The Devil Wears Prada – Plagues

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Style: deathcore / metalcoreAnnee de sortie: 2007Label: Rise Records

Ce sextet originaire de l’Ohio s’est formé en 2005 et pratique un metalcore teinté de death bien couillu et hyper efficace.
Après un EP autoproduit (Patterns of a horizon), le groupe signe chez Rise Record et sort son premier album (Dear love : A beautiful discord, août 2006) qui s’écoulera à près de 30’000 exemplaires rien que sur le sol américain. Tout juste une année après la sortie de ce premier essai, le combo remet le couvert et nous balance ce Plagues, qui risque bien d’en étonner plus d’un, tant les compositions sont riches et efficaces.
Nos six bonshommes citent souvent Underoath et Still Remains comme principales influences, et ne cachent pas leur appartenance à l’église catholique, que ce soit lors d’interviews ou par le biais de leurs textes aux penchants très spirituels.
Catholique ou pas, The Devil Wears Prada ne risque certainement pas d’apparaître sur la playlist du Jour du Seigneur sur France 2, car la musique pratiquée se situe aux antipodes de ses croyances, à l’instar de groupes tels que Norma Jean, The Chariot, Blessthefall, ou encore Haste The Day.
Pour les chanteurs à la croix de bois il faudra donc repasser, car nos six lascars nous balancent dix titres tout simplement bluffants et intenses à souhait, qui vont mettre vos oreilles à rude épreuve durant près de trente huit minutes.

Goats on a boat ouvre les hostilités et ne laisse pas le temps à l’auditeur de comprendre ce qui lui arrive ; en l’espace de dix secondes, on est littéralement mis à terre par des guitares d’une lourdeur inouïe, accompagnées d’un sample des plus malsains. Alors que le titre prend de l’ampleur et voit progressivement son tempo augmenter, la voix de Mike entre en jeu et précipite encore plus la descente aux enfers. Mais le groupe ne s’arrête pas là, car comme si l’ambiance n’était pas déjà assez glauque et sombre, il ajoute à son maelstrom sonore un clavier des meilleurs effets et qui vous plongera dans un monde où la lumière semble quasiment proscrite.
Les quelques éclaircies mélodiques qui ponctuent la musique de TDWP sont généralement crées par un savant mélange d’ambiances dues aux nombreuses interventions du clavier et par l’utilisation de divers samples, qui viennent nuancer ce chaos organisé.
Bien entendu, nous avons droit à quelques lignes de chant clair – assurées par le guitariste –, qui ont au moins le mérite d’être utilisées à bon escient et qui interviennent au moment opportun. Il y a peut-être un ou deux passages où on se serait bien passé de ce chant clair, mais comme les interventions vocales du guitariste sont généralement de courte durée et assez bien effectuées, cela n’altère en rien la qualité des compositions.
Le point fort majeur du groupe réside dans le fait d’arriver à proposer des titres concis, variés, et qui s’enchaînent avec une facilité assez déconcertante. Les riffs – qu’ils soient incisifs et rapides, mélodiques, ou d’une lourdeur pachydermiques –, pleuvent et virevoltent au gré des nombreuses variations de tempo et autres breaks brutaux effectués par une section rythmique en grande forme.
La prestation vocale de Mike n’est pas en reste et offre un éventail varié haut en couleurs. Le bougre prouve qu’il maîtrise son organe et nous offre une prestation d’excellente qualité qui oscille entre une voix death d’outre tombe à divers growls bien lourds et caverneux, en passant par quelques incartades aux sonorités assez black, et quelques mimiques proches du hardcore.
Comme je l’ai mentionné plus haut, l’ajout d’un clavier et de divers samples participent activement à renforcer l’immersion de l’auditeur tout au long des dix titres qui composent cette galette et ajoutent un petit plus – tantôt épique, tantôt glauque à souhait –, qui m’ont séduit d’emblée.

Difficile de sélectionner un titre en particulier, car j’estime qu’ils sont tous de très bonne qualité et valent le détour. Une chose est certaine, cet album est un véritable concentré de brutalité à l’état pur qui se savoure du début à la fin.
Tantôt ange, tantôt démon, le groupe aime jouer au chat et à la souris avec les ambiances et prend un malin plaisir à mettre votre circuit auditif à rude épreuve en frappant là où ça fait mal lorsque l’auditeur s’y attend le moins.
Je dois avouer que je n’attendais pas grand-chose de ce groupe lorsque j’ai inséré leur galette dans mon lecteur pour la première fois. Il ne m’a pas fallu longtemps pour revoir mon jugement et comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un énième groupe metalcore tendance de plus.
Nous n’avons certainement pas affaire à l’album de l’année, ni du groupe le plus original qui soit, mais sa musique et ses compositions sont d’une telle efficacité que l’on ne peut que prendre son pied à l’écoute de cette deuxième réalisation du combo, qui est pour moi une jolie petite réussite.

  1. goats on a boat
  2. number three, never forget
  3. html rulez d00d
  4. hey john, what’s your name again ?
  5. don’t dink and drance
  6. you can’t spell crap without « c »
  7. this song is called
  8. reptar, king of the ozone
  9. the scorpion deathlock
  10. nickel is money too
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2 Commentaires

  1. MNML says:

    je pensais qu’au fil du temps allait disparaitre ces nom de groupe fait de phrases ridicules mais je vois qu’on atteind un sumum en la matière avec the devil wears prada

  2. Crusto says:

    Word!
    Ridicule en effet, bien que ça soit tiré d’un bouquin.

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