From Monument to Masses

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Nous avons rencontré le groupe de post-rock made in San Fransisco From Monument to Masses avant son concert au Glaz’art à Paris le 23 octobre dernier. Le groupe, détendu et de bonne humeur, s’est étendu avec passion sur des sujets aussi divers que leur nouvel album, l’art du remix ou l’élection américaine.
Une fois le groupe présent dans la salle prévue pour l’interview, le batteur, Francis, s’assoit au piano et improvise une petite mélodie, rires généralisés, cette interview commence bien.

Alors comment allez vous ? Comment se passe cette tournée ?

Francis (batterie) : Il n’y a eu que deux concerts sur cette tournée mais les deux se sont très bien passés, nous avons fait de bonnes ventes,rencontré pas mal de gens.
Sergio (Basse) : On a joué beaucoup de nouvelles chansons qui rendent bien en concert.

Depuis combien de temps n’aviez-vous pas tourné ?

Sergio: En Europe cela fait 4 ans mais on a joué autre part depuis.
Matthew (guitare) : On est allé au Japon deux fois, mais c’était très court. Une tournée au Japon c’est toujours très court, pas plus d’une semaine. On a fait deux tournées automnale des Etats-unis et plusieurs tournées sur la côte ouest, surtout en Californie. Mais maintenant, depuis que Francis habite New York et nous San Fransisco, on fait des concerts seulement quand on part en tournée.

Comment composez-vous quand deux sont à San Fransisco et un à New York ?

Francis : Internet. C’est un bon moyen pour un groupe de rock et cela facilite les choses. Ils enregistrent quelque chose, me l’envoient et directement je peux prendre ces pistes, aller dans mon studio et enregistrer mes parties. Par rapport au temps où on s’enfermait dans une grande pièce à réfléchir à ce que nous allions faire, c’est peut-être mieux et ça enlève une certaine pression. Donc, pour cet album, bien qu’il y ait quelques chansons enregistrées depuis deux ans, la majeure partie l’a été il y a très peu de temps et ce très rapidement.

Si c’est très rapide d’écrire des chansons, qu’avez vous fait pendant tant d’années?

(Rires..)
Matthew: Cela a pris longtemps, de décider ce que nous voulions faire en tant que groupe, nous ne nous sommes jamais séparés, mais nous avancions très lentement, nous avions de nouvelles choses, mais nous ne savions pas où aller avec celles-ci. Il nous a donc fallut du temps pour se dire « ok , travaillons dur sur ce nouvel album et faisons de notre mieux». Nous avons chacun des jobs différents et il faut donc du temps pour penser comme un groupe et travailler comme un groupe.

Vous faites quoi comme boulot ?

Matthew: Je suis charpentier, je construis des maisons.
Francis : Je fais de la vidéo.
Sergio: Je suis professeur d’école.

Parlons maintenant de votre nouvel album, est-il entièrement fini ?

Sergio: Oui, l’enregistrement est terminé depuis mai. Il nous a fallu du temps pour régler plusieurs choses et discuter avec notre label pour savoir quand vraiment le sortir. Aujourd’hui nous allons vendre le single pour que les gens aient une idée de l’album. L’album sera disponible dès le mois de janvier aux Etats-Unis et à peu près en même temps en Europe. Nous sommes vraiment prêts à y aller.

Francis : On voulait le sortir plus tôt, mais notre label voulait attendre la fin de la période des fêtes car ce n’est pas le meilleur moment pour lancer un nouvel album.
S’il a été si dur de trouver une nouvelle direction pour le groupe, comment décririez-vous cet album en deux mots ?

Matthew : Dense, lourd, pas comme du heavy-metal mais profond, éclectique aussi.
On a essayé de trouver de nouvelles directions, on ne voulait pas refaire la même chose que précédemment. Sur cette nouvelle galette il y a des choses qui sonnent très From Monument to Masses mais en même temps on a essayé d’apporter de nouvelles choses comme de nouveaux instruments, des parties dansantes, si on aimait quelque chose on le faisait.

De nouveaux instruments ?

Francis :Surtout des claviers, et nous avons enregistré des cordes également, des voix, mais pas plus de voix qu’avant, aucun cris par contre. Et vous savez, le fait de collaborer sur un album de remix comme on l’a fait avec des artistes qui viennent de différents horizons nous a appris des choses qui transparaissent dans ce nouvel album. De plus, cet album nous a permis de toucher d’autres personnes, grâce entre autre au remix de Subtitle.
Sergio: Cela a également permis de montrer que faire un remix ce n’est pas uniquement faire une version dansante de ce morceau, c’est surtout un moyen pour un artiste de montrer sa vision des arguments musicaux d’un autre groupe.
Matthew : D’ailleurs, sur le MCD vendu ce soir, il y a le nouveau single « Beyond God and Elvis », une b-side qui n’apparaîtra pas sur l’album, et aussi deux remix réalisés par nous-même de ce single, l’un est plutôt un remix electro traditionnel…
Francis :et l’autre est plutôt une reprise, en rajoutant des cordes, en réinventant la chanson pour en faire une version plus sombre.
Matthew : Et ce qui est cool avec cette chanson, c’est que c’est la première chanson composée quand il est arrivé à New York, c’était avant de partir au Japon et une fois là bas nous étions très excité car lorsque nous l’avons joué tous les trois ensemble pour la première fois juste avant le concert, nous nous sommes dit, « Wow ça sonne super bien ». Cette chanson a donc donné une direction pour la suite de l’album et c’est un peu la pièce centrale, je pense, de ce nouveau disque.

