Equilibrium était devenu en l’espace d’un album le nouvel espoir d’une scène viking black à l’époque en perte de vitesse. Nuclear Blast l’a d’ailleurs bien senti, s’empressant de signer les jeunes allemands. Seulement entre temps (seulement 3 ans) une multitude de jeunes groupes brandissant leurs glaives et parcourant les mers dans leur drakkar sont apparus, de même les vieux loup de mer (Ensiferum en tête) se sont sortis les doigts. Quelle place allait donc rester à Equilibrium? C’était toute la question qui se posait et ce deuxième album devenait de plus en plus un album à haut risque pour le groupe.

Du coup on a mis les petits plats dans les grands: production titanesque, packaging soigné, dvd bonus, durée astronomique et invité de marque en la personne de Ulrich Herkenhoff (sur Mana) qui, comme tout le monde le sais je n’en doute pas est un des joueurs de flute de pan ayant participé à la B.O du seigneur des anneaux. Nuclear Blast croit en son poulain et le dit-poulain aurait bien tort de se priver.

Niveau musique maintenant, ça risque de coincer un peu plus. Je l’annonçais dans mon intro mais depuis Turis Fratyr de très nombreux groupes ont tirés la couverture viking vers eux et la quantité de groupe n’a que comme conséquence d’affaiblir la scène et de la rendre de plus en plus…chiante en fait… Sagas devait donc être plus qu’un simple album de viking et force est de constater que le contrat n’est pas vraiment rempli. En effet même si les premiers morceaux sont de véritables brulots (ce « Unbesiegt » aux accents Nescafé ne me laisse jamais insensible) le disque pêche par un excès de zèle. En voulant trop bien faire, trop remplir son album (74 minutes), le groupe fini par s’enliser voire même, et c’est plutôt gênant, à lasser. Du coup, si au début de l’album l’auditeur est enchanté, le soufflet retombe et il est difficile de se rendre jusqu’à la pièce de plus d’un quart d’heure qui clôture cet album. C’est d’autant plus dommage qu’il s’agit d’une magnifique pièce instrumentale qu’il serait dommage de négliger.

Pour autant, Equilibrium n’a pas véritablement changé sa recette et pratique toujours un viking métal plutôt festif avec des envolées de claviers au son assez cheap mais assez bien senties. Le tout accompagné par la voix de Helge, véritable point fort du groupe, qui, même s’il ne varie pas assez ses vocalises, nous gratifie d’une prestation remarquable, intégralement chantée en allemand, comme d’habitude.

J’ai beaucoup de mal à parler de ce disque, à son écoute on sent que quelque chose le rend imparfait mais il conserve un charme indéniable et la présence de véritable pépites en son sein le sauve du naufrage. Une chose est sûre Equilibrium n’est sans doute pas le nouveau messie du viking que beaucoup attendait mais il n’en reste pas un moins un de ses plus valeureux représentant. Reste à franchir le cap du troisième album, qui, cette fois, sera vraiment casse gueule.

1. prolog auf erden
2. wurzelbert
3. blut im auge
4. unbesiegt
5. verrat
6. snüffel
7. heimwärts
8. heiderauche
9. die weide und der fluß
10. des sängers fluch
11. ruf in den wind
12. dämmerung
13. mana