Falls Of Rauros – Hail Wind and Hewn Oak

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Style: atmospheric black folkAnnee de sortie: 2008Label: Morbid Winter

Les Américains de Falls of Rauros tombent pile au bon moment entre mes escarcelles – et, partant, les vôtres. Bêtement sorti en juillet, leur 2ème album n’a heureusement pas trouvé le chemin de ma platine avant l’hiver. Je dis heureusement car le style pratiqué n’aurait pas vraiment convenu à la température et la luminosité ambiantes de l’été.
Rien de tel, donc, que de vivre une bonne dizaine de jours (plein le cul du froid !) au sein de paysages polaires pour être plus réceptif aux musiques pénétrant toute la beauté de notre maman Nature.
Oui je sais la Nature est belle aussi l’été mais ce sont plutôt des images de plages, de seins nus et de tongs qui nous viennent à l’esprit. Vous avouerez qu’un groupe qui se présenterait comme faisant du « black heathen and sably littoral metal » aurait du mal à obtenir son BTS communication dans le monde du chaubize sans une aide bienveillante du jury.

Une même information pourrait vous inciter à suivre ou ne pas suivre mon point de vue : je ne suis pas vraiment féru de black aux sonorités folk. Vous pouvez vous dire que, dans ce cas, mon avis est naze, que je peux me le coller dans le fondement et passer à autre chose.
Je m’adresserai alors aux plus perspicaces d’entre vous qui auront le raisonnement suivant : s’il n’aime pas d’habitude et que là il aime, c’est que c’est achment bien. Et je dis bravo, excellent raisonnement (quoique mal formulé).

Et pourquoi est-ce que là j’aime bien ? Parce que, premièrement, les éléments folk ne sont pas ceux qu’utilisent des groupes tels que Wintersun, Temnozor et autres mangeurs de choucroute. Les caractéristiques folk du black de Falls of Rauros sont plutôt celles que l’on retrouve chez les fins gastronomes que sont, par exemple, Agalloch, Empyrium, les trop peu connus Klabautamann voire Drudkh. Nul claviers pompeux (y’en a un chouilla mais c’est parcimonieusement dosé – « In waves of golden light »), nul biniou, nul chœur souhaitant retranscrire les voix des Grands Anciens (y’en a un chouilla mais c’est subtilement dosé). Du filet de black sur un lit de velouté atmosphérique accompagné de son aumônière folkisante, en somme. Accompagné d’un Gewurztraminer vendanges tardives histoire de rééquilibrer la rugosité de la production.

Car l’ambition du groupe n’est malheureusement pas très bien servie. La pauvreté de la vaisselle n’offre pas l’ écrin superbe que les compositions méritent.
Mais qu’à cela ne tienne, ne boudons pas notre plaisir et ne nous arrêtons pas à ces détails qui occupent probablement un chapitre de l’ouvrage de la baronne de Rotschild. Et puis il faut dire que Hail wind and hewn oak ne lésine pas sur la fraîcheur des produits pour faire oublier la décoration surannée. Chaque partie de chacun des 8 morceaux est peaufinée au millimètre, la batterie fait l’objet d’une attention particulière et n’est pas juste là pour marquer le tempo (« In waves of golden light »), tempo qui n’hésite d’ailleurs pas à flirter parfois avec le blast beat (y’en a un chouilla mais c’est délicatement dosé).
Les leads, les claviers ainsi que les délicieux passages acoustiques aiguisent les sens et apportent leur lot d’émotion (« To witness existence »).
Les moments forts sont légion mais je ne résiste pas à qualifier « The fire we fathered » de pur joyau. Probablement le titre le plus poignant de par la dimension « tragique » de son final même si ça se bouscule au portillon pour lui ravir la place.

Une « mise en garde » toutefois, le chant est purement black, autant le savoir ; mais, n’étant pas omniprésent – loin s’en faut, il peut ne pas rebuter ceux qui ont tendance à penser que ce genre de musique est gâché dès lors qu’il est agrémenté de vocaux de corbeaux mal huilés.

Un incontournable de 2008 que vous ne pouvez pas vous permettre de contourner.

  1. the sun tonight has set
  2. the fire we fathered
  3. hail wind and hewn oak
  4. fury in our blood, thunder in our hearts
  5. of stone and the stars in the sky
  6. in waves of golden light
  7. to witness existence
  8. and never shall there be

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

darkantisthene a écrit 276 articles sur Eklektik.

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Commentaire

  1. Silenius says:

    En effet c’est une petite perle d’évasion cet album.Une force émotionnelle belle et forte balaye nos oreilles pendant la durée de ce voyage magnifique.
    A ne pas louper.

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