Capillary Action – So Embarrassing

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Style: avant gardeAnnee de sortie: 2008Label: Distile Records

Echanger quelques mails avec Jonathan Pfeffer, seul compositeur et auteur des paroles, m’a permi d’avoir un regard très différent sur ce disque. Au premier abord la couverture et la débauche de changements de style pourrait laisser croire que l’on a affaire à un groupe influencé par l’éclectisme de Mr Bungle. Comique et parodique comme bon nombre d’avatar de ce groupe culte. Capillary Action n’est en fait rien de tel.

Influencé par « le jazz des sixties et la musique classique du vingtième siècle » et plutôt semblable à Cheer-Accident ou Shudder to Think, selon les dires du compositeur, la musique de Capillary Action emploie cependant aussi des débordements plus lourd évoquant le doom (sur « Bloody nose ») ou les accélérations de manche de The Dillinger Escape Plan (au début de « Gambit ») ne serait ce que pour quelques instants.

Le problème de ce disque est qu’il m’échappe constamment par ses incessants changements de style. Bien que quelques références me viennent à l’esprit l’espace de quelque mesures, mon vocabulaire est ensuite pris de cours par des rythmiques appartenant a différents types de jazz ou à l’avant garde le plus pur. Capillary Action n’est cependant pas un album révolutionnaire. Un amateur de Mr Bungle y retrouvera sans doute ses petits de même qu’un passionné de Kayo Dot. Les amateurs de ce dernier groupe reconnaîtront d’ailleurs peut être des traits propres au jeu de guitare de Toby Driver ou aux notes de violons de Mia. Ces références, comme celle précédemment cités, ne sont pourtant que des éléments de l’équation destinée à donner des points de repères avant de découvrir par soi-même l’univers de Jonathan Pfeffer.

Talentueux et évidemment passionnés, les compositions de Capillary Action sont étonnement matures pour un premier disque après deux EP et au vu de la jeunesse de son initiateur (tout juste la vingtaine). Il a d’ailleurs rencontré les nombreux musiciens présent sur le disque dans la même école de musique de Philadelphie, et chacun démontre une maitrise avancée de son instrument (percussions, claviers, cordes, vents…). La seule exception à la règle est malheureusement ce même Jonathan Pfeffer dont le chant est un peu plat et ne convient pas totalement à la musique riche et mouvante qu’il compose. Un défaut qui n’handicape pas pour autant sa musique puisque les accroches vocales permettent bien de se repérer dans ces chansons. La durée du disque n’est par-contre pas excessive puisque les neufs chansons s’écoulent juste en un peu plus d’une demie heure. Complexe, intelligent et dense mais, pas prétentieux pour autant.

Reste donc le défaut final de ce disque : sa couverture. Comment ne pas être dérouté par un album à l’artwork bleu ciel et au dessin en noir et blanc quand la musique qu’elle dissimule est si colorée? Un défaut majeur pour un disque qui arrivera dans les bacs sans la publicité qu’il mérite pourtant. Ce premier disque de Capillary Action est une réussite émaillée de défauts mineurs qui seront surement résolus lors de l’enregistrement du deuxième album. L’originalité et le talent de son compositeur et des musiciens qui l’accompagne ne peut être remis en cause et mérite toute l’attention que l’on peut lui offrir.

« So embarassing » ? Quite the opposite.

  1. gambit
  2. pocket of protection is essential
  3. elevator fuck
  4. placebo or panacea
  5. bloody nose
  6. badlands
  7. paperweights
  8. father of mine
  9. the chaperone
  10. sexy koala
  11. self released

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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Commentaire

  1. mr.hutz says:

    Chouette disque hyper bunglien indeed!

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