Trap Them – Seizures in Barren Praise

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Style: sludge grindAnnee de sortie: 2008Label: Deathwish

Au début de l’année j’ai eu l’occasion de voir Trap Them en concert en ouverture de Victims, The Ocean et Rotten Sound. Jeune groupe auteur d’un album et d’un EP efficace alliant un rythme hardcore à des riffs metalliques. Les racines du guitariste (aussi membre de December Wolves, excellent groupe de black metal) se retrouvaient dans certains riffs mais, le groupe avait encore toutes les traces d’une entité qui demande encore à murir. Aujourd’hui, le fruit est tombé de l’arbre et a créé un gros cratère en atteignant la surface du sol.

Seizures in barren praise est l’album que j’attendais depuis la fin de Mistress (groupe de sludge grind comprenant le duo de Anaal Nathrakh). Une dose de violence et de rage sans concession alliant des riffs metal à la Dismember à une rythmique grind. Les blasts sont toutefois limités à de courtes explosions ce qui rend le rythme de ce disque encore plus imprévisible et dévastateur. Une véritable tornade à l’objectif direct et à l’impact massif composé de huit titres où l’inspiration et la violence ne s’essouffle jamais et trois autres plus lents mais tout aussi puissants.

La voix a aussi subi un changement de rigueur depuis le concert et le EP. Plus gras mais, toujours aussi déchiré et hurlé avec force et conviction, le chant est maintenant beaucoup plus proche de Dismember que de Converge. A se demander ce que ce groupe fait encore sur Deathwish tend l’influence hardcore est réduite au minimum. Seul le rythme rappelle parfois quelque instant ce genre mais, la couleur dominante est le metal suédois sans aucun ajout de mosh part ou de clichés à la mode. Trap Them saute directement sur l’artère de l’auditeur et l’assèche en un peu plus de vingt minutes de musique violente et épuisante.

La plupart des chansons ne dépassent pas les trois minutes. Tout est bien trop concis et explosif. Seul « Mission convincers » atteint un total de sept minutes grâce à des riffs massifs et une rythmique doom ornée de cris toujours aussi puissants mais aux paroles plus désespérées. Le dernier coup de poing d’un enchainement de techniques qui feront du public une masse de corps couverts de sueur, épuisés par un tel assaut. Si le groupe reproduit avec autant de force cet album sur scène alors leur prochain passage sera surement beaucoup plus mémorable pour l’auditoire qui n’avait que peu réagit lors de leur set sur les planches de la petite Locomotive.

Enfin, la marque de Deathwish se retrouve tout de même dans le livret et le packaging. Présenté dans un digipack permettant à une illustration verticale de s’étendre sur les trois panneaux cartonnés, le disque s’accompagne d’un livret de vingt pages. Imprimé sur un papier de bien meilleure qualité que le papier glacé que l’on trouve généralement, les illustrations mélangent les paroles à des reproductions en noir sur fond grisâtre de peintures catholiques. Etant donné le prix demandé pour un disque de ce label, l’objet vaut la dépense rien que pour son livret et sa présentation. Fort heureusement, vous aurez droit en plus à un disque d’excellente qualité que les fans de Dismember, Mistress ou Rotten Sound apprécieront ainsi que tous ceux pour qui la musique doit être énergique, massive et diablement enragée. Trap Them s’impose aujourd’hui comme une figure incontournable dans les rangs des rares groupes qui ont un jour mélangé le grind et le sludge.

  1. fucking viva
  2. targets
  3. angles anonymus in transit
  4. reincarnation of lost lones
  5. guignol serene
  6. flesh and below
  7. gutterbomb heaven on the grid
  8. invertopia / class warmth
  9. roam / absent civilians
  10. mission convincers

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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2 Commentaires

  1. fewz says:

    un album dévastateur qui écrase le crâne bien comme il faut sur le bitume. Ca fait du bien.

  2. Craipo says:

    Va définitivement falloir que je retente ma chance avec cet album.
    Autant Sleepwell Deconstructor était complètement doppé mais abrasif au possible, autant j’ai eu la désagréable impression de me faire chier la moitié du temps (l’autre étant tout à fait efficace) jusqu’ici avec cette dernière sortie…

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