Angmar – ZurüCk in Die Unterwelt

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Style: black metalAnnee de sortie: 2009Label: Ketzer Records

De retour aux enfers. Mais Angmar ne les ont jamais quittés. Le morceau titre, qui est aussi le morceau d’ouverture, n’est autre qu’une invitation à se faufiler de nouveau par les souterrains d’Orphée, et l’on retrouve le groupe à l’endroit même où on l’avait laissé sur le très recommandable premier album Metamorphosis, moulinant inlassablement ce thème lancinant, mélancolique, qui hantait l’instrumental final “In die Unterwelt.” La formule séduit en infusant une idée de permanence à l’univers du groupe. Elle séduit d’autant que ladite mélodie est superbe et fonctionne très bien comme tremplin dans cette seconde réalisation. Sans surprise, les Normands n’ont presque rien changé à leur approche musicale, et pourquoi le feraient-ils ? Si l’écriture de morceaux indépendants et consistants, traversés de mélodies farouches et anciennes, menés à la bride par un sens aigu de la rythmique, garde le groupe en alerte pour plusieurs albums de la même trempe, dites moi tout de suite où signer ! Avec ses bourrasques de riffs abrasifs et son royaume sonore aux allures de sous-bois détrempé et impénétrable, Zurück in die Unterwelt remplit sans effort l’espace laissé vacant par le hiatus artistique de Lunar Aurora (nous reviendront-ils ?) et le silence frustrant de Nocternity. Les lignes de basse, bien plus aventureuses que la moyenne, seront appréciées à leur juste valeur. Dans la colonne passif, il y a bien quelques trous d’air de quelques dizaines de seconde, lors desquels le groupe semble tâter la tourbe de droite et de gauche sans trop savoir quelle direction prendre ensuite. Bizarrement, ces petits moments de creux sont surtout localisés dans les morceaux les plus courts. A contrario, un monolithe de plus de vingt minutes comme “Perdition” déroule un scénario implacable, judicieusement saupoudré de dépressions doom et refuge de chœurs glaciaux et distants, comme des âmes de cendre morte errant derrière un rideau de pluie à la lisière du regard. Bien que non sans ses petits défauts de caractère, cet album riche d’abstraction nous laisse tantôt hors d’haleine après une chasse effrénée, tantôt scrutant anxieusement les ténèbres à la recherche d’un corridor de lumière dans lequel s’engouffrer pour échapper quelques instants à l’ombre poisseuse qui menace de faire de notre âme le mobilier éternel du monde d’en bas. L’immersion, c’est bien ce que l’on demande à toute musique.

  1. zurück in die unterwelt
  2. stabat mater
  3. perdition
  4. unborn of the ancient times
  5. 13e rêve
  6. asthénie
  7. lachrimae mundi
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