Jay Reatard – Matador Singles ’08

1 Commentaire      882
Style: garage punk-pop lo-fiAnnee de sortie: 2008Label: Matador Records

Jay Reatard bénéficie en ce moment d’un petit buzz indé habituellement destiné aux nouveaux « meilleurs groupes du monde ». Pourtant cet originaire de Memphis de 28 ans est loin d’en être à ses débuts et a fait partie de nombreux groupes et side-projects punk. Citons, plus pour la forme que pour le rappel parce que tout ça reste quand même très underground, The Lost Sounds, Bad Times, Finale Solution ou encore The Reatards. D’où son surnom. Parce que Jay Reatard vient de ce genre de famille punk-rock où tout les membres du groupe adoptent le même nom. Comme les Ramones ou les Oblivians (deux influences que l’on retrouve dans sa musique). Et c’est d’ailleurs par l’intermédiaire de Eric Oblivian que Jay Reatard va être découvert. Après avoir sorti plusieurs singles et albums sur différents petits labels, il décide finalement de se consacrer à sa carrière solo. Il enregistre son premier album, Blood Visions, pour In The Red, avant de signer sur Matador Records. Le label sort aujourd’hui cette compilation de tout les singles que Jay Reatard a enregistré pendant l’année.

Oui, parce qu’il faut savoir que le garçon est prolifique. En effet, la légende veut qu’en plus de s’occuper de son blog, et de sa page myspace il compose une chanson par jour. UNE CHANSON PAR JOUR. A la fin de la semaine, il en choisit une qui finira sur un single, sur lequel Jay Reatard joue tout les instruments. Mais ce buzz alors… Est-il justifié ? Certes, on se rend bien compte que contrairement à ce que sous-entend son nom, Jay Reatard est loin d’être un attardé. Ou alors un de ces autistes de génie. Mais Bon, voilà… Génie… Relativisons. On reste tout de même dans le domaine du punk-pop, hyper Lo-Fi, à trois accords en trois minutes. Genre qui n’empêche absolument pas de toucher au génie, nous sommes d’accord. Mais, soyons sérieux, beaucoup se sont montrés beaucoup plus doués avant lui. Simplement, il faut reconnaître que pour composer des mélodies aussi évidentes, il faut avoir un minimum de talent.

Et puis les référence du garçon sont loin d’être mauvaises. Dès les premières mesure de « See Saw », on pense au côté noisy-pop de Sonic Youth pour ces légères dissonances. Les guitares éléctro-acoustiques sursaturées évoquent évidemment le pré-grunge de Dinosaur Jr. Le côté bricolage foutraque de certaines chansons n’est pas sans rappeler les Pixies de Surfer Rosa, en particulier sur le morceaux « Dead On Arrival ». Osons une comparaison douteuse : Sur « Always Wanting More », on pense à un autre attardé capable de marteler des refrains aussi fédérateurs… Andrew W.K. Oui… Bon… Sauf qu’ici, pas de second degré. Mais plutôt une sincérité toute naïve, clairement affichée. On décèle quelques vrais moments de grâce. Comme sur « No Time », ou on est en présence du meilleur de ce que la pop-indé U.S est capable d’offrir. Le fantôme d’Elliott Smith n’est pas loin. Le reste du temps, Jay Reatard évoque beaucoup les buzzcocks ou leurs descendants direct, Supergrass. On a connu pires comparaisons.

Finalement, le vrai génie de Jay Reatard repose dans le fait que tout ça pourrait sonner très cheap. Avec son orgue Casio, ses accords aigrelets et ses rythmes basiques, il pourrait facilement passer pour un guignol tapant sur des instruments-jouets. Mais à l’instar d’un Daniel Johnston, il réussi à transcender ce qui, au départ, n’est qu’une musique de chambre. Au sens propre du terme. Il incarne ce vieux rêve qui dit : aujourd’hui ma chambre… Demain, le monde. Et quand on y réfléchie, c’est quand même pas rien.

  1. see saw
  2. screaming hand
  3. painted shut
  4. an ugly death
  5. always wanting more
  6. you mean nothing to me
  7. fluorescent grey
  8. trapped here
  9. hiding in my hole
  10. dead on arrival
  11. no time
  12. you were sleeping
  13. i’m watching you
Up Next

Groupes cités dans la chronique

Vous pourriez aussi apprécier

Commentaire

  1. Ju says:

    Bonjour et félicitations pour ce site !
    Jay Reatard est un génie, nous avons également chroniqué son dernier Lp:
    http://www.desoreillesdansbabylone.com/2008/11/jay-reatard-matador-singles-08-2008.html
    Bonne continuation et à bientôt,
    Ju

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *