Iron Maiden – Flight 666

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Style: heavy metalAnnee de sortie: 2009Label: EMI

Pour Iron Maiden, sortir un live est devenu un exercice presque habituel. Entre Live after death, Rock in Rio, Death on the road, ou encore A real live one / a real dead one et Live at Donington 1992, les amateurs de la vierge de fer ont l’embarras du choix. Quel est donc l’intérêt de revenir sur ce énième live me direz-vous ?
Disons qu’il ne s’agit pas vraiment d’un live à proprement parler, car Flight 666 est en fait le film réalisé par Sam Dunn (qui nous avait déjà proposé Metal : A headbanger’s journey et Global metal) et par son compère Scot McFayden, et qui revient sur la première étape de la tournée mondiale « Somewhere back in time ». A l’occasion de la sortie de ce film en DVD (il n’a été projeté que dans 400 salles à travers le monde et est resté qu’un seul jour à l’affiche), le groupe profite donc de nous proposer une deuxième galette contenant dix-sept morceaux filmés entre le Japon, le Mexique, le Costa Rica, ou encore le Brésil. Mais la bande à Steve Harris ne s’arrête pas là, car en plus du double DVD, les fans les plus dévoués peuvent s’offrir le double CD qui n’est autre que la « BO » du film, enfin du deuxième DVD, qui contient les titres joués de A à Z et que l’on peut apercevoir durant le documentaire… Oui, c’est un peu compliqué, mais c’est aussi pour ça qu’il n’y a pas de note, puisque j’estime que la sortie de ce double CD/DVD s’adresse principalement aux fans de Maiden.

Pour débuter, concentrons-nous sur ce qui nous intéresse principalement, c’est-à-dire le fameux documentaire Flight 666. Durant un peu moins de deux heures, Sam Dunn et son acolyte reviennent sur les moments marquants de ces 45 jours durant lesquels le groupe aura parcouru pas loin de 80’000 kilomètres, et donné 23 concerts.
De la découverte de Ed Force One et son ambiance de course d’école, aux petites inquiétudes du premier concert à Mumbai (la scène avait été entièrement construite en bambou), en passant par les échanges de balle entre Adrian Smith et Pat Cash, le spectateur se voit proposer un accès quasi illimité aux coulisses de cette tournée.
Agrémenté de nombreuses mini interviews du groupe et de son équipe, le documentaire permet aussi de se rendre compte – comme si c’était encore à prouver – de la notoriété du groupe par le biais de ses fans. D’ailleurs, parmi les extraits les plus marquants, on retrouve cette petite japonaise qui veut devenir la fille de Steve Harris, un jeune prêtre brésilien aux 162 tatouages à la gloire de Maiden (et qui se fait appeler « Father Iron Maiden »), ou encore un autre fan en pleurs après avoir réussi à attraper la baguette de Nicko ; autant de manifestations qui témoignent de l’engouement que dégage le groupe, et ce, même après presque 25 ans de carrière. L’apogée du fanatisme atteint d’ailleurs son paroxysme en Colombie et au Costa Rica, où le groupe était interdit de séjour pour des raisons politiques ou religieuses, et où certains fans ont été jusqu’à quitter leur job pour être certains d’assister à l’événement…
Si certains membres du groupe se tiennent un peu à l’écart de la caméra (je pense principalement à Steve, Jannick, et Dave), d’autres sont nettement plus démonstratifs, comme Nicko McBrain, qui ne rate aucune occasion de malmener la caméra et qui ne semble jamais à court de vannes ou de plaisanteries. Un poil plus sérieux, mais toujours aussi sympathique, Bruce Dickinson revient notamment sur l’idée de cette tournée, sur le fait de rejouer des morceaux que le groupe n’avait pas interprété depuis 23 ans, et aussi sur sa passion pour l’aviation, car pour ceux qui ne le savent pas encore, c’est lui le commandant à bord de Ed Force One.
Je ne vais pas rentrer davantage dans les détails afin de ne pas vous gâcher l’effet de surprise, mais ce documentaire est vraiment très bien construit et très instructif. On y découvre un groupe qui fait preuve d’un grand professionnalisme et qui ne se prend pas la tête en jouant les starlettes de bas étage. Ce qui compte, c’est de donner le maximum sur scène et de s’assurer que le public sortira avec le sourire jusqu’aux oreilles et des souvenirs plein la tête.

