John Lamacchia (Candiria/Spylacopa)

Pas de commentaires      1 080
Interview de John Lamacchia, guitariste du groupe de metal/fusion (touches de jazz et hip hop) Candiria et membre du projet Spylacopa avec Greg Puciato de The Dillinger Escape Plan, Julie Christmas de Made Out of Babies et Jeff Caxide d’Isis). Spylacopa ont sorti un EP self-titled en 2008

Pourrais tu nous résumer rapidement ce qui s’est passé dans le groupe et avec le label entre l’enregistrement de Kiss the lie et aujourd’hui ?

John Lamacchia : Je ne pense pas que je puisse résumer tous les événements qu’a traversés le groupe avec le label et ce qui s’est passé entre nous jusqu’à aujourd’hui. Il y a tellement de choses qui sont arrivés et ont affectés la sortie de l’album.
Un des facteurs les plus importants fut le départ de certains membres. La décision de Ken (Shalck, batterie) d’en finir avec Candiria et de déménager pour la côte ouest pour tout recommencer en laissant le groupe sans un de ses membres clé. En ce qui concerne le label, ils ne voulaient pas sortir le disque après son départ même si ils y sont obligés contractuellement. Moi et Carley (Coma, chant) nous nous sommes battus le plus que nous pouvions pour que l’album sorte après que le disque soit enregistré mais le label ne voulait rien entendre. Nous ne sommes pas encore totalement sûr des raisons pour lesquels le label a décidé de nous autoriser à le sortir au bout de deux ans. Nous en somme contents ceci dit.

Souvent les musiciens ont du mal à parler de leur nouvel album car ils viennent de finir de l’enregistrer mais, puisque l’enregistrement de Kiss the lie date d’assez longtemps maintenant, comment le décrirais tu par rapport aux anciens albums de Candiria ?

Kiss the lie est un album très intéressant. Il a été écrit à une période très étrange dans nos vies. Dans un sens, il n’a rien à voir avec nos albums précédents mais c’est tout de même un album de Candiria du début à la fin. Il est mélodique mais beaucoup plus sombre que What doesn’t kill you. J’en suis très fier. Je pense qu’on y entend le meilleur travail de Carley Coma, autant vocalement que dans les paroles. C’est tellement génial de ravailler avec lui car il entretient une optique d’écrivain tout en cherchant la perfection dans l’écriture des chansons. Il est aussi très ouvert aux nouvelles idées et je pense que sur cet album en particulier il a accompli des choses qu’il n’avait encore jamais faites. Je venais de sortir d’une période difficile avec une femme ce qui a amené à une rupture très douloureuse. Carley a puisé dans mon expérience personnelle et l’a appliqué à sa propre expérience pour créer la majeur partie du thème des paroles et du concept de Kiss the lie. C’était une très bonne manière pour moi de me sortir des aléas des émotions que je subissais à l’époque. Dans un sens, je pense que Carley savait qu’en me poussant a me plonger dans ce problème avec lui il allait obtenir le meilleur de moi même… je suis donc heureux qu’il l’ait fait. Cela lui a donné à lui et au reste du groupe une plateforme sur laquelle s’appuyer pour créer les paroles autour des idées de chansons que j’avais. Ca ne veux pas pour autant dire que j’ai écris toute la musique sur ce disque. Tout le monde y a participé énormément. Toutefois, la majeure partie de l’inspiration des chansons pour ce disque est venue de ces expériences et du temps que j’ai passé en dehors du groupe.

Aviez vous un but précis en enregistrant Kiss the lie ?

D’un point de vue personnel, oui. Je voulais créer un disque qui exprimait ce que je vivais à l’époque. En tant que groupe, je pense que nous essayions juste de faire le meilleur album de notre carrière jusqu’à présent.

Pour en revenir aux origines de Candiria, quelles étaient tes influences quand tu les as rejoint ?

Mes influences étaient très variés à l’époque. J’écoutais beaucoup de musique progressive. King Crimson, Yes, Floyd. Puis il y avait l’acid funk jazz comme les albums de Miles Davis de la fin des années 60 et du début des années 70, Bitches brew, On the corner, The Mahavishnu Orchestra, Wayne Shorter, Weather Report et d’autres grands artistes de cette période. Quand j’ai rejoint Candiria vers la fin 96, je m’adaptais juste à un groupe aussi divers et énergique que Candiria.

De quels groupes faisais tu parti avant de rejoindre Candiria ?

Je jouais dans quelque groupe avant Candiria mais j’étais dans Dead Air, avec Michael MacIvor (bassiste de Candiria), quand j’ai rencontré le reste des membres de Candiria et suis devenu ami avec eux.

Penses tu que de venir de Brooklyn ait eu une influence importante sur votre musique ?

Tout a fait. New York est une ville d’où l’ont peut tirer beaucoup d’inspiration musicale. Il y a tellement de cultures différentes qu’il est difficile de ne pas être influencé par certaines. Je pense vraiment que cela a eu un grand impact sur le son de Candiria et ses membres en tant que musiciens.

La plupart des chansons de Candiria traversent de nombreux styles de musiques et de nombreux instruments, surtout sur vos premiers albums. Pourrais tu décrire le processus d’écriture qui vous a fait décidé a chaque fois quels instruments spécifiques utiliser (de la cornemuse, par exemple) ou de passer d’une partie jazz à une partie metal puis à une partie plus rap.

C’était un processus très organique. Je pense que nous étions tellement jeunes quand nous créions ces albums que nous voulions juste voir ce qui se passerait si nous mettions de la cornemuse à la fin d’une chanson ou si nous faisions tomber un micro d’une fenêtre au milieu de la quatrième avenue dans Brooklyn et enregistrions 15 minutes des sons de la ville pour l’insérer dans un session de jam ambiant. Ou si nous utilisions un Rhodes (une marque de piano) pour jouer un riff de guitare écrit à l’origine pour être une mosh part. C’était juste de l’expérimentation. Tout cela était une sorte d’apprentissage pour nous j’imagine.

Chaque album de Candiria a une chanson rap avec beaucoup de différents rappeurs. Je me suis toujours demandé si la chanson "Words from the lexycon" (sur « 300% density ») était un freestyle ou si il y avait des paroles avant l’enregistrement. Aussi, y’a t’il une chanson rap sur Kiss the lie et, si oui, qui sont les rappeurs ?

Pour être honnête, je ne suis pas certain si il y avait ou pas des textes écrit pour "Words from the lexicon". Je n’ai pas écrit de musique pour cette chanson. J’ai juste trouvé le titre. Il n’y a pas de chanson rap sur Kiss the lie.

Auparavant chaque couverture d’album de Candiria a était réalisée par Coma graphic. Pourquoi avoir fait appel à Seldon Hunt pour cet album ? De plus, avez vous pris part dans le processus de création ou avez vous laissé Seldon Hunt vous suggérer des designs ?

Seldon Hunt est devenu un bon ami au cours des dernières années et il est très talentueux. De plus, comme Coma Graphics n’est plus en activité … c’était logique de lui proposer.


Hororo : What doesn’t kill you était un album plus mélodique pour Candiria. Qu’est ce qui a motivé cette tournure et quel a été la réaction de vos fans ?

Carley voulait aller plus loin avec sa voix. Il était fatigué de ne faire que crier. Il s’est ressenti capable de délivrer un message plus fort avec de la mélodie et j’étais d’accord. Il y a toujours des gens pour penser le contraire. On ne peut pas plaire à tout le monde. Il y a des personnes qui seraient heureux si nous réécrivions Surrealistic madness encore et encore mais nous en sommes incapable. Nous sommes des personnes beaucoup trop créatives.
Quand nous avons commencer a écrire pour What doesn’t kill you nous avions l’équivalent d’un album de chansons dans la veine de Process of self development et de 300% density mais aucune ne nous plaisait. Nous avions l’impression de devenir une parodie de nous même. Nous savions qu’il était temps de partir dans une nouvelle direction. Le problème était, quelle direction et à quelle vitesse ? C’est cela qui m’a amené à quitter le groupe. Ca et les problèmes personnels que j’avais a ce moment là.

Que penses tu de What doesn’t kill you aujourd’hui ?

