Diablo Swing Orchestra – Sing-Along Songs For the Damned and Delirious

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Style: classique/jazz/swing metalAnnee de sortie: 2009Label: Ascendance Records

Riot Opera, ça décrit tellement bien l’expérience musicale délurée et délirante que représente Diablo Swing Orchestra (DSO pour les intimes). Expérience qui fut grandement encensée sur les pages d’eklektik, dès leur premier album, par notre ami Oyc qui s’en délecta en l’accompagnant de quelques poivrons. Il ne fut pas le seul à congratuler ces Suédois, votre serviteur aussi se félicitant de la découverte mais relevant cependant que le début explosif de ce Butcher’s Ballroom occultait une légère chute de tension vers la fin.

Avec Sing-Along Songs For The Damned and Delirious, DSO a construit un ensemble plus homogène qualitativement parlant. La production que Oyc avait trouvé gigantesque a pris du grade, la guitare en ayant largement profité et l’ensemble sonnant plus metal que jamais sans en renier pour autant ses métissages swing, folk et symphonique. DSO a décidé de moins miser sur l’organe puissant de sa chanteuse Ann-Louice Lögdlund. La voix du guitariste Daniel Håkansson est plus mise à contribution qu’avant (sur l’acoustique « Memoirs of a Roadkill » cette dernière tient la vedette) et un chanteur baryton fait son apparition sur plusieurs titres pour accompagner magistralement la voix d’Ann-Louice dans des duos swing (« A Tap Dancer’s Dilemma ») ou tango (« A Rancid Romance »). Ceux qui trouvaient gonflante l’omniprésence du chant de Castafiore d’Ann-Louice sur le premier album seront aussi ravis d’apprendre que cette dernière s’essaye à d’autres registres (sur « Lucy Fears the Morning Star » ses vocaux enfantins et démoniaques rappellent des ambiances que Tim Burton n’aurait pas renié). En plus d’avoir élargi et enrichi sa palette vocale, DSO a utilisé un plus grand nombre d’instruments (outre une belle armada de cuivres, on a droit à de l’accordéon, du violon, de la clarinette et une belle brochette de percussions) que sur le premier album, toujours dans le but de nous offrir un voyage musical hors du commun.

De voyage il en est bel et bien question avec leur Riot Opera, car là où les autres groupes nous proposent un simple petit tour de manège, DSO nous invite à un véritable tour du monde doublé d’un voyage dans le temps. Avec « A Tap Dancer’s Dilemma », DSO fait débuter son périple dans l’Amérique des années 30, le swing et les cuivres en avant, ambiance semblant sortir du film d’animation Les Triplettes de Belleville. Le voyage se poursuit dans une arène de corrida en Espagne où un matador et une cantatrice s’affrontent sur fond de trompettes et castagnettes. L’intro « Siberian Love Affairs » semble sortir d’une taverne où se produit un Yvan Rebroff bien imbibé alors qu’ensuite « Vodka Inferno » nous entraîne de Moscou à Novossibirsk au son de l’accordéon et du violon. Quant à « Riccerca Dell’Anima », elle nous convie à un road movie digne de Tarantino dans l’Ouest sauvage.

Arrivé à terme de ce périple, on en conclut que ce Sing-Along Songs for the Damned and Delirious réussit à gagner en cohérence et en richesse sans perdre pour autant en diversité. Si bien que le premier album ressemble à un simple coup d’essai face à cette deuxième livraison en forme d’aboutissement. Il aurait donc été tout à fait normal que je récompensasse cette dernière par la mention « chef-d’œuvre », comme l’avait fait Oyc en son temps pour leur premier opus, mais j’ai ce sentiment que DSO, qui a indubitablement franchi un grand palier, peut encore mieux faire.

  1. a tapdancer’s dilemma
  2. a rancid romance
  3. lucy fears the morning star
  4. bedlam sticks
  5. new world windows
  6. siberian love affairs
  7. vodka inferno
  8. memoirs of a roadkill
  9. ricerca dell’anima
  10. stratosphere serenade
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3 Commentaires

  1. Scarvounet says:

    Tout à fait d’accord avec la chronique.
    Album varié, original et d’une grand richesse avec une bonne dose de Fun.
    Cd à posséder absolument !

  2. drommk says:

    J’espère ne pas avoir la même semi-déception que pour le butcher’s ballroom, qui après une chronique dythirambique m’avait laissé plutôt de marbre

  3. XXuK says:

    Très bon album. Quand Patton rencontre Django dans un cirque maléfique…

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