Place maintenant au live à proprement parler et aux seize morceaux proposés sur le deuxième DVD. Véritable bête de scène, la formation ne faillit par à sa réputation et le prouve aisément au travers de ces seize morceaux, tous filmés dans une ville différente. Bonne humeur et décibels sont donc au rendez-vous pour le plus grand plaisir d’une horde de fans, déjà conquis d’avance, et qui regroupe plusieurs générations, voire des familles entières.
Entre Bruce Dickinson, qui arpente la scène en long et en large, Jannick Gers, qui – tel un sorcier en transe – maltraite sa six cordes, et Nicko McBrain, qui trouve encore le moyen de faire le pitre derrière son immense batterie, nos cinquantenaires préférés prouvent qu’ils ont encore des réserves sous le capot. Le groupe est là pour se faire plaisir, et c’est vraiment ce qui ressort de ces différentes prestations. D’ailleurs, lorsqu’un fan chilien fait irruption sur scène aux côtés de Jannick, tout se passe de façon très bon enfant, même si le service de sécurité ne met pas longtemps à intervenir…
Mais un show de Maiden, c’est aussi une véritable machine de guerre rôdée au millimètre; de l’arrivée d’un Eddie géant version Somewhere in time aux nombreux changements de costume de Bruce, en passant par une pléiade d’effets pyrotechniques, rien n’est laissé au hasard.
Si la setlist fait clairement penser à un Live after death 2.0, elle n’en n’est pas moins efficace. Le groupe favorise clairement l’interaction avec son public, et à entendre ce dernier reprendre presque chaque refrain en chœur et à tue-tête, on se doute bien qu’il est aux anges…

Si sur DVD le résultat vaut son pesant de cacahuètes, il en est tout autre chose pour la version CD. On retrouve bien entendu les titres présents sur le deuxième DVD, mais on se demande qui a eu cette idée de génie de nous coller une coupure entre chaque titre ! L’idée de rassembler des morceaux issus de différentes prestations avait déjà été utilisée sur A real live one / a real dead one, et le résultat s’avérait tout à fait convaincant, alors pourquoi ce massacre ? Je ne sais pas, mais ce petit détail a vraiment le don de plomber l’écoute et donne à ce pseudo-live un vilain goût amer.

Si j’estime que la sortie CD est des plus dispensables, il en est tout autrement pour le double DVD, qui se doit de figurer dans toute dvdthèque de fan qui se respecte. Alors, si vous n’en pouvez plus d’attendre le successeur de l’excellent A matter of life and death (dont l’enregistrement devrait débuter cet automne), n’hésitez pas une seconde de plus pour vous en mettre plein les mirettes et les esgourdes avec ce Flight 666, car vous ne risquez certainement pas d’être déçus du voyage…

  1. cd1
  2. churchill’s speech
  3. aces high
  4. 2 minutes to midnight
  5. revelations
  6. the trooper
  7. wasted years
  8. the number of the beast
  9. can i play with madness
  10. rime of the ancient mariner
  11. cd2
  12. powerslave
  13. heaven can wait
  14. run to the hills
  15. fear of the dark
  16. iron maiden
  17. moonchild
  18. the clairvoyant
  19. hallowed by thy name
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2 Commentaires

  1. richard says:

    acheté hier en version blu ray, et matté le doc hier soir. Vraiment sympa. Et la version blu ray donne un sacré piqué sur les plans de foule, qui les rendent assez impressionant.
    Sur le contenu meme, la set list est assez imparable, le son est plus que cool, le doc est assez marrant et plaisant a suivre.
    Vraiment cool, mais comme le dit Wakos, surement reservé aux fans (de la 1ere heure surtout, vu la set list)

  2. Joss says:

    Très bonne chronique cher camarade. J’ai fais l’impasse sur la version CD mais j’ai finalement craqué pour ce double DVD. Et bien m’en a pris car il est véritablement excellent. Le reportage est vraiment bien fichu, et c’est toujours un bonheur de suivre les ITWs de Bruce et Nico. Le live est excellent aussi avec toutes ces petites séquences backstages subtilement intégrées. Un DVD indispensable pour tous les fans.

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