The Doors – L.a. Woman

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Style: rock 60s/70sAnnee de sortie: 1971Label: Elektra

1971 ; Les Beatles ont sortit leur dernier album il y a un an. Les Rolling Stones et Led Zeppelin sont tous deux dans leur heure de gloire (sorties de Sticky fingers et IV). Pink Floyd commence à voir sa carrière décoller (sortie de Meddle) Quant à Jimi Hendrix, il n’est plus de ce monde depuis quelques mois seulement. Voilà en gros pour le contexte de l’époque.

Les Doors ont à ce jour cinq albums à leur actif et une carrière déjà riche en événements bien que relativement récente (4 ans seulement). Pour preuve, l’enregistrement de L.A. Woman fait suite au procès intenté à Jim Morrisson pour attentat à la pudeur lors du fameux concert de Miami en mars 69 (événement très bien retranscrit dans le film d’Oliver Stone). Un procès qui n’aura pas été sans conséquences sur l’idole Jim Morrisson (en plus de priver le groupe d’une participation à Woodstock), et celui qui nous regarde, sur cette photographie austère en noir et jaune, n’a plus grand chose à voir avec le sex symbol mis en avant sur la pochette du premier opus du groupe.
Enregistré en seulement dix jours, dans des conditions proches du live, L.A. Woman met particulièrement en valeur les racines blues du groupe, même si ce genre à souvent été partie prenante de la musique des Doors. Les titres « Been Down So Long », « Cars Hiss By My Window » et « Crawling King Snake » (une reprise de John Lee Hooker) en sont le plus parfait exemple, enfumés presque rampants, humant bon le petit club de nuit et les vapeurs de bourbon. Le titre « L.A. Woman » rend lui aussi fièrement hommage au blues en évoquant le fameux « mojo » souvent cité par les musiciens noirs. Un charme vaudou notamment cité par Muddy Waters avec son titre « I Got My Mojo Workin’“. La séquence « Mr Mojo Risin » répétée à plusieurs reprises par Jim sur la fin du titre, n’est ni plus ni moins qu’un anagramme de « Jim Morrisson » (eh oui).
Très blues aussi sont les arrangements de « The Wasp (Texas Radio And The Big Beat)“, un titre dont les paroles ont été écrites depuis longtemps par Jim Morrison et dont on trouve des traces sur certains enregistrement lives. Un titre qui fait références aux radio mexicaines des années 50 qui pouvaient émettre hors des restrictions américaines.
« L’America », originellement écrite pour la B.O de Zabriskie Point, mais rejetée par son réalisateur Michelangelo Antonioni, trouve en revanche tout à fait sa place au sein de cet L.A. Woman. Toujours avec ces relents bluesys, assortis du clavier psychédélique de Ray Manzarek si spécifique et en partie responsable du « son Doors ».

Mais L.A. Woman n’est évidement pas qu’un album blues. Et le groupe sait aussi se montrer enjoué et entraînant comme lors de ses insouciants débuts. L’album démarre d’ailleurs positivement avec deux titres rock, « The changeling » avec sa rythmique sautillante et “Love her madly » dont la mélodie au piano pourrait presque sembler naïve si elle n’était pas contrebalancée par la grave et profonde voix de Jim Morrison. Une voix qui n’aura jamais été aussi touchante que sur ce disque. Une voix qui en quatre ans aura muté de celle d’un jeune chien fou à celle d’un vieux sage bedonnant. Et comment ne pas retenir ses larmes devant son incroyable prestation pour le titre fermant l’album, le désormais mythique « Riders on the storm ». Une prestation toute en retenue qui n’a rien à envier non plus à celle du clavieriste Ray Manzarek qui se lâche comme jamais et nous livre sa plus incroyable performance depuis “Light my fire“ sur l’album éponyme.

Personne dans le groupe ne le sait encore mais cet album sera leur chant du cygne. Pourtant Jim Morrisson annonce clairement au groupe qu’il souhaite mettre fin à l’aventure pour se consacrer au cinéma et à la poésie. Des projets qu’il ne pourra malheureusement pas mener à bien car il décède à peine 3 mois après la sortie de ce sixième et désormais dernier disque. Les Doors peuvent maintenant entrer dans l’histoire.

Alors certes, le choix de cet album pour faire entrer les Doors dans cette rubrique est purement subjectif, et bien souvent, c’est l’éponyme qui recueille le plus de suffrage, en partie grâce à son alignement implacable de tubes et bien sûr son statut de premier album de disco. L.A. Woman possède lui, une aura toute particulière qui le démarque des autres albums du groupe. Nul doute qu’il n’aurait pas eu la même saveur sans l’issue tragique qui suivit.

  1. the changeling
  2. love her madly
  3. been down so long
  4. cars hiss by my window
  5. l.a. woman
  6. l’america
  7. hyacinth house
  8. crawling king snake
  9. the wasp (texas radio and the big beat)
  10. riders on the storm
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5 Commentaires

  1. Monster says:

    J’ai jamais pu apprécier ce disque, j’ai toujours trouvé que ça sonnait terriblement désuet. Et pourtant, niveau vieux trucs, je m’y connais, étant donné qu’il y a plein de disques de cette epoque qui me plaisent énormement (essentiellement du hard rock et du prog il est vrai). C’est notamment du à ses claviers vintages (je sais venant d’un fan de Deep Purple, d’Uriah Heep et de Yes c’est l’hôpital qui se fout de la charité). Je ne remet pas en cause la qualité des compos ni la voix de Morrisson mais le fait est que je trouve que ça a prit un sale coup de vieux. En tout cas les Doors ont tout à fait leur place en anthologik, quant à savoir si c’est cet album là qui est le meilleur choix pour représenter ce groupe dans cette rubrique, je ne me prononcerais pas.

  2. Adrien says:

    Ca a toujours été mon album préféré des Doors.

  3. Joss says:

    Oui Monster, c’est un peu ce que je dis dans le dernier paragraphe, ce choix est subjectif. Si on interroge 6 personnes sur leur album préféré des Doors, on aura 6 réponses différentes :-) Après si on doit prendre en compte le contexte, pour cette rubrique il n’y avait que celui-ci ou le premier…

  4. Nocturnalpriest says:

    J’y vais de mon ptit commentaire qui sera tout aussi subjectif. Mon préféré est Strange Days et je trouve que ce LA woman est presque leur moins bon album (Morrison Hotel pas loin), Heureusement, il y a Riders on the Storm…

  5. bob l'éponge says:

    d’accord avec l’ami wisenot, c’est le moins bon des Doors celui-ci

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