Killing The Dream – Fractures

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Style: hardcoreAnnee de sortie: 2008Label: Deathwish

Lever le poing et entonner des paroles en coeur est pour moi ce qui fait une part de l’essence d’un concert de hardcore. Etre inspiré par la musique et se bousculer pour saisir le micro dans les mains du chanteur. Hurler à plein poumons et dépenser son énergie dans une ambiance bon enfant, c’est cela un concert de hardcore. Le chaos et le fracas des corps entre eux au son d’une même chanson et d’une même émotion. Killing The Dream incarne tout cela sur ce dernier disque.

Je ne suis pas familier du reste de la discographie du groupe mais, ce qui m’a d’abord frappé en le découvrant est la voix possédée du chanteur. Gorgée d’émotion, chaque parole est hurlée avec beaucoup plus d’énergie et de conviction que la plupart des groupes qui ne crient que pour se faire entendre au-dessus des guitares. C’est cet aspect là qui fait ressembler Killing The Dream à Verse, le groupe de hardcore qui m’aura le plus marqué cette année.

Musicalement par contre l’esprit de Converge vogue au-dessus du disque. Sans être chaotique ou même très métallique, la passion et l’explosion des instruments entre eux rappelle le fracas des décibels entendu sur Jane Doe. Cependant contrairement aux borborygmes de Jacob Bannon, incompréhensibles autant sur disque qu’en concert, les paroles de Killing The Dream sont parfaitement compréhensibles et efficaces à l’instar du cri de ralliement qu’est le « This is letting go ! » hurlé durant le break de la chanson « Fractures ».

Le hardcore de Killing The Dream est assurément contemporain de par sa vivacité et la richesse des textures créées par les guitares. La batterie explose et les guitares se tordent autour des hurlements du chanteur qui pratique une véritable catharsie. Les mots et les coeurs se tordent durant chaque chanson.

Jacob Bannon à qui appartient le label Deathwish sur lequel est signé Killing The Dream expliquait lors d’un interview que pour lui l’étiquette emo ou emo hardcore n’avait pas de sens. Le hardcore émotionnel n’était pas pour lui une scène ou un cadre musical bien défini mais une musique qui le touchait. Il citait alors des groupes comme Isis ou Cave In. Des groupes qui ont défié les limitations de leur « genre » pour faire ce qui leur plaisait. Or, bien que Killing The Dream n’en soit pas encore à ce stade, ce groupe expurge assez d’émotion et de variation pour que sa musique ne soit pas facilement définissable. La seule étiquette qui convient alors est celle qui correspond à la culture d’où ils viennent et la passion qui les anime et qu’ils transmettent : le hardcore.

  1. (re)acquaintance
  2. part ii (motel art)
  3. fractures
  4. thirty four seconds
  5. consequence (what comes next)
  6. everything but everything
  7. hang the jury
  8. we were
  9. you’re all welcome
  10. thirteen steps
  11. holding the claws
  12. resolution

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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Commentaire

  1. Nico says:

    L’un des plus gros noms actuel du hardcore mélodique. J’ai énormément de mal avec cette école mais ce groupe est une exception, j’apprécie. Je vais me pencher sur ce disque qui est sur ma liste d’écoute depuis un pti moment…

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