Steven Wilson – Insurgentes

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Style: pop progressiveAnnee de sortie: 2009Label: Kscope

Mars 2009, deuxième sortie pour le premier album solo de Steven Wilson. Deuxième car cet album a vu le jour une première fois fin 2008 dans une édition luxueuse, ultra-limitée, un poil onéreuse et bien entendu déjà épuisée (sauf sur Ebay…). Je pense qu’on peut affirmer aujourd’hui que le prolifique Steven Wilson fait bel et bien l’objet d’un culte chez les amateurs de prog actuel. Je pense aussi qu’il n’est pas nécessaire de ressasser encore une fois le CV du musicien anglais et si toutefois ce nom vous est étranger je vous invite à cliquer sur ce lien.

Si vous avez raté la première sortie ou simplement considéré qu’il est folie par ces temps de crises de dépenser plus de 15 euros pour un CD, l’heure est aujourd’hui venue de vous rattraper avec la version standard d’Insurgentes.

Mais à quoi bon sortir un album solo, lorsque l’on a déjà eu tout le loisir de s’exprimer au sein de quatre groupes bien différents, de l’expérimental Bass Communion au mainstream Blackfield ? Ici, point de concessions, zéro compromis, pas de consensus entre musiciens pour aboutir à un résultat satisfaisant tout le monde. Insurgentes est la vision d’un seul homme, libre de faire sonner son disque comme bon lui semble sans craindre le refus de ses collaborateurs. Bien sûr Steven Wilson ne s’est pas privé de s’adjoindre les services de musiciens ; Citons en vrac Gavin Harrison (batteur chez Porcupine Tree), Tony Levin (bassiste chez King Crimson ou pour Peter Gabriel) ou encore Jordan Rudes, ici contraint d’abandonner les sonorités électroniques dont il (ab)use chez Dream Theater

Débarrassé de toute contrainte, Steven Wilson se livre entièrement et ce Insurgentes est un peu son carnet de voyage musical car écrit et enregistré en divers lieux du globe. Un voyage accompagné du photographe Lasse Hoile, son collaborateur de longue date et dont les photos sont un peu le pendant pictural de la musique de Steven Wilson. Ses magnifiques clichés œuvrent pour beaucoup dans l’intérêt de la version ultra limitée de l’album mais une partie sont heureusement présents dans le livret de l’édition standard.

L’état des lieux étant fait, nous allons pouvoir entrer dans le vif du sujet, à savoir comment sonne cet Insurgentes. Les premières notes d’“Harmony Korine“ (le titre d’ouverture), trompeuses, vous ramèneront d’emblée à l’univers de Porcupine Tree mais ce serait faire fausse route de croire que ce titre annonce l’ambiance générale de l’album. Si la gaieté n’a jamais été de mise dans les différents projets de Steven Wilson, ici on navigue principalement entre tristesse et désespoir, au mieux de la mélancolie. Les musiques les plus belles étant généralement les plus tristes autant dire que cet album délivre son lot d’émotions. Comment ne pas lâcher une larme sur le fantastique “Veneno Para Las Hadas”, très contemplatif, limite cinématographique qui évoquera à chacun des images d’un voyage lointain et solitaire. Comment ne pas être touché par le très aérien “Significant other” et ses chœurs célestes.

Mais dans l’univers de Steven Wilson, le calme annonce toujours la tempête, et les 55 minutes que composent Insurgentes ne se passeront pas en toute sérénité. L’oppressant “Salvaging” et sa rythmique entêtante au possible, les soli distordus de “No twilight…” ou encore le magma sonore final de “Get all that you deserve“ vous dissuaderont de faire d’Insurgentes votre berceuse pour la sieste. En revanche il sera parfait pour vos nuits d’insomnies ; Ce genre de musique prenant toute sa dimension une fois le soleil couché.
Insurgentes est donc une œuvre riche, où fourmillent mille détails. Un album fouillé, de ceux qui ne s’apprivoisent pas si facilement, mais qui n’en est pas pour autant inabordable. Une œuvre sincère, hors des modes et qui cache une réelle profondeur. Sans conteste une des plus grandes réussites de Steven Wilson à ce jour.

En grand spécialiste du mix surround 5.1 (il se charge actuellement de mixer ainsi les premiers King Crimson, sur la demande de Robert Fripp himself), Steven Wilson ne pouvait pas passer à côté pour son album à lui. L’album est donc accompagné d’un DVD avec Insurgentes en haute résolution et un mix surround. En plus de ça nous avons droit à un extrait de 18 min du documentaire à venir sur la conception de l’album, avec les déjà fameuses séquences de destruction d’Ipod. Avec Lasse Hoile à la réalisation, le résultat s’annonce déjà réussi.

Ps : Si vous souhaitez d’ores et déjà vous imprégner de l’ambiance d’Insurgentes, un site lui est entièrement dédié.

  1. harmony korine
  2. abandoner
  3. salvaging
  4. veneno para las hadas
  5. no twilight within the courts of the sun
  6. significant other
  7. only child
  8. twliight coda
  9. get all you deserve
  10. insurgentes
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5 Commentaires

  1. 1ternot2baz says:

    Steven WILSON et Porcupine Tree m’ont toujours laissé de marbre. Je n’ai jamais su déceler dans leur musique ce qui fascinait tant les amateurs de prog à l’opposé de groupes comme Oceansize qui me laisse sur le cul à chaque écoute ! Seul Lightbulb Sun avait su me coller quelques frissons au détour de quelques envolées mélodiques sacrémént bien senties. Mais je vais quand même jeter une oreille curieuses sur ces élucubrations en espérant découvrir une facette moins consensuelle et un peu plus débridée du bonhomme.

  2. jfkool says:

    FABULEUX !

  3. jfkool says:

    Une bombe ! J’ai même plus besoin d’écouter les Porcupine Tree avec ce chef d’oeuvre.

  4. Du23 says:

    J’irais pas le qualifier de chef-d’œuvre mais cet album a bon goût, notamment le bonbon doux-amer-épicé qu’est « no twilight within the courts of the sun ». Ce riff, mes amis, ce riff….

  5. vitamineZ says:

    Juste énorme cet album. Chef-d’œuvre depuis longtemps for me !

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