Je pense que What doesn’t kill you a été très bien enregistré. Je pense qu’il y a de très bons moments. Je sais que le reste du groupe croit beaucoup dans ces chansons. D’un point de vue personnel, je pense que certaines s’éloignent trop d’où nous étions partis avec The Coma Imprint (la réédition remixée de leur premier disque).

Quel et le futur de Candiria aujourd’hui ? Penses tu que vous pourrez partir en tournée pour cet album et revenir en Europe ou est ce que le groupe est fini ou ne va continuer à ne jouer qu’en studio ?

Je ne suis sur de rien. Maintenant nous essayons juste de rattraper le temps perdu. Nous n’avons pas crée de disque depuis longtemps. Les seuls membres officiels de Candiria actuellement sont moi et Carley Coma pour continuer à faire des interviews et tout ce qui sera nécessaire pour garder le nez hors de l’eau. J’essaye de motiver les autres et je pense qu’ils sont un peu plus enclins à contribuer aujourd’hui. Nous avons aussi parlé de jouer quelques concerts prochainement donc peut être qu’au printemps … nous verrons.

Que fais tu actuellement ?

Et bien, nous sommes tous devenus millionnaires maintenant et nous vivons donc une vie dans le luxe en baisant des salopes et en conduisant de pures voitures de sport en buvant des bouteilles de pétillant. C’est ce que pense les gens en tout cas … Donc afin de mettre les pendules à l’heure, personne dans le groupe qui a vécu l’accident n’est riche. J’ai un travail, je bosse au bar le Lucky 13 dans Brooklyn. Venez me voir si vous voulez. Je vis dans un appartement avec trois chambres à Brooklyn avec deux colocataires car la vie à New York est beaucoup trop chère. Les gens pensent que si ils le lisent alors c’est la vérité.

Quels sont les personnes qui participent à l’album de remixe de Candiria et sais tu quand il sortira ?

L’album de remixes que nous allons sortir va être génial. Dälek, Dub Trio, Kayo Dot, Ben Weinman (guitariste de The Dillinger Escape Plan), Rocky George, Spylacopa et Navicon Torture Technologies sont certains des personnes impliquées dans la transformation ou le remixage des chansons. Je suis très excité par ce projet. Je ne sais par contre pas exactement quand il sortira. J’étais un peu pris au dépourvu quand j’ai appris par téléphone que Kiss the lie allait enfin sortir donc la sortie de l’album de remixes a été repoussé. J’ai commencé mon propre label. Rising Pulse Records. Je vais sortir dessus le vynil de Kiss the lie, la série de remixes appelé Toying with the insanities ainsi que le premier EP de Spylacopa pour le moment. J’aime sortir des disques, c’est amusant même si c’est aussi difficile.

Le nouvel album va sortir en vynil et en CD. Pensez vous sortir les albums précédents de Candiria en vynil aussi ?

Kiss the lie ne sortira qu’en vynil en fait, je n’ai la permission que de presser des vyniles.

Qu’est ce qui a motivé le passage d’un projet ambiant à un groupe plus rock pour Spylacopa ?

En fait, nous n’avons pas vraiment fait de changement d’un genre à un autre. Nous avons juste senti le besoin d’écrire des chansons plus lourdes et de s’éloigner de l’ambiant un peu. Greg Puciato m’a envoyé une demo d’une chanson et cela nous a donné envie d’écrire dans cette direction. Nous n’avons pas abandonné l’ambiant ou l’expérimentation.

Etant donné que toutes les personnes qui ont participé à Spylacopa ont chacune un emploi du temps chargé, comment as tu travaillé avec elles pour la composition des chansons ?

Nous avons beaucoup partagé des fichiers en nous les échangeant par email les uns les autres et quand chaque membre avait du temps il se déplaçait pour venir travailler sur les chansons.

Est ce que Spylacopa est un groupe ou un projet centré sur toi et Greg Puciato ?

C’est plus un projet studio qu’un groupe à ce jour mais cela peut évoluer. Moi et Greg avons beaucoup écris ensemble pour le premier EP et continuerons sûrement ainsi.
Mais, Jeff et Julie sont des gens très créatifs aussi nous laissons les choses ouvertes pour le futur.

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

hororo a écrit 395 articles sur Eklektik.

Up Next

Du meme groupe

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *