Narrows – New Distances

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Style: post beaucoup de choseAnnee de sortie: 2009Label: Deathwish

C’était en 2002, Botch se séparait pour former divers groupes n’ayant plus grand-chose à voir avec le hardcore chaotique qu’ils avaient aidé à créer. Entre temps, Norma Jean, The Chariot, Breather Resist et tant d’autre continuaient la lutte sans franchement changer la sauce. Le hardcore chaotique continue donc d’être un genre vivant mais dont tout le monde semble s’être éloigné aujourd’hui. Qui peut donc se targuer de ressembler à Botch à l’heure actuelle ? Narrows ? Pas vraiment.

Pourtant, quand le premier riff s’enclenche et que l’on entend les cordes vocales si reconnaissables de Dave Verellen se déployer on pourrait se croire de nouveau au pays des romains. Le riff a la bougeotte mi hardcore, mi rock and roll, et l’on se prend a espérer d’un Botch v2.0. On en est pas loin. Les musiciens aujourd’hui associés au projet, des ex membres de nombreux groupes plus ou moins connus (These Arms are Snakes, Unbroken, Some Girls pour les formations les plus connus, Tropics, Bullet Union, Quarantine, Makeout Boys pour les moins) ont tous vieillis avec leur musique et n’ont donc plus les mêmes envies. Le Botch d’aujourd’hui que l’on appelle Narrows est donc matiné de post rock -j’entends les dents qui grincent- mais aussi de tout ce qui a fait la force de Botch avec toujours des tendances expérimentales que l’on pouvait voir en plein action sur le DVD live (voir la conclusion de « Transitions from persona to object » où le guitariste, pris dans une transe, appuie, les yeux perdus dans le vide, sur sa pédale d’effet).

New distances est l’album que Botch aurait pu écrire s’ils avaient continué à exister jusqu’à aujourd’hui. La progression y est logique et non forcé. On m’argumentera en retour que seul le chanteur vient de Botch et qu’il ne s’agit donc pas vraiment d’une reformation sous un autre nom mais qu’à cela ne tienne, une écoute m’a suffit pour me fixer cette idée en tête et je n’en démords pas. Dès le premier riff de « Chambered », la machine décolle et ne redescends pas. L’ascension progresse même jusqu’à la fin sur « Gypsy kids », brulot post rock servis par la voix rocailleuse d’un chanteur qui ne connait pas la voix claire et s’égosille à merveille sur une chanson sombre, illustrée par un clip que je déconseille aux âmes sensibles tant il a de quoi faire tourner de l’oeil. Superbe.

Narrows ne creuse donc pas le sillon postcore sur ce premier véritable disque mais se forme une nouvelle identité en puisant dans le passé de tous ses membres. Botch + These Arms Are Snakes + Unbroken + les autres petits groupes susnommés = Narrows ? Peut être bien, je n’ai pas franchement écouté tout les disques de ces autres groupes donc j’imagine que d’autres rédigeraient une bien meilleure chronique que la mienne en soulignant tout les fils conducteurs dont j’ignore l’existence. Tout ce que je peux dire c’est que tout dans cet album me satisfait, de la production à la voix en passant par la pochette, le clip et l’enthousiasme qui me parcours de voir ce nouveau monstre se développer quand son départ est aussi juste. Un album cohérent, intelligent et efficace pour faire oublier toutes les années perdues entre 2002 et aujourd’hui.

  1. chambered
  2. sea witch
  3. a restoration effort
  4. i give you six months
  5. changing clothes
  6. newly restored
  7. gypsy kids
  8. the fourragere
  9. marquis lights

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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5 Commentaires

  1. ryoryo says:

    Merci pour cette chro comrade ! Meme la pochette fait penser a Botch. Normal c’est le travail de Ryan Frederiksen (Botch, These Arms Are Snakes). C’est surtout « Sea Witch » qui a sonnée comme une évolution de Botch meme si des les toutes premieres secondes, on reconnait Verellen. Des la suivante, on voit clairement cet approche plus atmospherique, post rock. Bref, je ne peux pas etre plus en phase avec cet avis.
    Qu’est-ce que c’est bon !

  2. jonben jonben says:

    Très bon album. Tendu, direct mais avec de la subtilité.

  3. Zepekegno says:

    Ce disque me met en rage pour deux raisons: de un, un talent pareil en est presque insolent et de deux, c’est bien TROP COURT!!!!!

  4. faya says:

    Inspiré, direct, efficace, intelligent, varié, beau, etc etc etc… INDISPENSABLE MOFOKURZ

  5. Rémi says:

    Post-rock? On appelle maintenant post-rock tout ce qui n’est pas pure riff black metal. Narrows, quand ils ne sont pas à fond sur la disto, font du rock, point barre! Sinon, The Mars Volta, Oceansize et consorts c’est aussi du post-rock! Please, employez ce terme avec modération, que ce soit « rock » ou « hardcore »,on ne lis plus que du « post », ça ne veut plus rien dire… Sinon, cet album est vraiment plaisant.

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