Black Math Horseman – Wyllt

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Style: doomy stoner & space-rockAnnee de sortie: 2009Label: Tee Pee Records

« Produit par Scott Reeder, ex-bassiste de Kyuss », voilà ce que l’on peut lire sur le sticker accompagnant le premier album de ce jeunes quatuor fraichement formé.
Black Math Horseman, l’une des dernière signatures du label Tee pee records (Ancestors, Nebula, Titan), n’a pas comme seul rapport avec Kyuss le fait d’avoir été produit par l’un de ses membres. En effet leur son lourd, au grain de gratte particulier, accordé de façon à obtenir cette touche à la fois claire et « encombrée » (d’autres diront « enfumée »), les lie de façon évidente avec les maîtres du stoner. Là je parlais son, maintenant je vais parler musique.

Et là, pas ou peu de rapport avec l’ex-bande à Josh Homme. « Tyrant », le titre d’ouverture, est pour cela assez représentatif de ce que les 5 autres titres proposeront par la suite : à savoir un son imposant, le chant phantomatique de la bassiste Sera Timms, des riffs aux prétentions stoner-doom-esque, aux relents à la fois 70’s et quasiment post-rock dans les plans les plus aériens.
Le chant de la demoiselle plane au-dessus de la musique, telle une incantation menaçante ; ses vocalises se mèlent aux compositions de façon à en représenter un prolongement adéquat plutôt qu’un supplément artificiel. Non seulement elle chante mais elle joue aussi, et très bien, de la basse qui est un acteur important dans les compositions : Elle ronfle, claque et amène cet apport non négligeable de groove et de rondeur à la musique. En cela, son jeu m’a parfois évoqué l’apport que peut avoir le grand Justin Chancelor (Tool), bien que son jeu soit plus tentaculaire et complexe.

Le jeu des deux gratteux, Ian Barry et Bryan Tulao, se veut à la fois concis, précis, et inventif par la succession de ces riffs imparables entremélés d’irruptions space-rock du meilleur effet.
Ces dernières me rappellent souvent ce que peuvent faire les excellent U.S. Christmas,
bien que chez eux l’aspect space-rock me parait tout de même beaucoup plus développé et présent. La comparaison entre les deux groupes est surtout frappante sur le superbe « A barren cause » et son final orgasmique. Le long dernier titre, plus frontal et tendu que le reste, m’a quant à lui rappelé ce que le Neurosis de la dernière période peut produire.

L’album a le mérite d’être assez court, ce qui veut dire que l’ennui n’a pas le temps de pointer le bout de son nez et surtout que la touche repeat se verra actionnée un paquet de fois.
Car pour un premier jet, je me dois de constater que ces Californiens ont frappé fort.
Leur musique, certes référencée mais il y a ici une personnalité déjà si affirmée qu’elle en devient personnelle, a la particularité de situer aux confins de plusieurs courants. Elle devrait de ce fait pouvoir parler à bon nombre d’amateurs de ces genres (ou sous-genres), qui depuis quelques années ont eu la grosse tendance à se mélanger avec plus ou moins de succès mais pas si souvent avec autant d’à-propos, de maitrise et de talent que sur ce qui est proposé pendant les 35 minutes de ce Wyllt.
Un groupe en devenir donc, et un premier album aux allures de must !

  1. tyrant
  2. deerslayer
  3. a barren cause
  4. origin of savagery
  5. torment of the metals
  6. bird of all faiths and none
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Commentaire

  1. Crushed Bones says:

    Bonne chronique pour un album MONSTRUEUX. L’alliance chant féminin et les lignes de grattes simples mais efficaces me fait penser à du Battle of Mice. J’attends de les voir au Roadburn avec impatience.

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