Petit changement de sujet, qui sera, selon vous, votre futur président ?

Francis : Vous savez !? dites le nous ! (rires..)
Matthew :J’espère que cela sera Obama et je croise les doigts. Je ne dirais pas que FMTM supporte Obama, mais nous ne supportons pas McCain non plus. La politique n’est pour nous pas aussi facile que choisir entre un démocrate et un républicain, les deux choix sont difficiles à tolérer. Mais je dirais qu’Obama semble gagner l’élection et je pense pour plusieurs raisons que c’est une bonne chose. Je suis nerveux car on ne sait jamais comment les votes vont être comptés et comment les collèges d’électeurs fonctionnent, ce n’est pas un système parfait et il peut être manipulé. Je pense donc que nous devons rester sur nos garde et surveiller tout cela pour que l’élection soit la plus démocratique possible.

Qui serait le président de vos rêves ?

Sergio : Le peuple, et plus précisément la majeure partie du peuple travaillant aux Etats Unis, c’est-à-dire la classe ouvrière, les immigrants et leurs descendants, ceux qui ont grandit avec les problèmes de racisme. C’est dur d’avoir une vraie démocratie, et c’est pourquoi je choisirais les masses.
C’est un moment important que nous vivons en ce moment car beaucoup de gens regardent l’élection, surtout les jeunes de couleurs qui ne s’intéressaient pas d’habitude à la politique. C’est important car il y a maintenant la possibilité d’avoir un président noir alors que depuis Georges Washington nous avons eu que des blancs riches et bien battis, et c’est un problème quand ils ont le pouvoir. Je ne sais pas si Obama est différent mais c’est déjà une première étape qu’il soit président. De plus, il a l’expérience du travail de terrain et j’espère que cette expérience donnera envie à tout le monde de se bouger pour faire évoluer les choses.
Francis : J’ai juste peur que les gens s’engagent pour les élections mais ne fassent plus rien après.

Pensez-vous qu’un artiste doit transmettre son opinion politique ?

Sergio :Je pense que chaque artiste à une certaine responsabilité, et même quand il dit, je ne veux pas parler de politique, c’est déjà un engagement. Les artistes ne sont pas sur une autre planète et ils vivent les même chose, le monde se reflètent donc dans leur art. Après, je vais pas aller dire à un artiste « il faut que tu donnes ton opinion », et la plupart des artistes que j’aime ne sont pas politisés, mais chacun peut trouver un sens et des opinions dans leurs œuvres.
Matthew : C’est populaire pour un artiste reconnu de donner son opinion politique par rapport aux choses et de l’afficher au grand jour, cette opinion est alors parfois plus une posture. Mais je pense que le plus important pour un artiste s’il veut porter un message est qu’il s’investisse dans sa communauté. De plus, un artiste a la responsabilité de savoir de quoi il parle quand il s’exprime par rapport à un sujet politique car des gens l’écoutent et font attention à ce qu’il raconte.
Je pense que, contrairement à la plupart des groupes de post et indie rock actuels, nous ne sommes pas un groupe de blancs typiques et rien que ce fait nous transforme en groupe politisé.

Est-ce que, par vos samples, vous voulez faire passer un message politique ?

Sergio : Il n’y a pas vraiment de message politique, il y a des messages mais devons-nous demander à tout le monde de les écouter? J’aime bien les chansons qui permettent différents niveaux d’écoute, on est donc heureux de ça.
Francis : Je pense qu’il y a des gens qui écoutent notre musique sans faire attention au message politique qui l’accompagne, et ça nous va. Parfois on entend des choses que l’on va trouver très belles et qui vont te rendre heureux, et peu importe si il y a un message.

Pour finir, pouvez-vous nous parler d’un groupe que l’on ne connaît pas, que vous connaissez et qu’on doit absolument connaître ?

Matthew :Hum… Je pense à ce groupe de San Fransisco, Silian Rail, ils ne sont pas signés, c’est un duo de rock instrumental incroyable qui fait de la très belle musique. Il y a également ce groupe de Chicago, Del Rey, ils commencent à être connu aux Etats-unis mais pas encore en Europe, c’est le meilleur groupe de rock instrumental que j’ai jamais vu de ma vie.
Sergio : Il y a un groupe d’artiste que je trouve vraiment talentueux, les premiers s’appellent Blue Scholars, de Seattle, avec Mc Geologic et Dj Sabzi, c’est le plus talentueux et innovant groupe de hip hop existant. A San Fransisco, nous avons Kiwi ainsi que Nomi de PowerStruggle, je les apprécie car ce sont de bons Mc’s et qu’ils s’investissent dans leur communauté. Ils organisent des work-shops avec des enfants d’immigrants, ils parlent des problèmes rencontrés par ces jeunes, font des enregistrements ensemble…

Bon ben merci les gars, et bon concert

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