pas attendu la prise de la bastille pour s’en libérer.. Il a tellement fait avancer nos moeurs, je pense que de la psychanalyse jusqu’ à South Park, beaucoup de choses n ‘existeraient pas encore sans lui. Je lis aussi pas mal de contes, comme souvent, dont ceux de Wilhelm Hauf.
Camille : Je me suis récemment relue la série « L’île des morts » de Sorel, superbe BD, Lovecraftienne et chaotique. Sinon, je me suis lancé dans « Destination Univers », de Alfred E. Van Vogt, de la SF old-school plutôt sympa…

14- Etait ce parce que la musique psychédélique post 70’s était quasiment inexistante,d’un certain point de vue,que l’aventure cosmique et déjantée de Smohalla a pu voir le jour? En gros qu’est qui vous a pousser à proposer des éléments psyché dans votre « post black »;la scène stoner ne vous est pas étrangère je crois?

Slo : Oui même si je n’arrive plus du tout à suivre toutes les sorties dans ce style, j’aime énormément de groupes de stoner. Pourtant je ne trouve pas que beaucoup de formations de ce style sonnent vraiment psychédéliques. Il ne faut pas se contenter de foutre un flanger et une wha-wha sur un solo de guitare au ralenti. Mais j’apprécie énormément des groupes comme Datura, qui a sorti en 1999 (je crois) un album vraiment ultime. Le dernier morceau, « Mantra », c’est tout simplement à mon avis le meilleur titre de stoner psyché jamais enregistré..
Ceci dit, ce n’est pas parceque je trouve tous ces groupes pas psychédélique que je ne les aiment pas, je suis vraiment fan de Slo Burn, d’Astroqueen, des 2 premiers El Caco, d’ Elephantum, de Mammoth Volume, de la disco intégrale de Kyuss (sauf le premier) et d’un paquet d’autres..
Tout ça pour dire que les influences psyché dans Smohalla viennent surtout d’ailleurs, si l’on excepte Kyuss, tout particulièrement de ces groupes dont tu parles dans ta question, et qui officiaient de 65 à 75.. Ne serait-ce que Pink Floyd, Hendrix et King Crimson pour ne citer que les plus connus. La scène prog nous a aussi pas mal influencé. Qu’elle soit celle des débuts avec Genesis ou avec des groupes plus « récents » comment Marillion.. Et il n’y’a pas que la musique, la peinture symbolique, surréaliste, les gravures médiévales, les contes et les légendes de toutes les ethnies.. Ce côté psychédélique n’est en fait que la transcription musicale de notre imaginaire. Chacun sur terre développe et utilise des parties différentes de son cerveau. Je crois que le mien est resté bloqué depuis toujours sur tout ce qui est surréaliste, absurde, et fantastique.. Voilà ce qui constitue nos véritables influences.

15- Penses tu qu’il faille avoir un certain état d’esprit pour apprécier Smohalla et comment se passent les soirées champagne avec vos groupies?

Slo : Je pense qu’il faut juste une certaine ouverture d’esprit. Certaines personnes sont un peu obtuses et conservatrices d’un point de vue artistique, ce qui est d’ailleurs complètement contraire à toute notion d’art. Je pense que ces gens ne font que suivre des modes sociales, comme des adolescents qu’on a tous été mais.. c’est dommage de rester bloqué quand on a passé les 16 ans.
Il y’a une idée d’Alain sur l’ art que j’aime bien rabacher: savoir faire la différence entre art et artisanat. Savoir reconnaître que la plus belles des poterie et le plus fin des tapis seront toujours à placer dans un autre monde que le plus laid des croquis de Bacon. Mais je comprend que des gens préfèrent un magnifique vase Ming à un tableau de Bosch, c’est leur droit. Ce n’est juste pas mon cas..
Tout ça pour dire que comme tous les groupes sur terre, il y’a des gens qui n’aiment pas notre musique, et bien évidemment je n’en ai rien a foutre.
Mais pour te répondre, d’une manière générale je constate avec plaisir que des personnes venant d’univers musicaux très différents aiment notre son: des fans de black, des fans de progressif, des fans de post-rock ou de post-hardcore.. Et le plus souvent même, comme nous, des fans de tout ça à la fois.

16- La musique de Smohalla incorpore pas mal d’éléments électroniques et on y entend aussi des (samples?) claviers,penses tu que pour exister sur scène le groupe devra accueillir dans son line-up d’autre musiciens ou est ce envisageable de vous voir un jour sur scène tous les trois?

Slo : Si le groupe évolue un jour sur scène, il sera obligatoire de recruter au moins 2 ou 3 membres supplémentaires. Pour être franc, j’ai énormément envie de jouer sur scène à nouveau, mais pas avec Smohalla. Du moins pas pour l’instant !

 17- L’image spectrale que renvoie smohalla relève du fantastique halluciné et aussi de la peinture belge et de ses peintres flamands, paysages torturés mais rigueur démonstrative par le geste, quelle est la part de limites que le groupe « s’autorise » pour peindre ses paysages acoustiques?

Slo : C’est étrange mais, malgré le fait que je fixe, consciemment ou pas, des « cloisons » pour Smohalla, cet univers n’en demeure pas moins potentiellement infini.
Il y’a des tas de barrières que je tiens à ne pas franchir. D’abord, sombrer dans la facilité, ou alors à l’inverse dans l’expérimental pur, dur et chiant. J’ai aussi le désire d’ éloigner le plus possible les interactions entre nos sons et la réalité. Pour ce faire, pas d’univers, de lieu précis, pas d’ époque spécifique dans l’atmosphère générale. Je voudrais que les gens puissent à la fois s’imaginer le Moyen-âge ou le futur à l’écoute de notre musique. L’ ailleurs est une notion très subjective, et si vaste.. Mais il a ses limites, puisqu’il est tout ce qui n’existe pas ou plus.
En ce moment je bosse sur un morceau à paraître sur une compilation à la fin de l’année, et il montrera une nouvelle facette de Smohalla, quelque chose de plus déstructuré encore, tout en restant assez homogène dans les ambiances. J ‘espère juste que notre musique deviendra avec le temps de plus en plus singulière et unique.

18- Quels sont les projets après « Persei »?Avez vous des propositions de split?un album en vue?

Slo : On doit d’abord finir ce titre pour cette compilation, plus de news plus tard pour le reste parce qu’on ne sait nous même pas très bien où on va.. On sait juste que notre premier album sortira sur Vendlus en 2008, mais on a aussi pas mal de titres en stock, et un projet de split pour la rentrée avec Paramnesia, un autre groupe de Toulon qui délivre un black metal bien torturé, froid et progressif.. On est aussi actuellement en train de bosser pour un tribute à Ulver, on a repris « Tragediens Trone » un gros classique tiré de leur demo, en traduisant les mythiques paroles en français (j’ai du mal avec le norvégien..), d’ailleurs tout est enregistré sauf les parties vocales. Merci beaucoup à Nico et Ennoia pour la traduction d’ailleurs !

19- Quels pourraient être les éléments qui rendraient la musique de Smohalla encore meilleur à ton sens?

Slo : L’ expérience, le temps, l’ouverture d’esprit mêlée à l’introspection, des rêves toujours plus difformes et étranges, des drogues nouvelles..

20- A côté de Smohalla, avez vous d’autres projets?

Slo : Un paquet oui.. Twilight Congregation dans lequel j’officie avec le bassiste de Way to End, se rapproche assez de Smohalla, une sorte de metal avant-gardiste où le piano a un rôle important. Avec le batteur de Velnias à la batterie, ce projet devrait réunir quelques invités pour cette première sortie, comme Christian d’ Island, ou Matt de Godheadscope..
Nous avons aussi des projets en commun avec Camille, Sveta Istina Vještica, qui approche des sphères plus crues et abruptes. Les morceaux sont très courts, rapides et violents, et tu pourra autant entendre des influences crust épique à la Catharsis, black metal ou post hardcore et noise. Les paroles s’orientent vers le monde des sorcières qui me passionne depuis toujours.. Il ne manque plus que la basse et quelques intermèdes à completer, la première release devrait comporter une 20aine de titres. On a déjà mis quelques songs online ici: www.myspace.com/svetaistinavjestica
Camille : On a aussi Dreams Of The Drowned, qui est le penchant émotionnel et harmonique de mon projet solo de brutal death / grind Haven… La démo devrait sortir sous peu (haha). www.myspace.com/dreamingdrowning . J’ai aussi un autre projet solo plus post rock / ambiances du nom de Nokturnes, dont le premier morceau sortira bientôt sur un tribute en collaboration avec Mura Hachigu. Et je joue aussi dans Howlin Poetry (hardcore sombre) et Two Flesh Grams (brutal death) et Tripalium (brutal death).
Slo : Je viens aussi tout juste d’intégrer the Sect au vocaux, un projet de black metal dans la plus pure tradition du milieu des année 90, qui ne cherche pas à developper une ambiance crue ou depressive comme la plupart des groupes aujourd’ hui, mais plutôt quelque chose de majestueux et de fort.

21- Et dernière question quelle est la différence entre un corbeau?

Slo : Ta bite.
Camille : Pas mieux.

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